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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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* * *
    – Tiens ! fit Zizi, en voyant
reparaître la femme mystérieuse. Elle est entrée une et elle sort
deusse… Qu’est-ce que c’est que cette petite-là ? Oh !
mais ! est-ce que, des fois, ce ne serait pas
Mlle Marie ?… Même taille !… Si je pouvais la
reluquer… mais il fait noir comme dans un boudin ! Ah
çà ! qu’est-ce que tout cela veut dire ?…
    Adeline marchait rapidement, entraînant Lise
qu’elle tenait par la taille.
    Zizi les suivait de loin. Il les vit tourner à
gauche dans une rue latérale.
    Là, stationnait une voiture. Adeline fit
monter Lise et prit place près d’elle. La voiture s’éloigna
aussitôt. Mais, au moment où elle se mettait en mouvement, Zizi
avait bondi, et, s’était installé derrière, sur les ressorts.

Chapitre 26 LA VOITURE CELLULAIRE
    Jean Nib, après sa première nuit, passée au
Dépôt, pendant laquelle il ne dormit pas une minute, se retrouva,
les nerfs exaspérés, avec un violent besoin de dépenser le
trop-plein de vigueur qui faisait craquer ses muscles.
    Vers onze heures, la porte de sa prison
s’ouvrit ; quatre gardiens parurent.
    – En route ! fit l’un d’eux…
    L’instant d’après, Jean Nib se trouva encadré
entre quatre hommes.
    Derrière une table, un homme, de physionomie
indifférente, attendait : c’était le juge d’instruction.
    – Comment vous appelez-vous ?
demanda le juge, tandis que le greffier s’apprêtait à écrire les
réponses.
    – Je ne sais pas, répondit simplement
Jean Nib ?
    – Je vois que vous ne voulez pas
répondre. Vous avez tort. J’aurais rondement mené votre affaire.
Tant pis pour vous. Je vais vous laisser une huitaine de réflexion…
Gardes, emmenez !…
    Jean Nib fut reconduit dans sa cellule.
    Cependant, à mesure que le temps s’écoulait,
le prisonnier sentait croître en lui une sorte de rage qui,
fatalement, devait aboutir à une sorte de fureur ou de désespoir
après laquelle il se trouverait sans forces.
    Jean Nib se contentait d’arpenter sa cellule
de son pas de fauve encagé. Il se mordait les poings.
    La journée s’écoula ainsi, dans cette affreuse
lenteur où les secondes sont des minutes et les minutes des heures.
Sur le soir, Jean Nib fut extrait de sa cellule.
    Après les interminables formalités de la levée
d’écrou, Jean Nib monta dans une voiture, sorte de long caisson
divisé en petites niches à droite et à gauche, séparées par un
couloir allant de l’avant à l’arrière de la voiture. Ces niches
sont des cellules. Une voiture cellulaire, c’est un raccourci du
Dépôt. Elle en a l’apparence et les formes réduites à des
proportions de prison roulante. Chacune des niches est occupée par
un homme qui demeure assis sur une étroite banquette, les genoux
serrés, le corps tassé, le dos voûté. Dans le couloir prend place
un gardien ou un gendarme. Jean Nib fut enfermé dans une de ces
niches. Autour de lui, il entendait des chants ignobles, des rires
pareils à des grincements de démons, mais une parole violente du
gardien imposa le silence aux prisonniers que le panier à salade
transportait à la Santé. Il s’assit sur la banquette : il
était là comme emmuré dans du bois ; à droite et à gauche,
devant et derrière, il touchait les parois ; ses jambes
rentraient sous ses genoux ; sa tête, s’il essayait de se
soulever, touchait au plafond. Cette boîte était un cercueil. Jean
Nib eut la sensation d’étrange angoisse qu’il allait y mourir
étouffé. Cependant, lorsque la voiture cellulaire se fut mise en
route, il se calma un peu. Ces heurts, ces cahots, c’était la vie…
Le
panier
roulait, tanguait dans un bruit de ferraille…
Par les lames du trou percé au-dessus de sa tête et qui laissait
pénétrer un peu d’air, aucune lumière n’entrait. Jean Nib comprit
que, dehors, il faisait nuit comme dedans. Lorsque la voiture
s’arrêtait devant quelque embarras de rue, il percevait les rumeurs
de Paris, et il grondait :
    – Dire que je ne suis séparé de la
liberté que par quelques planches !… Dire que dans quelques
minutes je vais être à la Santé ! Puis la condamnation !
C’est-à-dire la séparation pour toujours peut-être ! Ou, si ce
n’est pas pour toujours, je reviendrai – si je reviens ! –
cassé, usé, vieilli… Que va faire Rose-de-Corail ?…
    Cette pensée qu’il n’était séparé de la
liberté que par quelques planches, peu à peu prenait possession de
son esprit tout

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