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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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fille…
    – Dans huit jours, je reviendrai donc
vous voir ?…
    – Oui, mon enfant. Et alors, je te dirai
ce que j’aurai résolu pour ton bonheur…
    *
* * * *
    Le soir, comme il l’avait dit, Gérard
conduisit Lise à l’Opéra-Comique. C’était la première tentative de
ce genre qu’il faisait. Il est vrai qu’il avait fait une visite à
Max Pontaives et que Pontaives lui avait rendu la visite. Il est
vrai que Pontaives ne l’avait pas reconnu. Mais Gérard voulait
faire l’expérience en grand. Il voulait s’assurer que nul ne
pouvait reconnaître dans le comte de Pierfort ni Gérard
d’Anguerrand, ni surtout Charlot.
    La présence de Lise à ses côtés n’était donc
qu’un déguisement de plus. Il supposait que cette beauté délicate,
cette adorable distinction de celle qui s’appelait comtesse de
Pierfort attireraient une partie de l’attention de ceux qui
auraient l’idée de le regarder de trop près.
    Il est probable que les raisonnements de
Gérard à ce sujet étaient assez justes. Car, dans cette soirée, il
causa à vingt personnes, la comtesse de Pierfort reçut vingt
invitations. La plupart de ceux ou de celles qui le virent de près
avaient connu Gérard d’Anguerrand. Il parla même de Gérard
d’Anguerrand. Et sur aucun visage il ne surprit une ombre de doute
ou de soupçon.
    Seul, Pontaives, qui l’avait présenté à
diverses familles, lui dit, sur la fin de la soirée :
    – C’est extraordinaire, comme vous avez
les yeux de Gérard….
    – Dame, fit Gérard en riant, nous sommes
cousins issus de germains, vous savez…
    *
* * * *
    Au moment où la limousine du comte de Pierfort
s’éloignait de la place Boïeldieu, où s’élève l’Opéra-Comique, une
femme quitta le coin où elle se dissimulait et monta à son tour
dans une automobile de louage qui partit dans la direction de la
place Vendôme.
    Gérard avait songé à tout excepté à cela
qu’Adeline pouvait le voir… et qu’Adeline, elle, le reconnaîtrait
infailliblement, si bien grimé qu’il fût !…
    Cette femme, en effet, c’était Adeline. Du
fond d’une loge, pendant toute la représentation, elle n’avait pas
perdu de vue Gérard. Ce qu’elle avait souffert dans cette soirée
peut s’imaginer, mais non se dépeindre. Cent fois elle avait été
sur le point de s’approcher de Lise, dans les couloirs, et de
l’étrangler de ses mains. Et si elle s’était contenue, c’est que
l’espoir d’une vengeance plus complète lui en donna seule la
force.
    Lorsqu’elle fut rentrée à l’Impérial-Hôtel,
elle eut, dans sa chambre, une crise de désespoir et de rage qui,
près d’une heure, la tint rugissante sur le lit où elle s’était
jetée, mordant l’oreiller pour étouffer ses cris.
    Enfin, elle se calma peu à peu, remit de
l’ordre dans sa toilette, rafraîchit son front brûlant et ses yeux
rouges de larmes, et elle passa dans le petit salon qui faisait
partie de l’appartement loué par elle. La Veuve était là.
    Adeline lui montra un visage impassible.
    – Votre Finot est un maître homme,
dit-elle. Il a dit la vérité…
    – Ainsi, c’est vrai ? Vous les avez
vus ?…
    – Au théâtre que Finot nous a indiqué
dans la soirée.
    – Ah !… Et il ne s’est rien
passé ?…
    – Rien ! fit Adeline d’un ton bref.
Rien, sinon que je ne voudrais pas, pour la vie, recommencer une
pareille épreuve, et que si je me retrouvais prés d’eux, comme ce
soir, si je les voyais comme je les ai vus, serrés, laissant
éclater leur amour et leur bonheur, je ne sais si je pourrais
supporter une fois encore une pareille damnation !…
    Il y eut entre les deux femmes un silence
funèbre.
    – Et Finot ? reprit La Veuve.
    – Il ne les quitte pas. Demain matin, il
sera ici pour faire son rapport. Demain matin, nous verrons donc à
prendre une décision… En attendant, ne nous séparons pas. Je vais
vous faire arranger un lit pliant dans ce salon. Jusqu’à ce que
tout soit réglé, demeurons ensemble. Est-ce votre avis ?
    – J’allais vous le proposer, dit La Veuve
de sa voix morne, emplie de sourdes menaces.

Chapitre 61 LE PÈRE ET LE FILS
    Jean Nib avait visité tous les bouges où il
avait quelques chances de rencontrer Biribi. Pendant des jours, il
avait battu le pavé. Mais toutes ses recherches étaient demeurées
vaines. Le désespoir s’emparait de lui. S’il ne retrouvait ni
Biribi ni La Veuve, Rose-de-Corail était perdue pour lui.
    Qu’en avait

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