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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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pas ?
    « Eh bien, puisque je ne veux pas partir
sans elle, et que,
peut-être
, elle ne m’accompagnerait pas
de bonne volonté, j’ai compté sur toi pour me l’amener.
    – Et c’est tout ?…
    – C’est tout !
    – Vous disiez que c’était difficile…
    – Tant mieux si la chose te paraît
possible et facile, gronda La Veuve. Convenons donc de ce qu’il y a
à faire, car je ne pourrai peut-être pas te voir pendant deux ou
trois jours. Écoute-moi attentivement. Tous les soirs, tu passeras
devant ma fenêtre, celle qui donne sur la route. Tant que tu ne la
verras pas éclairée, rien à faire tu comprends ?… Tu ne bouges
pas.
    – J’ai compris. Fenêtre noire, rien à
faire.
    – Bon. Le soir où tu verras de la
lumière, ce sera le moment d’agir. Te rappelleras-tu bien
cela ?
    – Le soir où je verrai de la lumière chez
vous, à la fenêtre qui donne sur la rue, je me dirai :
« C’est à cette heure que je marche !… »
    – Bon ! fit La Veuve avec un geste
de sombre satisfaction. Alors, tu attendras qu’il soit à peu près
onze heures ; pas avant, tu comprends ? Si tu allais te
tromper de jour ou d’heure !… Mais non ! Tu songeras
qu’il y a cinquante mille francs au bout ! Donc vers minuit et
demi, tu prends la gosse, tu la lies, tu la bâillonnes, tu la mets
dans l’auto, et tu files sur Saint-Denis. Au delà de Saint-Denis, à
l’endroit où la route coupe la ligne de chemin de fer, tu
t’arrêteras. Il faudra que tu y sois vers une heure du matin au
plus tard.
    – On y sera à l’heure exacte, soyez
tranquille. Je connais l’endroit. Et alors ?…
    – Alors, écoute bien, maintenant. À deux
heures ou, au plus tard, trois heures du matin, tu verras arriver
une auto. Je serai dans cette voiture qui m’emmènera… je sais où.
Tu n’auras qu’à transporter la petite de ton auto dans la mienne.
Et alors, je t’indique l’endroit où tu dois trouver les cinquante
mille francs. Ça va ?
    – Comme sur des roulettes !
    – Il serait possible que je ne vienne
pas !… Si tu n as pas vu arriver l’auto à trois heures du
matin, si personne ne vient de ma part… tu attendras une heure
encore, tu entends ?… Jusqu’à quatre heures tapant. Alors,
Biribi, tu reviendras ici, et, là, sur cette table, tu trouveras un
chiffon de papier t’indiquant la cachette des cinquante billets de
mille. Tu trouveras aussi la clef qui te permettra de rejoindre
Rose-de-Corail.
    Le bandit frémit.
    – Et l’autre ? fit-il à voix basse,
celle que j’aurais ramenée… qu’est-ce que j’en ferais ?…
    La Veuve se pencha vers Biribi, le regarda
fixement et prononça :
    – Lise ?… Tu ne l’aurais pas
ramenée !…
    – Ah ! Ah !… je commence à
saisir…
    – Tu l’aurais conduite à la
Pointe-aux-Lilas, poursuivit doucement La Veuve. Et tu aurais…
jeté… son cadavre dans le canal !… C’est tout. Nous ne nous
verrons plus jusqu’à ce que tu vois le signal convenu. D’ici là, tu
n’as qu’à faire bonne garde autour du poulailler, et, pour cela, je
m’en rapporte à toi…
    – Adieu, donc, La Veuve ! dit
Biribi.
    – Adieu !…

Chapitre 68 LA VEUVE TEND SES FILETS
    Biribi s’éloigna. Demeurée seule, La Veuve se
jeta sur son lit. Elle était brisée de fatigue. Elle éprouvait dans
la tête cette lassitude insurmontable qui suit les grands excès de
travail cérébral. Elle sentit qu’elle allait s’endormir, que ses
paupières, lourdes comme du plomb, se fermaient malgré elle.
    Quand elle se réveilla, elle essuya la sueur
glacée qui ruisselait sur son visage.
    – Quel affreux rêve !
murmura-t-elle. Ce sera donc ainsi toutes les fois que je
m’endormirai !… Oh ! ne plus dormir… que le jour où je
m’endormirai dans la mort !… Ne plus souffrir de pareilles
agonies !…
    Elle frissonnait de tout son corps et se
sentait faible, abattue comme par une longue maladie. Péniblement,
elle ralluma le feu dans la cheminée, et fit chauffer du café dont
elle buvait maintenant plus encore qu’elle n’avait bu autrefois du
vin et de l’eau-de-vie. Elle mangea un morceau de pain, but du café
brûlant et se sentit réconfortée.
    – J’ai dormi cinq à six heures,
pensa-t-elle en jetant un regard sur la pauvre pendule de la
cheminée. Si ça peut s’appeler dormir ! ajouta-t-elle avec un
sourire effrayant. Ce n’est pas tout ça. Il faut que je m’occupe de
la fille d’Hubert… Allons, allons,

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