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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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il
dit :
    – Mon enfant, vous me revenez pour
toujours, n’est-ce pas ?… Je ne suis pas votre père,
soit ! Mais je vous aime comme si vraiment j’étais votre père.
Et puis… puisque je vous ai raconté mon terrible passé, puisque
vous êtes la fille de Jeanne Mareil, comprenez donc combien il me
serait doux, quel bonheur ce serait pour moi de réparer le mal que
j’ai fait… en vous rendant heureuse.
    Lise soupira.
    Elle songea que ce mal était irréparable
puisque Jeanne Mareil, sa mère, était morte… morte de chagrin et de
désespoir, selon les paroles mêmes du baron.
    – Monsieur le baron… fit-elle
timidement.
    – Dire, interrompit Hubert, dire qu’il a
été un temps où vous m’appeliez votre père !…
    – Si vous n’aviez pas d’enfants au monde,
dit Lise avec une expression d’indicible émotion, je vous jure que
je serais heureuse de continuer à vous appeler ainsi. Mais
puisqu’il existe une Valentine dans le monde, il me semble,
monsieur le baron, que je lui volerais sa place…
    – Hélas ! mon enfant, ma chère
enfant… celle dont vous parlez existe-t-elle seulement ?
murmura Hubert d’une voix si sombre et si tremblante qu’à peine
Lise put-elle l’entendre.
    – Monsieur le baron, reprit-elle avec
plus de fermeté, vous souvenez-vous bien de toutes les
circonstances de l’entretien que nous avons eu rue
Damrémont ?
    – Je ne me souviens que de deux choses,
mon enfant : la première, c’est que vous m’avez démontré que
vous étiez, non pas ma fille, mais celle de l’infortunée dont j’ai
fait le malheur… La deuxième, c’est que, quand je suis revenu à
moi, je ne vous ai plus trouvée à mes côtés… Alors je me suis dit
que vous me maudissiez, alors j’ai compris que je vous faisais
horreur, alors j’ai eu peur d’avoir encouru votre haine, moi, le
mauvais génie de votre mère, et je suis parti en me disant que le
châtiment était juste ! Voilà tout ce dont je me souviens. Et
maintenant que je vous vois, maintenant que j’ai en vain cherché
dans vos yeux de douceur le regard de réprobation que je redoutais,
je me dis qu’une fois de plus, j’ai été injuste…
    – Ce que vous avez pensé était naturel,
dit doucement Lise. Mais, croyez-le bien, je ne vous ai pas maudit.
Si je ne suis pas revenue rue Damrémont, c’est que j’en ai été
empêchée… Et si je vous ai quitté, ce jour-là, après ce que nous
nous étions dit, c’est que mon intention était de revenir tout de
suite… de revenir avec quelqu’un… que j’espérais trouver.
    – Avec quelqu’un ? interrogea le
baron étonné.
    – Avec une jeune fille, dit Lise.
    Hubert d’Enguerrand devint très pâle, et son
cœur se mit à battre sourdement.
    – Monsieur le baron, reprit Lise avec
fermeté, dans cette nuit de Noël dont vous m’avez parlé, sur cette
route des Ponts-de-Cé que je connais tant, il y a eu deux fillettes
perdues presque à la même heure. L’une des deux, c’était moi, et
j’ai établi que je n’étais pas votre fille. C’est donc l’autre, qui
est votre fille ?…
    – Oui… oui… Eh bien ?… murmura
ardemment le baron.
    – Eh bien ! cette autre, je l’ai
vue, je lui ai parlé, j’ai su en partie son histoire… Cette autre,
c’est votre fille… et c’est elle que j’allais chercher pour vous
l’amener quand je vous ai quitté. Et c’est cela que je suis venu
vous dire. Baron d’Anguerrand, vous êtes pardonné, vous avez expié
vos fautes, puisque c’est moi… moi la fille de Jeanne Mareil… moi,
Lise Mareil, qui ai retrouvé Valentine d’Anguerrand !…
    – Mon enfant ! mon enfant !
balbutia Hubert égaré, songez à ce que vous dites ! Songez
qu’une nouvelle déception me tuerait !…
    – Cette fois, pas de déception possible.
Aussi sûre j’ai été de ne pas être votre fille, aussi sûre je le
suis que Marie Charmant est l’enfant qui fut perdue prés
d’Angers.
    – Marie Charmant ?…
    – C’est le nom qu’elle porte. Je l’ai
vue. Je lui ai parlé. Et je puis vous assurer que, vraiment, elle
mérite ce nom, car elle est le charme incarné…
    Le baron d’Anguerrand s’était rapproché de
Lise, avait saisi ses deux petites mains, et sur les doigts effilés
de la jeune fille déposait un long baiser mouillé de larmes…
    Mais étaient-ce bien des larmes de
reconnaissance et de bonheur qui tombaient de ses yeux ?
    – Vous êtes admirable, murmurait-il, vous
êtes

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