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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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imposant cette paix, le roi éloigne de vous sa couronne sur laquelle vous étendiez déjà la main. Tout est à recommencer pour vous. Vous recommencerez, je n’en doute pas. Alors, nous aviserons… car n’oubliez pas, messieurs, que vous me trouverez constamment sur votre chemin.
    – C’est bien, allons retrouver le roi. »
    Ayant ainsi effectué sa soumission, le cardinal allongea la main vers le rideau.
    À ce moment, le duc se plaça devant Beaurevers et, le visage convulsé par la haine, le regard flamboyant, il gronda d’une voix indistincte :
    « Par ton astuce infernale, tu triomphes aujourd’hui. C’est bien. Mais j’aurai mon tour. Garde-toi bien, Beaurevers, c’est désormais entre nous un duel à mort, et je jure Dieu que je ne te ménagerai pas.
    – Je m’en doute, sourit Beaurevers. Mais, tout-puissant duc de Guise que vous êtes, vous ne me faites pas peur. »
    D’un pas rude, le duc rentra dans la salle, suivi du cardinal.

V – OÙ BEAUREVERS S’INTRODUIT DANS L’HÔTEL DU VIDAME DE SAINT-GERMAIN
    Beaurevers, attiré par l’appel lancé par la jeune fille, était sorti précipitamment de la petite maison, avait inutilement fouillé les alentours et, n’ayant pas un instant à perdre, avait-il dit, s’était dirigé vers le quai du Louvre et avait sauté dans un bachot dans l’intention de traverser la Seine.
    Quelques minutes plus tard, Beaurevers prenait pied sur le quai des Augustins, à quelques pas de la rue Pavée-d’Andouilles {2} . Tout courant, il se dirigea vers la rue de la Rondelle et vint s’arrêter devant l’hôtel du vidame. Il ne lui avait pas fallu dix minutes pour traverser la rivière et arriver jusque-là. Mais il avait perdu un bon moment à chercher Fiorinda et il craignait d’arriver trop tard pour ce qu’il voulait faire. C’est pourquoi il avait franchi au pas de course la distance qui séparait le quai de la rue de la Rondelle.
    Trinquemaille et Bouracan, dès qu’il s’arrêta non loin de la porte, surgirent d’on ne sait quel invisible trou et se dressèrent à ses côtés.
    À voix basse, et avec une pointe d’inquiétude, le chevalier interrogea :
    « J’espère qu’ils ne sont pas entrés déjà ?
    – Non, Monsieur, personne n’est entré, rassura Trinquemaille.
    – Tout va bien », murmura Beaurevers avec un soupir de soulagement.
    Et il repartit, toujours courant.
    Il vint s’arrêter devant la porte basse du quai, comme il s’était arrêté devant la grande porte de la rue de la Rondelle. Là ce furent Strapafar et Corpodibale qui se dressèrent soudain devant lui. Et ce fut Strapafar qui, avant d’être interrogé, renseigna :
    « Il vient d’entrer, il y a quelques minutes à peine.
    – Qui lui a ouvert ? » demanda Beaurevers.
    Et Corpodibale répondit :
    « Personne. Il avait une clef. »
    Complètement rassuré, Beaurevers murmura pour lui-même :
    « Allons, tout est pour le mieux et j’arrive à temps. »
    Il s’approcha de la porte du jardin de Ferrière en faisant signe à Corpodibale et à Strapafar de le suivre.
     
    Une demi-minute plus tard, ayant escaladé le mur avec l’aide de ses deux compagnons, comme nous lui avons vu faire une fois déjà, il se laissait tomber sans bruit dans le jardin du vicomte.
    Maintenant, il connaissait les lieux jusque dans les moindres recoins. Il eut vite fait de passer du jardin du vicomte dans celui du vidame.
    Il alla au perron, monta les degrés de marbre blanc et s’approcha de la porte. C’était une porte-fenêtre. À travers les vitraux multicolores enchâssés de plomb, il jeta un coup d’œil dans l’intérieur de la pièce. Elle était brillamment éclairée par une profusion de cires. Il n’eut aucune peine à reconnaître le vidame qui s’entretenait avec Rospignac.
    Seulement, il se rendit compte que, la porte fermée, pas une des paroles prononcées à l’intérieur ne parvenait jusqu’à lui. Et il avait l’ouïe particulièrement fine.
    Il n’hésita pas : avec des précautions infinies, il saisit le loquet et le souleva sans bruit. Il eut la joie de sentir que la porte cédait. Il se garda bien d’ouvrir et laissa retomber le loquet. Il savait maintenant que la porte s’ouvrirait au bon moment. Cela lui suffisait pour l’instant.
    Il attendit patiemment. Au bout de quelques minutes, Rospignac, qui était debout, disparut tout à coup.
    « Voilà ce que j’espérais ! murmura Beaurevers, joyeux. M. le baron va faire

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