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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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prononcé cela avec un air de résolution tel que Beaurevers se dit :
    « Bon, me voilà tranquille : pendant que Catherine travaillera à défaire de ses propres mains ce qu’elle a eu tant de mal à ériger sournoisement dans l’ombre, moi, je pourrai me consacrer entièrement à la défense de la personne du roi qui, probablement après une trêve momentanée, sera plus menacé que jamais. Et c’est tout ce que je voulais. »

XVI – OÙ BEAUREVERS MONTRE LES DENTS
    Cependant Catherine s’avisait enfin qu’elle devait au moins un remerciement à l’homme qui, elle en convenait elle-même, venait de sauver la vie à son fils Henri… Le seul qui comptait à ses yeux. Elle n’était pas chiche de belles paroles. Et, très aimable :
    « Monsieur de Beaurevers, dit-elle, vous venez de me rendre un service que je n’oublierai pas, croyez-le bien. C’est du plus profond de mon cœur que je vous dis merci. À tout autre qu’à vous j’offrirais une récompense… Mais je sais que vous n’accepteriez pas, ce qui fait que je m’abstiens.
    – Votre Majesté se trompe. Pour une fois, j’ai quelque chose à demander. J’ose espérer que la reine voudra bien accéder à ma prière.
    – Je me disais aussi que ce superbe désintéressement ne pouvait durer éternellement… Parlez donc, chevalier, et s’il ne tient qu’à moi…
    – Je tiens d’abord à vous faire remarquer, madame, qu’en somme je viens de sauver la vie à votre fils préféré… Le seul que vous aimez.
    – Je n’en disconviens pas… Vous pouvez donc demander beaucoup. Quant à ce qui est de prétendre que mon fils Henri est le seul que j’aime, c’est là une indigne calomnie que je m’étonne de voir tomber de votre bouche. »
    Avec un calme effrayant, Beaurevers riposta :
    « À d’autres, madame, vous pourriez parler d’indigne calomnie… à moi, non. Je sais ce que je dis, quand je dis que votre fils Henri, que je n’avais pas nommé, est le seul que vous aimez. Et vous savez, vous, que je dis la vérité. Je suis prêt à fournir des précisions, si vous le désirez. »
    Catherine le vit bien décidé. Elle ne comprenait toujours pas ce qui pouvait avoir motivé ce changement d’attitude. Mais elle comprit fort bien qu’il menaçait. Elle n’était pas femme à reculer. Et, agressive :
    « Eh ! que pourriez-vous dire, mon Dieu ?… Voyons, je suis curieuse de le savoir. J’attends ces précisions.
    – Les voici, madame, répliqua Beaurevers avec une froideur terrible. La preuve que votre fils Henri est le seul que vous aimez, c’est qu’il est l’enfant de l’amour. Le père de cet enfant…
    – Monsieur ! interrompit Catherine dans un hurlement de rage.
    – S’appelle Gabriel de Montgomery, continua implacablement Beaurevers. La preuve que vous n’aimez que celui-là, c’est que vous êtes allée chez Nostradamus, mon père, lui demander de consulter le destin pour savoir si cet enfant serait roi, au détriment de ses aînés, apparemment condamnés… J’étais là, madame, invisible. J’ai tout vu et tout entendu… Précisions encore : depuis qu’il est roi, on ne compte plus les attentats mystérieux dirigés contre votre autre fils, François II. L’attentat de la porte de Nesle fut organisé par Rospignac, qui vous appartient . J’en ai la preuve. Celui, plus récent, du Pré-aux-Clercs : organisé par Rospignac, sur vos ordres, et de connivence avec les Guises. J’en ai la preuve. Lorsqu’une jeune fille vint ici, au Louvre, aviser Griffon du danger couru par le roi, cette jeune fille fut retardée dans l’accomplissement de sa mission par le concierge. Une créature à vous, madame, qui n’agit ainsi que sur vos ordres. J’en ai la preuve. D’ailleurs, il a été chassé de la cour comme un vil espion qu’il était. Enfin, dernière précision : cette conspiration des Guises de concert avec le vidame de Saint-Germain – vous voyez que je joue carte sur table et que j’appelle les choses par leur nom – cette fameuse conspiration que j’avais l’air de vous révéler et que vous connaissiez aussi bien que moi, attendu que c’est vous qui l’avez machinée de toutes pièces et qui en teniez les fils dans l’ombre. J’en ai la preuve. Toute cette accumulation de crimes est votre œuvre. Et tout cela uniquement dans le but de rapprocher du trône votre fils Henri. Vous trouvez-vous suffisamment édifiée, madame ? »
    Catherine avait écouté cette espèce

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