Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
Vom Netzwerk:
en aide à M. le comte de Louvre et à M. le chevalier de Beaurevers, qui sont de mes amis. Voilà tout.
    – Vous connaissez le comte de Louvre ? s’écria vivement le vidame.
    – J’ai eu l’honneur de vous dire que c’est un de mes bons amis.
    – Quel homme est-ce que ce comte de Louvre ?
    – Mais… c’est un gentilhomme de mon âge à peu près, d’excellente maison, fort riche, un brave et gentil compagnon. D’ailleurs, je puis vous assurer que, comme nous, il est de religion catholique. Ainsi que M. de Beaurevers, du reste.
    – Soit, je n’ai rien à dire contre le comte de Louvre qui, en effet, est de fort bonne maison. Mais ce Beaurevers ? Savez-vous, vicomte, que c’est un aventurier redoutable, équivoque, et qu’on dit sans scrupules ?
    – Vous êtes mal informé, monsieur, protesta Ferrière, avec une chaleur communicative. Beaurevers ! mais c’est la loyauté, c’est la bravoure, c’est la générosité même ! Je ne connais pas de caractère plus noble, plus élevé que le sien !
    – C’est donc le même que celui dont vous m’avez parlé et que vous désirez me présenter ?
    – Le même. Oui, monsieur. Et je m’étonne que vous paraissiez l’avoir oublié, car je sais que vous avez bonne mémoire, Dieu merci.
    – Je ne l’avais pas oublié, mais je pensais qu’il s’agissait d’un autre Beaurevers. Le portrait que vous en aviez fait ressemble si peu à ce que nous savons, à ce que nous avons vu !
    – Dans tous les cas, il ne vous appartient pas d’en dire du mal, car, sachez, monsieur, que si votre fils est encore vivant, c’est à Beaurevers que vous le devez.
    – Vous ne m’aviez pas dit cela ! s’écria le vidame d’une voix émue.
    – J’ai jugé inutile de vous inquiéter, monsieur, expliqua Ferrière avec une grande douceur.
    – Et, reprit le vidame, êtes-vous redevable d’un service aussi signalé envers M. le comte de Louvre ?
    – Non, monsieur, sourit Ferrière. C’est tout le contraire.
    – Voulez-vous dire que c’est vous qui avez sauvé la vie à M. de Louvre ?
    – Je lui ai rendu un léger service, fit Ferrière embarrassé.
    – Quel service ? Ne pouvez-vous préciser ?
    – À quoi bon, monsieur ?
    – J’y tiens, vicomte. Vous devez bien penser que j’ai de bonnes raisons pour exiger de vous la vérité dans ses moindres détails. »
    Ferrière comprit qu’il ne pouvait pas esquiver le récit qu’on lui demandait avec tant d’insistance. Et il raconta comment il avait lié connaissance avec le comte de Louvre en venant à son secours au moment où il allait succomber dans le guet-apens que Rospignac lui avait fait tendre à la porte de Nesle.
    Seulement il fit ce récit très sobrement, glissant avec une modestie charmante et qui flatta doucement son père, sur le rôle qu’il avait joué dans cette affaire. Par contre, il s’étala complaisamment sur l’intervention de Beaurevers dans cette même affaire.
    On pense que ce récit fut écouté avec une attention passionnée par tous. Mais plus particulièrement par Rospignac. Quand il fut terminé, le duc, d’un air sombre, prononça :
    « En sorte que deux fois en quelques jours, le comte de Louvre vous aura dû son salut. »
    En fixant le vidame avec une insistance significative : « Il y a de ces fatalités, fit-il entre haut et bas.
    – Monseigneur, dit le vidame respectueusement mais avec fermeté, il faut bien reconnaître que, en ces deux circonstances, le vicomte a agi en brave et loyal gentilhomme qu’il est. »
    Ferrière attendit avec anxiété la réponse du duc. Il espérait, après les aveux qu’il venait de faire, que les Guises allaient se dégager, rompre l’union projetée.
    Il remarqua bien que les Guises lui décochaient des regards furieux, presque haineux. Mais il fut déçu dans son attente, car le duc reconnut :
    « En effet, monsieur, et si déplorable que soient ces événements nous ne saurions en rendre responsable le vicomte, ni lui en vouloir. »
    Du mariage, il ne fut pas dit un mot. Il était bien décidé que tout ce que venait de dire Ferrière n’y changeait rien.
    Les Guises n’avaient plus rien à faire chez le vidame. Ils prirent congé. Le vidame lui-même, un flambeau à la main, les précéda.
    Le vidame revint dans la salle, prit place posément dans son grand fauteuil et considéra un instant son fils en silence.
    « Ah, çà ! vicomte, dit-il enfin, savez-vous qu’à vous voir

Weitere Kostenlose Bücher