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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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j’ai de la consulter lui apportera d’un coup plus qu’elle ne gagne en plusieurs années. Où voyez-vous du mystère là-dedans ?
    – Alors, fit Beaurevers, méfiant, vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que je lui fasse une visite ?
    – Aucun. Sortez de ma chambre, traversez l’oratoire et l’antichambre, vous serez dans le couloir. Tournez à droite et frappez à la cinquième porte que vous trouverez à votre droite. Vous serez rendu. »
    Et comme Beaurevers la fixait avec insistance, inlassablement patiente :
    « Que craignez-vous ? Que je mette à profit ce long détour pour exercer sur elle je ne sais quelle pression. S’il en est ainsi, passez par mon cabinet de toilette. Il donne directement sur la chambre occupée par cette jeune fille. »
    Cruellement perplexe, Beaurevers se disait :
    « Serait-elle de bonne foi, pour une fois ? Elle se montre bien complaisante… »
    Catherine reprit :
    « Pour ce qui est de M. Ferrière, il est venu me voir au sujet de cette petite. C’est un fort gentil cavalier qui m’a beaucoup plu. À telles enseignes que je lui ai séance tenante donné les mêmes explications que je viens de vous donner au sujet de sa fiancée avec laquelle il a eu un long entretien. Je lui veux si peu de mal que je lui ai spontanément offert de m’entremettre auprès de son père pour l’amener à consentir à cette union en laquelle le vicomte espère trouver le bonheur de toute sa vie. Je ne peux pas vous en dire plus long que je n’en sais. Je puis ajouter cependant qu’il est sorti libre du Louvre. »
    Beaurevers le savait, cela, puisqu’il avait rencontré Ferrière à sa sortie du Louvre précisément. Il réfléchissait :
    « Je ne sais rien… Il me faut bien me contenter des assurances qu’elle me donne. Mais elle se trompe si elle se figure que je vais la tenir quitte à si bon compte. Non, mortdiable, j’ouvrirai l’œil… »
    Et tout haut, croyant l’embarrasser :
    « Madame, me jureriez-vous sur la tête de votre fils Henri que vous n’entreprendrez rien contre Ferrière et Fiorinda ?
    Sans la moindre hésitation, elle répéta, étendant la main :
    « Sur la tête de mon fils Henri, je vous jure que je n’entreprendrai rien contre Ferrière et Fiorinda. »
    Beaurevers fut stupéfait de la facilité avec laquelle elle venait de s’exécuter. Il savait qu’un serment sur la tête de son fils bien-aimé serait sacré pour elle. Il eût dû être complètement rassuré. Il se trouva plus inquiet qu’avant. Il n’aurait pas su dire pourquoi.
    Cependant, il lui fallait bien se contenter de ce serment qu’il avait demandé lui-même et qu’elle avait répété sans l’ombre d’une hésitation dans les termes mêmes dont il s’était servi.
    « C’est bien, dit-il d’un air soucieux. Je tiens le serment pour valable. Il me reste maintenant à vous entretenir du vidame lui-même. Ce vidame, madame, est un grand honnête homme. S’il n’avait été indignement trompé par Rospignac et par les Guises, jamais il ne serait entré dans cette conspiration.
    – Monsieur, dit Catherine sérieuse, je vous assure que je n’en veux pas au vidame. Je vous assure que je n’ai rien fait et ne ferai rien contre lui. Si donc il peut se tirer indemne de la méchante affaire où il s’est fourré malencontreusement, je ne ferai rien pour l’en empêcher. Mieux : je réfléchis que le concours du vidame est indispensable aux Guises. J’ai donc, moi, intérêt à le détacher d’eux. Je vous promets que je vais le faire appeler. Je le catéchiserai de mon mieux, c’est mon intérêt, et si je réussis à le convaincre, c’est-à-dire s’il quitte le parti des Guises pour redevenir neutre comme il était précédemment, eh bien, il sera sauvé. Je ne peux pas promettre davantage.
    – Cela me suffit, madame », dit Beaurevers, qui voyait qu’elle était sincère sur ce point.
    Et il ajouta :
    « Maintenant, madame, voulez-vous me permettre d’aller voir cette petite Fiorinda ? Je vous demanderai la permission de passer par votre cabinet. Non par méfiance, madame, croyez-le bien, mais simplement parce qu’il se fait tard et que mon temps est pris. »
    Sans la moindre difficulté, avec le même air gracieux, elle consentit :
    « Allez, monsieur. »
    Beaurevers s’inclina devant elle et se dirigea vers la porte de la penderie qu’il voyait ouverte.
    « Pas par là, avertit tranquillement Catherine ; ce cabinet est sans

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