Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Fiora et le Téméraire

Fiora et le Téméraire

Titel: Fiora et le Téméraire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
terrible mais vous la méritez amplement. Que Son nom soit béni ! Viens,
à présent, il est temps de partir...
    L’un
après l’autre, ils quittèrent la salle ronde où le vieil Aubert vint reprendre
auprès de l’infirme sa garde fidèle et dérisoire. La dernière image que Fiora
emporta fut celle d’un visage barbu aux yeux étincelants de fureur impuissante
mais d’où glissaient de lourdes larmes...
     
    Ils
repartirent dans la chaleur de cet après-midi de juillet encore pénible bien
que le jour fût déjà avancé. L’air vibrait au ras de l’eau dans laquelle
glissait une couleuvre. Tout était silence quand, soudain, un éclair zébra le
ciel blanc...
    – Si
seulement nous pouvions avoir un bel orage ! soupira Léonarde en s’éventant
avec son mouchoir. Rien ne me plairait autant qu’une grosse ondée...
    – A
vous peut-être mais sûrement pas aux paysans ! Cela pourrait gâter leurs
foins, s’exclama Démétrios en surveillant Fiora du coin de l’œil.
    Depuis
leurs adieux à la dame de Brévailles, celle-ci n’avait pas desserré les dents.
Elle allait droit son chemin, le regard absent. Quand on fut rendu au coude de
la route d’où l’on pouvait apercevoir encore le château veillant au bord de la
rivière, elle arrêta son cheval et resta là, figée sur place.
    Démétrios
respecta sa rêverie durant quelques instants mais, comme Fiora semblait s’éterniser,
il s’approcha d’elle :
    – Regretterais-tu
quelque chose ?
    – Peut-être...
mais pas dans le sens que tu imagines. Je regrette d’être venue...
    – Ne
nous fallait-il pas ramener Marguerite ?
    – J’aurais
pu t’en charger et attendre à Beaune, par exemple, que tu reviennes...
    – Tu
voulais accomplir ta vengeance à tout prix. Souviens-toi comme j’ai essayé de t’en
détourner ! ...
    – Je
sais... Et je reconnais que tu avais raison puisque Dieu s’en était déjà chargé !
Bien illogique, d’ailleurs, le Seigneur ! Il a frappé ici mais laissait
prospérer le monstrueux du Hamel...
    – Tout
cela signifie-t-il que tu regrettes... de quitter cet endroit ? Après
tout, là est ton authentique famille et il serait naturel que tu désires y
vivre. En ce cas, tu peux t’en retourner en compagnie de dame Léonarde. Je te
délie de ton serment... et je n’en demeurerai pas moins ton ami à jamais.
    – Tu
ne me comprends pas, Démétrios ! Il est exact que mon cœur était tout près
de se donner à Madeleine de Brévailles. Les bras d’une grand-mère sont...
infiniment doux. Mais rester ici, non, jamais ! Je crois d’ailleurs que
Marguerite ne l’eût pas apprécié, ajouta-t-elle avec un demi-sourire.
    En
effet, le visage de Marguerite avait soudain pris une expression chagrine quand
dame Madeleine, à l’instant du départ, avait embrassé Fiora avec une tendre
effusion et ses adieux, à elle, avaient été livrés du bout des lèvres. Elle
était visiblement soulagée de quitter cette jeune femme, trop belle peut-être,
à qui elle devait la vie.
    – Elle
est tout de même la fille de du Hamel, remarqua Léonarde qui s’était approchée.
Et vous avez bien fait de recommander à dame Madeleine le silence absolu sur
votre lien de parenté. Je crois bien qu’elle vous détesterait si elle vous
savait sa sœur. Quant à vous, mon agneau, ces regrets vous passeront plus vite
qu’ils sont venus ! Votre destin n’est pas ici.
    – Je
sais ! Mais j’ai voulu regarder encore une fois ces lieux que je ne
reverrai sans doute jamais... Même si, un jour, je revenais habiter la
Bourgogne... Ce qui peut toujours se faire.
    A
présent qu’elle était dégagée de ces devoirs de vengeance qu’elle s’était
imposés en Bourgogne, Fiora pouvait tout à loisir laisser son esprit, et son cœur,
vagabonder sur les pas d’un autre Bourguignon qui était son époux. Elle pouvait
se souvenir qu’elle était ici dans son pays, et ce n’était pas sans une douce
nostalgie puisqu’elle n’avait toujours pas reçu de réponse à la question qu’en
quittant Florence elle se posait : était-ce pour la revoir, en dépit du
pacte passé avec Francesco Beltrami, que Philippe était revenu sous un
déguisement dans la cité des Médicis ? Et c’était infiniment plus
important que la jalousie d’une demi-sœur à laquelle rien ne la liait...
    Résolument,
elle fit faire demi-tour à son cheval pour reprendre la route et ne permit plus
à son esprit de retourner à Brévailles où

Weitere Kostenlose Bücher