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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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arrêter !
    – Vous vous trompez, dit froidement La
Veuve : Jean Nib s’est évadé.
    – Comment s’est-il évadé ?
    – Je n’en sais rien. Ce qu’il y a de sûr,
c’est que j’ai vu Jean Nib cette nuit. Dans trois jours, je puis
vous indiquer son repaire.
    M. Finot hochait la tête.
    – Par la même occasion, reprit La Veuve,
vous pourrez mettre la main sur Rose-de-Corail.
    – Qu’est-ce que c’est que ça,
Rose-de-Corail ? dit Finot/
    – C’est la femme que vous cherchez depuis
la bagarre du cabaret des Croque-Morts. C’est elle qui a blessé les
deux agents qui sont encore à l’hôpital…
    – Vous dites : trois jours, La
Veuve ? gronda-t-il.
    – Peut-être quatre. Laissez-moi faire. Je
tiens un bout de la piste. J’arriverai à l’autre bout.
    – Un mot, dit Finot. Où, pour la dernière
fois, vous avez vu l’homme ?
    – À la maison du Champ-Marie.
    – Connu ! De quel côté a-t-il
filé ?
    – Vers la barrière de Clignancourt.
    – Seul ?…
    – Avec Rose-de-Corail.
    – Bon, ça suffit. Ne vous inquiétez pas
du reste…
    – Monsieur Finot, vous allez avoir
l’obligeance de me garder chez vous, pour quelques jours, la jeune
fille que je vous ai amenée. J’ai besoin de mettre cette enfant en
lieu sûr. Je pense que nul n’aura l’idée de venir la chercher
ici.
    « Dans huit jours, au plus tard, je viens
la chercher, je vous débarrasse, et du même coup je vous apporte
vingt-cinq gros billets qui ne doivent rien à personne… Quant à
cette jeune fille, nul n’a intérêt à s’occuper d’elle, soyez
tranquille personne ne la réclamera.
    – Et vous dites vingt-cinq mille
francs ?…
    – C’est le chiffre que vous m’avez
indiqué vous-même. Allons, mon bon monsieur Finot, je m’en vais
tranquille, n’est-ce pas ?
    – Madame, ce que vous me demandez est
très grave. Je risque ma situation…
    – Bah ! puisque vous vous en ferez
une plus brillante ! Avec votre esprit, votre bon sens, votre
connaissance de Paris, votre cabinet, c’est une fortune… est-ce
dit ?
    – C’est dit !…
    Et M. Finot eut un tremblement des joues.
La Veuve se leva et se dirigea vers la porte où attendait Marie
Charmant. La jeune fille, pas trop effrayée, vit entrer La Veuve
qui souriait. Et ce sourire, alors, la fit pâlir.
    – Tu vas rester ici jusqu’à demain, dit
La Veuve.
    Après quoi, tu seras libre. Tu iras où tu
voudras. Il ne faut pas m’en vouloir, ma petite. C’est autant pour
ton bien que pour mes intérêts…
    – Je ne vous en veux pas, dit Marie
Charmant.
    – À propos, reprit La Veuve, j’ai une
lettre pour toi… une lettre que j’ai vue chez Mme Bamboche…
alors je l’ai prise pour te la remettre… Ne fais pas attention, je
l’ai décachetée sans y penser, mais je ne l’ai pas lue.
    Et La Veuve tendit à Marie Charmant une lettre
ouverte que la jeune fille étonnée prit machinalement et se mit à
lire.
    Quand elle releva les yeux, La Veuve avait
disparu.
    Marie Charmant avait lu la lettre que La Veuve
lui avait remise. Quand elle eut achevé sa lecture, elle s’assit,
très pâle :
    – Allons bon ! murmura-t-elle. Voilà
qu’il s’en va !… Pour un long voyage, à ce qu’
il
dit…
Il m’aime, ce doit être vrai ! Il ne m’écrirait pas ainsi…
Pauvre garçon ! Et moi qui l’ai reçu comme un chien dans un
jeu de quilles quand il a voulu me dire qu’il m’aimait !…
C’est fini… Il est parti… Je ne le verrai plus… Oh ! mais
qu’est-ce que j’ai donc ?… Jamais je n’ai éprouvé une peine
pareille… Oh ! mais je l’aimais, moi aussi… Je
l’aime !
    La petite bouquetière se mit à pleurer, sans
bruit, des larmes qui, une à une, tombaient sur la lettre de
Ségalens… Car cette lettre, c’était celle qu’Anatole Ségalens avait
remise à Mme Bamboche au moment d’aller à son duel, et que
Mme Bamboche n’avait plus retrouvée lorsqu’il l’avait
réclamée !

Chapitre 32 MAGALI
    À l’entrée de Ségalens, introduit par un valet
de chambre, Max Pontaives se souleva sur un coude et dit :
    – Un verre, Justin.
    Puis il retomba indolemment sur ses coussins.
Le valet apporta le verre demandé, plaça devant Ségalens, qui
s’était assis, un guéridon sur lequel il disposa tout ce qu’il faut
pour boire et fumer, le tout sans bruit. Il y eut entre les deux
jeunes gens quelques minutes de silence. Puis, Pontaives, de sa
voix la plus nonchalante,

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