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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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sans lui dire qu’il se rendait près de Catherine. Et peut-être n’avait-il tardé ainsi que parce qu’il hésitait à faire cette démarche. Ou du moins peut-être n’était-il pas bien fixé sur ce qu’il allait dire.
    Catherine ne s’attendait pas à cette visite. Dans son esprit inquiet, les questions affluèrent. Néanmoins, elle donna l’ordre d’introduire M. le chevalier de Beaurevers dans sa chambre même, où elle se trouvait.
    Celui-ci parut. Il semblait très calme, très maître de lui. Il était seulement un peu froid. C’est que, en effet, un entretien entre Catherine et lui était toujours comme une manière de duel où, de part et d’autre, on s’allongeait de rudes coups.
    De son côté, Catherine était en garde. Ce qui ne l’empêcha pas de lui faire le meilleur accueil.
    Beaurevers aborda sans détour le sujet qui l’amenait :
    « Madame, dit-il, le hasard m’a fait surprendre une conversation particulièrement intéressante pour Votre Majesté. Et je crois de mon devoir de vous révéler l’objet de cette conversation.
    – Je vous écoute, monsieur », fit Catherine, attentive. Et d’un air détaché :
    « Mais d’abord, quelles sont ces personnes dont vous avez surpris la conversation que vous croyez devoir me répéter ?
    – Je l’ignore, madame », répondit Beaurevers sur un ton péremptoire.
    Et plus doucement :
    « Je le saurais, d’ailleurs, que je ne vous le dirais pas… Entendons-nous bien, madame. En faisant cette démarche, j’ai conscience de rendre un signalé service à votre maison et à vous particulièrement . Il ne fallait pas moins que cette considération pour me décider à accomplir une chose qui, au fond, me répugne. Mais, je vous en prie, n’attendez pas de moi que je vous fasse l’office de délateur.
    – Ce scrupule est trop honorable pour que je ne l’admette pas, consentit gracieusement Catherine. Parlez donc, monsieur. Je vous écoute avec la plus vive attention.
    – La chose en vaut la peine, madame, vous ne tarderez pas à le reconnaître. En deux mots, voici de quoi il retourne. Il s’agit d’un complot destiné à renverser le roi, votre fils, et à le remplacer par le duc de Guise, qui serait proclamé roi de France.
    – On prête des projets de bien vaste envergure à l’ambition de MM. de Guise, dit Catherine d’un air sceptique.
    – Oui, mais cette fois la chose est sérieuse et mérite d’être prise en considération, répliqua Beaurevers avec force. J’ai tenu en main, un instant, la preuve palpable et indubitable de la réalité de ce complot et de l’adresse extraordinaire avec laquelle il a été machiné. Il réussira fatalement si on ne fait rien pour l’enrayer quand il en est temps encore.
    – De quoi s’agit-il, voyons ? demanda Catherine, impressionnée.
    – D’un danger qui vous menace personnellement… ou qui menace un des vôtres… votre fils Henri par exemple.
    – Henri ! s’écria Catherine, bouleversée.
    – Ai-je dit Henri ! fit Beaurevers de son air le plus naïf. Henri, Charles ou François, peu importe, madame ! Il s’agit de l’existence et de l’héritage de ces trois enfants, qui sont en péril.
    – Par le Dieu vivant ! s’écria Catherine soudain redressée, mon rôle est tout indiqué dès l’instant qu’il s’agit de la vie et de l’héritage de mes enfants. Je les défendrai jusqu’à la dernière goutte de mon sang.
    – Je suis heureux, mais non surpris de vous voir si résolue, madame », déclara Beaurevers en réprimant un sourire, car il avait parfaitement compris la restriction de Catherine.
    Il se recueillit une seconde et reprit, tandis que Catherine, prodigieusement intéressée maintenant qu’elle savait que la vie de son fils bien-aimé Henri était en jeu, écoutait avec une attention que rien ne pouvait plus distraire.
    « Vous savez, madame, que le roi a jugé bon de ménager messieurs de la Réforme et qu’il est résolu à aller plus loin pour se les attacher et pouvoir s’appuyer sur eux.
    – Mesure bien imprudente peut-être, dit Catherine qui sondait le terrain.
    – Mesure très sage, au contraire, madame, répliqua Beaurevers, et vous allez être de cet avis. Les protestants sont les ennemis des Guises qui rêvent de les exterminer tous… parce qu’ils font obstacle à leur ambition. En les persécutant comme on ne cessait de le lui conseiller, le roi les poussait à la révolte, s’en faisait des ennemis

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