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Fiora et le Téméraire

Fiora et le Téméraire

Titel: Fiora et le Téméraire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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engagé chez le comte de Chimay ?
    – Christophe
Lamé. Un grand nom comme vous voyez, fit amèrement le jeune homme.
    – Tous
les grands noms sont sortis d’un autre, nettement plus petit, dit Fiora avec
sévérité. Même ceux des rois. Vous auriez peut-être pu faire quelque chose de
celui-là mais, puisque vous regrettez le vôtre, je vais tenter de vous le
rendre afin que vous puissiez rentrer chez vous en toute tranquillité...
    – Vous
me méprisez, n’est-ce pas ? murmura Christophe devenu tout rouge. Mme de
Selongey n’a que dédain pour moi ?
    – Non
mais j’avoue que vous me décevez ! Il serait temps que vous deveniez un
homme...
    – Alors
gardez votre aide et ne vous occupez plus de moi ! cria-t-il, soudain
furieux et, avant que l’on ait pu le retenir, il avait fait volte-face et s’enfuyait
en courant. Fiora eut un mouvement pour le suivre mais Léonarde la retint...
    – Eh
bien ? fit-elle, allez-vous vous mettre à courir par les rues avec une
robe à traîne et un hennin haut comme une flèche de cathédrale ? Laissez
ce garçon faire comme il désire même s’il ne sait pas très bien ce qu’il
veut... en dehors du fait qu’il est amoureux de vous et souhaiterait ne vous
quitter ni de jour ni de nuit.
    – Ce
dont je ne veux pas. Le mieux est, je crois, que je parle à Mgr Nanni...
    – N’en
faites rien pour l’instant ! Si le jeune Brévailles décide finalement de
rentrer chez lui, il saura bien venir vous le dire.
    Cette
rencontre troubla tout de même Fiora. L’idée que sa bonne action de l’été
précédent semblait tourner mal lui était insupportable et elle regretta plus
que jamais l’absence de Démétrios qui savait toujours dans quelle direction il
fallait se diriger, mais Démétrios semblait l’avoir abandonnée pour s’attacher
à ce jeune duc de Lorraine qui accumulait les catastrophes. Fiora n’était pas
très sûre de ne pas lui en vouloir.
    Dans
les jours suivants, le duc Charles tomba sérieusement malade et Christophe
sortit de la pensée de Fiora. Atteint d’une gastrite aiguë et d’hydropisie, les
jambes enflées, défiguré par la douleur, le prince fut ramené d’urgence à
Lausanne où la duchesse de Savoie lui fit préparer un appartement au château.
Durant trois jours et trois nuits, on craignit sérieusement pour sa vie et ses
médecins ne quittaient plus son chevet. La ville fit silence, suspendue à ce
souffle haletant dont on ne savait pas s’il allait s’éteindre tout à coup.
    – Si
encore on avait quelque bonne nouvelle à lui porter, soupira Panigarola, cela
le ranimerait un peu mais toutes celles qui arrivent sont détestables. En
Lorraine, les troupes du duc René, sous les ordres du bâtard de Vaudémont, ont
repris Épinal ainsi que Vezelise, Thenod et le Pont-Saint-Vincent. Personne,
bien sûr, n’ose le lui dire. Ce serait peut-être empoisonner ses dernières
heures.
    – C’est
à ce point ?
    – Autant
qu’on puisse le savoir. La duchesse Yolande monte la garde et ferait la sourde
oreille s’il réclamait l’un de nous deux, ou tous les deux. Mais on le dit
inconscient. Seul, le Grand Bâtard peut l’approcher et, hier soir, je l’ai vu
sortir avec des larmes dans les yeux...
    – Quel
dommage ! A Florence, j’avais un ami, un grand médecin de Byzance capable
de miracles...
    – A
Florence ? Il a dû perdre de son talent alors, car votre ville natale est
en deuil, ma chère Fiora.
    – En
deuil ? Ce n’est pas... Monseigneur Lorenzo ?
    – Non.
C’est une jeune femme merveilleusement belle à ce que l’on dit et peut-être la
connaissiez-vous ? On l’avait surnommée là-bas l’Etoile de Gênes...
    – Simonetta !
souffla Fiora atterrée. Simonetta est morte ?
    – Il
y a peu de jours, dans la villa des Médicis à Piombino où on l’avait conduite
dans l’espoir que l’air de la mer la guérirait, mais tout a été inutile. On l’a
portée en terre le surlendemain à l’église d’Ognissanti au milieu d’un peuple
en larmes...
    Ainsi
la prédiction de Démétrios venait de se confirmer ! Elle crut entendre la
voix profonde du Grec au soir du bal tandis que tous deux regardaient Simonetta
et Giuliano se sourire et se parler à voix basse : « Elle n’a plus
que quinze mois à vivre. Alors Florence sera dans l’affliction mais vous ne le
verrez pas... » Sincèrement désolée, Fiora pensa que Giuliano de Médicis
devait être bien malheureux.... Et aussi que le

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