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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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vêtements que voici. J’emporte ceux que vous aviez… un
costume de soirée, ça se voit trop dans les rues… Voilà. J’ai
apporté du pain, en cas que vous ayez faim. Et de l’eau… Je vous
apporterai une tisane calmante. Tâchez de reposer un peu, ça ne
sera rien.
    – Madame !
    – Qu’est-ce qu’il y a ? fit Jeanne
Mareil avec une sorte d’empressement.
    – Vous avez dit… mes vêtements de soirée
pourraient être remarqués dans la rue… c’est donc…
    – Quoi, ma petite ?… Vous voulez me
demander si vous reverrez bientôt la rue ?… Enfin vous voulez
savoir si vous êtes libre ou prisonnière comme dans la rue
Saint-Vincent ? C’est ça, hein ?…
    – Oui ! eut la force de répondre
Lise.
    – Eh bien ! vous êtes libre. Je vous
en voulais, je l’avoue. Je voulais vous faire de la misère, et
surtout, il faut dire que j’ai été excitée par la baronne… Mais ça
été vraiment trop loin… Un coup de revolver ! Non ! c’est
trop !… Et, du coup, je ne vous en veux plus. Je vous ai
amenée ici. Ça vous sauve des griffes de la baronne qui vous
tuerait, voyez-vous, aussi sûr que je vous parle… Mais vous
partirez quand vous voudrez… c’est-à-dire lorsque je me serai
assurée qu’il n’y a plus de danger.
    – Madame… oh ! madame, balbutia la
malheureuse enfant, un mot encore, un seul mot… et je vous bénirai…
Je vous aimerai de tout mon cœur…
    – Parlez, ma petite… Et ne tremblez pas
ainsi… tout s’arrangera, vous verrez…
    – Lui !… Qu’est-il devenu ?…
lui !… que lui est-il arrivé ?…
    – Rien que je sache. Je sais simplement
qu’il a fait sa déposition, et que la police est aux trousses de la
baronne. J’ai été ce matin jusqu’à l’avenue de Villiers. Je lui ai
laissé un mot pour le rassurer sur vous, et lui dire que je vous
ferai ramener…
    – Oh ! soyez bénie, madame !
balbutia Lise qui éclata en sanglots.
    La Veuve parut réfléchir quelques instants,
puis elle reprit :
    – Il y a un quelque chose entre moi et le
baron Gérard. Moi, j’en ai assez. Je crois que, si je vous ramène à
lui saine et sauve, il consentira de son côté à oublier le passé.
C’est tout ce que je demande en fait de récompense…
    – Vous serez récompensée, soyez-en
sûre ! dit Lise ardemment. Je vous jure, au nom de Gérard, que
tout sera oublié… tout… excepté l’immense service que vous nous
rendez en ce moment…
    La Veuve haussa les épaules d’un air
philosophique, recommanda à Lise le calme et la prudence, puis
sortit en emportant le costume de soirée.
    Une heure plus tard, elle entrait dans
l’arrière-salle d’un bar situé boulevard Barbès et disait quelques
mots à voix basse au patron de l’établissement, qui répondit par un
signe d’assentiment.
    – Il faudrait quelqu’un d’adroit et qui
n’ait pas les yeux dans sa poche… ajouta La Veuve.
    – Soyez tranquille, j’ai votre affaire…
la gare Saint-Lago sera surveillée par lui comme pour le départ
d’un ministre.
    – Il y a un beau carré au bout, conclut
La Veuve, qui tendit un billet de banque à l’homme. Je viendrai aux
nouvelles demain et les jours suivants.
    Puis elle rentra dans son logis et s’y
enferma.
    Le lendemain, comme elle avait dit, elle
retourna au bar du boulevard Barbès.
    Il n’y avait rien de nouveau. Le surlendemain,
rien encore. Mais le troisième jour, lorsqu’elle entra, le patron
cligna de l’œil.
    – Ça y est, lui glissa-t-il dans
l’oreille. Il a pris hier le rapide de Brest…
    La Veuve se contenta de faire un signe de
tête, sortit, et, une fois dehors, murmura :
    – Valentine, je la tiens. Demain Gérard
sera pris. Il pourra choisir entre le bagne et l’échafaud. Reste
M. le baron Hubert… et j’en fais mon affaire !… Ce soir,
tout sera réglé… Enfin !
    Dans son triste logis, à la table même où
Biribi, sous sa dictée, avait, trois jours auparavant, écrit au
chef de la Sûreté, La Veuve s’assit et, à son tour,
écrivit :
    « Hubert,
    « Il faut que je vous parle. Il s’est
passé tant de choses entre nous qu’au moment de m’éloigner de
Paris, il est nécessaire que je vous dise ce que j’ai sur le
cœur ; peut-être, alors, nous pardonnerons-nous l’un à l’autre
le mal que nous nous sommes fait, et je partirai plus
tranquille.
    « Je sais de façon certaine que vous
habitez secrètement à l’hôtel d’Anguerrand.
    « Cette nuit, après

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