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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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blair…
    Comme il disait ces mots, Zizi s’aplatit sur
le seuil où il était assis.
    – La rousse ! Me v’là
entoilé !…
    Un homme et une femme venaient de s’arrêter à
deux pas de lui ; ils échangèrent quelques paroles d’une voix
imperceptible, puis l’homme se retira un peu plus loin vers le fond
de la rue, et la femme, résolument, se dirigea sur la maison de
Zizi et de Marie Charmant, où elle entra.
    – Ce n’est pas la rousse ! soupira
Zizi. Mais quoi que ça peut bien être, alors ?… Tiens !
ajouta-t-il, la fenêtre de La Veuve est éclairée !…
    Bientôt il vit que la fenêtre de La Veuve
devenait obscure, non pas subitement comme lorsqu’on éteint une
lampe, mais par degrés, comme si La Veuve fût sortie, emportant la
lumière…
    Un instant plus tard, la porte de la maison
s’ouvrit, et Zizi en vit sortir une ombre noire dans laquelle il
devina La Veuve…
    Et La Veuve rejoignit l’homme qui s’était
arrêté à quelques pas de là.
    Puis, tous deux s’éloignèrent et
disparurent.
    – En voilà des manigances ! murmura
Zizi. Comment se fait-il que La Veuve n’est pas arrêtée ? On
ne l’a donc pas surveillée ? Si on ne la surveille pas, on ne
me surveille pas davantage, moi…
    La perplexité de Zizi s’accrut encore lorsque,
s’étant levé et ayant inspecté la maison où tout était noir,
maintenant, il crut apercevoir un reflet de lumière sur la bordure
du toit.
    – Y a pas à dire, songea-t-il. Ça vient
du galetas de La Veuve ! Du galetas que Mlle Marie m’a
fait ouvrir !… Qu’est-ce qu’il peut bien y avoir
là-dedans ?…
    Tout à coup, la porte de la maison s’ouvrit à
nouveau, et la femme mystérieuse reparut.
    *
* * * *
    Adeline de Damart, baronne d’Anguerrand, était
entrée dans le galetas avec l’intention bien arrêtée de se
débarrasser de Lise par un meurtre.
    Elle fit quelques pas dans le galetas, et vit
Lise qui dormait paisiblement ; quelque chose comme un sourire
errait sur ses lèvres décolorées.
    Et, en effet, il faut le dire : la pensée
de Lise était paisible
depuis qu’elle savait que Gérard n’était
pas son frère
… et qu’elle pouvait l’aimer sans honte et
s’avouer à soi-même cet amour.
    Sapho, immobile et raide, à demi penchée sur
cette séraphique apparition, lentement, sans bruit, tira son
revolver du manchon et elle visa…
    À ce moment, Lise ouvrit les yeux. Dans le
même moment, elle vit le revolver braqué sur elle… Et elle
sourit…
    Car le revolver, c’était la mort, et la mort,
c’était la délivrance de la torture la plus atroce qu’un cœur de
femme puisse subir : la jalousie !
    Elle se leva, avança d’un pas vers Sapho, et
dit d’une voix très douce :
    – Vous êtes venue pour me tuer, madame…
eh bien ! tuez-moi !…
    Dans cette seconde, au son de cette voix de
douceur, à la vue de ce sourire devant la mort, la pensée de
l’assassin fut bouleversée de fond en comble. Sans se rendre compte
de ce qu’elle faisait et des mobiles qui la poussaient, Adeline
renfonça le revolver dans le manchon et répondit :
    – Vous vous trompez, je ne suis pas venue
pour vous tuer. Ce revolver est dans mes mains en cas d’attaque de
celle qui vous tourmente. Je suis venue pour vous
sauver !…
    Les deux femmes se regardèrent. Il y avait un
immense étonnement dans les yeux de Lise, un trouble de vertige, de
haine, de rage et de curiosité dans ceux de Sapho. Et Sapho pensait
ceci :
    – Oui, je te tuerai. Oui, j’aurai ce
plaisir de te voir agonisante. Mais je veux d’abord
te
connaître
… Je veux, oh ! je veux avec passion, avec
fureur, savoir ce qu’il y a dans ton cœur et comment tu aimes celui
que j’aime !
    Cette pensée était l’expression exacte de
l’état d’esprit d’Adeline en cette minute tragique. Depuis des
mois, elle se débattait contre le fantôme de Lise. La passion
d’Adeline pour Gérard était absolue et presque hors nature. Et,
depuis qu’elle aimait cet homme, toujours c’est Lise qui se
dressait entre eux. La pensée de Gérard allait à Lise alors même
que, dans ses moments de délire, Sapho s’efforçait de lui
communiquer une étincelle de la flamme qui la dévorait et qu’elle
cherchait vainement à éteindre dans des amours de rencontre…
    Or, cette jeune fille qui vivait dans le cœur
et l’esprit de Gérard, cette rivale qui triomphait jusque dans la
mort, Sapho ne la connaissait pas !…
    Elle voulut

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