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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ça marche !… Encore deux ou
trois jours, et tout sera fini !… Et alors… alors… qu’est-ce
que ça peut faire que La Veuve me prenne !…
    *
* * * *
    La Veuve, au moyen d’un signal convenu et
frappé sur le plancher, fit monter Tricot et lui donna diverses
commissions. Tricot parti, elle s’installa au coin du feu, d’où
elle ne bougea pas pendant deux heures.
    Au bout de ce temps, Tricot revint avec des
paquets qu’il posa sur la table. La Veuve le remercia d’un signe de
tête, et reprit sa rêverie, attendant qu’il s’en allât. Mais Tricot
s’approcha d’elle et lui mit la main sur l’épaule.
    – Qu’est-ce qu’il y a ? fit-elle en
tressaillant.
    – Il y a que ça fait cinq, La Veuve. Ça
commence à devenir inquiétant. Les deux premières, ça passait
encore. Facile de se débarrasser de deux jeunesses. Mais voilà
qu’il y a eu le gosse, ça faisait déjà trois. Puis l’autre qu’il a
fallu empaumer pour pas qu’il nous dénonce. Ça faisait quatre.
Puis, maintenant, n’en voilà une nouvelle, et blessée par-dessus le
marché. Ce n’est pas qu’on flanche, mais vrai, on ne se soucierait
tout de même pas de par trop risquer. Alors je viens vous
demander : Est-ce que c’est bientôt fini ?
    – Tu as peur, Tricot ? ricana La
Veuve.
    – Mais oui, fit Tricot avec son sourire.
Encore une fois, La Veuve, je suis tout aussi décidé qu’un autre à
gagner ma pauvre vie, mais quand les risques deviennent trop
grands… Enfin, je ne suis pas trembleur, mais je commence à me dire
qu’il est impossible que ça ne se découvre pas.
    – Tricot, outre ce que je te donne, tous
les jours, il y aura pour toi dix mille francs au bout de
l’affaire.
    – Merci, La Veuve. Je sais que vous êtes
généreuse, et, au surplus, ça vaut ça… Mais, vrai, fût-ce pour le
double et le triple, si ça doit durer huit jours encore…
    – Trois jours, quatre au plus.
    – Alors, ça va. Qu’est-ce que vous faites
de la nouvelle venue ?
    – Je l’emmène avec moi loin de Paris.
    – Bon. Et la gigolette à Jean Nib ?
Et la bouquetière ?…
    – Biribi s’en charge.
    – Bon. Vous me jurez bien qu’il n’y aura
pas de mort dans tout ça ?… Je veux bien risquer quelques
années de centrale, mais pour le reste, halte-là !
    – Sois tranquille. Il n’y aura pas une
goutte de sang versée. Je te préviendrais, sans ça !
    – Je le sais. Ça me rassure. Restent les
deux gringalets. Qu’est-ce qu’on en fait ?
    – Une fois tout fini, tu les garderas
trois ou quatre jours pour les terroriser, puis tu les
lâcheras…
    – Diable ! Diable !… Ça serait
bien étonnant qu’au moins un sur deux ne mange pas le morceau…
    – Eh bien, tu t’arrangeras ! fit
brusquement La Veuve en levant son regard funèbre sur Tricot.
    – Bon ! bon ! murmura celui-ci.
Je trouverai bien quelque moyen… C’est dit : je me charge de
ces deux-là.
    Et Tricot disparut comme il était entré,
c’est-à-dire silencieux et souriant.
    La Veuve prit les paquets déposés sur la table
et descendit à son tour. En bas, elle prit une cruche qu’elle
remplit d’eau, et un pain. Chargée de ces différents objets,
quelques minutes plus tard, elle entrait dans la pièce où Lise
avait été déposée sur un lit.
    La pauvre petite n’avait pas bougé. Revenue de
son évanouissement, elle tenait ses yeux ouverts, secouée de minute
en minute par un petit frisson. Il y avait dans ses yeux un immense
désespoir. Elle ne faisait pas un geste, et l’entrée même de La
Veuve ne lui arracha pas un mouvement de surprise ou de terreur.
Tout lui était égal, maintenant. La Veuve posa la cruche pleine
d’eau dans un coin, près du lit, et le pain sur une chaise ;
elle défit les paquets apportés par Tricot : ils contenaient
un costume complet de couleur neutre, comme peut en porter une
ouvrière modeste. Alors elle s’approcha du lit où gisait Lise.
    – Il faut vous déshabiller, ma petite,
dit-elle sans rudesse. Attendez ! je vais vous aider,
laissez-vous faire…
    En effet, Lise se laissait faire. Au contact
de La Veuve, elle frissonnait. En quelques minutes, et prenant
toutes les précautions imaginables pour ne pas lui faire de mal,
Jeanne Mareil eut déshabillé celle qu’elle appelait Valentine
d’Anguerrand. Alors, elle examina la blessure.
    – Ça ne sera rien, reprit-elle. Je suis
sûre qu’après-demain vous pourrez vous lever. Vous vous habillerez
avec les

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