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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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s’appelle comte de Pierfort et baron
Gérard d’Anguerrand, excusez du peu !… Voilà !
Maintenant, si vous voulez le pincer, vous n’avez qu’à aller faire
un tour du côté de Brest, dans un endroit qui s’appelle Prospoder.
C’est là qu’il doit se terrer. S’il n’y est pas, en tout cas,
fourrez-vous bien dans le ciboulot que vous n’avez qu’à pister le
baron d’Anguerrand. Voilà ! Ça apprendra à Charlot à ne pas me
payer mon compte.
    « J’ai bien l’honneur, monsieur le grand
chef, de bien vous saluer, et vous comprendrez, j’espère, que je ne
signe pas mon nom. »
    – Ça, c’est tapé ! fit Biribi.
    La Veuve plia l’étrange lettre, la mit sous
enveloppe et ajouta :
    – Maintenant, va jeter ça dans une boîte
quelconque. Autant que possible, à la Bourse. Après, tu viendras me
retrouver ici.
    Biribi exécuta ponctuellement les ordres de La
Veuve. Il était environ trois heures du matin lorsqu’il revint.
    La Veuve l’attendait, soutenue contre la
fatigue par l’indomptable énergie de sa haine.
    – Ça y est, dit le bandit. Maintenant, La
Veuve, à mon tour de vous demander quelque chose.
    – Parle.
    – J’ai des peines de cœur.
    – Tu es amoureux, toi ?
    – De Rose-de-Corail, oui ! dit
brutalement l’escarpe. Il me la faut.
    – Patience, mon petit !
    – Et de la bouquetière ! acheva
Biribi. Il me les faut. Je les veux. Vous me les avez données.
Elles sont à moi. C’est ma part. Alors, je viens vous dire :
Quand est-ce que vous allez me donner la clef de la cambuse ?
Est-ce cette nuit ? Ou bien, faudra-t-il que j’enfonce d’un
coup d’épaule la porte que vous fermez sur elles ?
    – Patience, te dis-je !
    Biribi s’était levé. Ses joues tremblaient.
Ses poings monstrueux se crispaient. Une flamme jaillissait de ses
prunelles. Il gronda d’une voix rauque : Tout de
suite !…
    – Je te demande trois jours, deux jours
peut-être. Est-ce trop ?
    – Ça va ! grogna Biribi. Et
l’autre ?…
    – Quelle autre ?
    – La gosse que nous avons amenée tout à
l’heure…
    La Veuve s’était assise. Elle avait pris dans
ses mains son front brûlant. L’autre !… Lise !… Dans
toute cette hideuse conversation qu’elle venait d’avoir avec
l’escarpe, elle n’avait fait qu’y songer. Si elle refusait à Biribi
la satisfaction qui lui était due, si elle ne lui livrait pas
encore les deux malheureuses jeunes filles promises à sa
perversité, si elle excitait sa passion brutale pour la contenir
ensuite et l’exciter à nouveau, c’est qu’elle avait besoin de
Biribi pour une œuvre dernière, c’est qu’elle voulait le tenir.
    – Écoute, dit-elle lentement, je suis sur
le point de quitter Paris et peut-être la France…
    – Bah !… Quoi que j’vas devenir
alors, moi ?
    – Ne crains rien, Biribi. Tu as déjà
touché beaucoup d’argent. Mais sache que, si tu m’obéis jusqu’au
bout, une somme de cinquante mille francs t’est réservée.
    – Cinquante mille balles ! gronda le
bandit émerveillé et oubliant déjà que, la minute d’avant, il avait
été sur le point d’étrangler La Veuve ! Vous, feriez ça pour
moi ?…
    – Je ne le ferais pas. C’est fait.
L’argent est déposé quelque part. Au moment voulu, tu n’auras qu’à
le prendre.
    – Comment ça ?
    – Je te le dirai. Je te dirai l’endroit.
Tu n’auras qu’à y aller et à prendre.
    L’escarpe, sous ce rapport, avait dans La
Veuve une confiance absolue. Il fut convaincu qu’elle disait la
vérité – et il ne se trompait pas.
    – Avec cette somme, reprit La Veuve, tu
pourras filer à l’étranger ou rester à Paris et entreprendre ce que
tu voudras. Ça ne me regarde pas. Par la même occasion, et au même
moment, tu feras de la bouquetière et de Rose-de-Corail ce que tu
voudras. Ça ne me regarde toujours pas.
    – Cinquante mille francs ! répéta
Biribi avec un sourd grondement.
    – Seulement, voilà, le plus difficile
reste à faire.
    – Bon ! grommela l’escarpe avec un
blasphème de désappointement. Qu’est-ce qu’il y aura à
faire ?
    – Comme je te le disais, je vais quitter
Paris. Où je vais aller, tu n’as pas besoin de le savoir.
Seulement, je ne veux pas partir seule. Je veux emmener avec
moi…
    – La gosse de tout à l’heure ?…
    – C’est ça. Je veux partir avec Lise. Une
supposition que ce soit ma fille… Eh bien ! je ne partirais
pas sans elle, n’est-ce

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