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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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l’office de portier et introduire lui-même les illustres visiteurs… Quant à Mgr le vidame, j’espère qu’il comprendra que le moins qu’il puisse faire pour de tels visiteurs, c’est d’aller les recevoir sur le perron. Ce qui me permettra d’entrer sans difficulté. »
    Il ne s’était pas trompé dans ses conjectures. Rospignac avait bien voulu se charger d’ouvrir la porte aux Guises, en l’absence du portier éloigné pour la circonstance, comme tous les autres serviteurs.
    Demeuré seul, le vidame jeta un coup d’œil circulaire autour de lui pour s’assurer que tout était en ordre, et jugeant le moment venu, il sortit et alla se placer au haut du grand perron. Et il attendit l’arrivée de ses visiteurs dans une de ses attitudes de suprême majesté qui semblaient naturelles chez lui.
    Il était évident que son absence ne pouvait être longue.
    Beaurevers ne perdit pas une seconde. Il ouvrit doucement la porte et entra. Il se dirigea résolument vers une portière et ouvrit la porte qui se trouvait derrière. Il se trouvait sur le seuil d’un petit cabinet obscur. Il maintint un instant la portière écartée pour permettre aux lumières de la grande salle d’éclairer le cabinet. Et il étudia la position des lieux. Sa décision fut vite prise :
    « Je serai à merveille pour voir et pour entendre là-dedans », se dit-il.
    Il entra, laissa retomber la portière derrière lui et se trouva dans les ténèbres. Il poussa la porte sans la fermer complètement, écarta imperceptiblement la portière, se ménagea un jour suffisant pour voir et entendre sans trahir sa présence.
    Et toujours aussi calme, extraordinairement froid, il attendit, l’œil et l’oreille au guet.
    Il avait eu raison d’agir sans précipitation, car une ou deux bonnes minutes s’écoulèrent encore avant que le vidame revînt avec ses visiteurs.
    Ces visiteurs étaient au nombre de trois : le duc François de Guise, le cardinal Charles de Lorraine et le duc de Nemours.
    Quelques minutes furent consacrées à l’inévitable échange de politesse banales. Puis le duc, qui témoignait une déférence visible à son hôte, attaqua avec une certaine solennité :
    « Monsieur le vidame, j’ai voulu vous dire moi-même que je tiens pour très honorable pour nous une alliance avec l’illustre maison dont vous êtes le chef très respectable et très respecté.
    – Monseigneur, fit le vidame en s’inclinant, si illustre qu’elle soit, ma maison ne saurait marcher de pair avec la vôtre. C’est vous dire que je considère que tout l’honneur est pour moi et ma maison. »
    Ce fut au tour du duc de s’incliner en signe de remerciement. Et il reprit :
    « Le mariage projeté du vicomte de Ferrière, votre fils, avec Claude de Guise, notre jeune sœur, doit être célébré le plus tôt qu’il sera possible. »
    Le vidame se recueillit un instant et commença :
    « Vous savez, messeigneurs, que je suis un croyant convaincu, sincère, irréductible. Je ne veux pas vous faire un sermon. Je veux simplement vous dire que j’ai la foi, la foi aveugle, absolue… et je crois fermement que la foi seule sauvera et régénérera le monde.
    – Nous savons, complimenta le cardinal, quels sont vos sentiments à ce sujet. Ils sont connus de tous. Ils vous ont valu l’estime de vos ennemis mêmes. »
    Le vidame salua et continua :
    « Je suis venu à vous… Mais avant de dire si je suis à vous, laissez-moi vous dire en quoi je puis être utile à votre parti, si ce parti devient le mien. »
    Il se recueillit une seconde et sans la moindre hésitation, en homme qui connaît à fond le sujet qu’il va traiter :
    « Les hésitants, les timorés, les mécontents religieux et politiques, ceux enfin que l’ambition, vraie ou prétendue, de votre maison inquiète, forment une masse imposante. Cette masse n’attend plus qu’un chef pour devenir un parti assez puissant pour vous créer de réelles difficultés, de nombreux embarras.
    – Oui, fit le duc assombri, et Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, roi de Navarre, par sa femme, Jeanne d’Albret, Antoine, je le sais, ne se fera pas trop prier pour accepter de se mettre à la tête de ce parti. C’est là, je le reconnais, une menace qui n’est pas sans me causer quelque souci.
    – Sa majesté de Navarre, fit le vidame avec une assurance impressionnante, n’hésitera pas un instant à prendre la direction de ce parti. Et quand il l’aura prise,

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