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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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elle
essaya de joindre les mains et balbutia :
    – Pardon ! oh ! pardon !
j’étais folle ! je ne savais pas ce que je faisais !…
    – Le crime que vous venez de commettre
sera le dernier. Vous allez mourir. Mais je ne souillerai pas mes
mains à vous exécuter. Vous mourrez où vous êtes. Nul ne viendra
vous ouvrir, nul n’entendra vos cris, car, à partir de ce moment,
cet hôtel sera inhabité. Adieu, madame !
    Adeline entendit alors des pas étouffés et
pesants qui s’éloignaient…
    Puis un silence effrayant tomba sur elle et la
glaça…

Chapitre 34 PERPLEXITÉ D’UN GARDIEN DE L’ORDRE PUBLIC
    Mettre la main à la fois sur Jean Nib évadé et
sur Rose-de-Corail, c’était pour M. Finot le chef-d’œuvre que
rêve tout homme de police qui a la police dans le sang. Depuis
quatre jours, M. Finot n’en dormait plus. Il avait commencé
par s’assurer que La Veuve n’avait pas menti et que Jean Nib, à
peine arrêté, avait réellement échappé à la justice, et il avait
tressailli de joie en constatant que c’était vrai. Aussitôt, il
s’était mis en campagne, et, après deux jours de démarches
personnelles, il avait pu circonscrire le champ de ses
recherches.
    Or, ce même soir du quatrième jour, La Veuve
arriva chez Finot.
    – Vous m’apportez mes vingt-cinq mille
francs ? demanda l’agent.
    – La moitié, dit La Veuve en lui tendant
douze mille cinq cents francs en billets de banque que l’agent
saisit en frémissant.
    – Vous venez chercher votre
protégée ? reprit Finot.
    – Non j’ai encore quatre jours, puisque
j’ai encore douze mille cinq cents francs à vous remettre. Je viens
causer avec cette enfant. Puis je m’en vais.
    Sans plus s’inquiéter de Finot, La Veuve entra
dans la pièce où se trouvait Marie Charmant.
    Elle la rendait responsable de la disparition
de Lise. Mais elle eut beau tourner et retourner les questions,
Marie Charmant ne pouvait rien lui apprendre, puisqu’elle ne savait
rien. Au bout d’une heure, La Veuve se leva pour s’en aller en
ricanant méchamment :
    – Prends patience. ma fille ! Dans
quelques jours tu auras la clef des champs ; si ce n’est pas
dans quelques mois… Tu es jeune, tu as l’avenir devant toi…
    – Écoutez, La Veuve, dit alors la jeune
fille d’une voix qui tremblait un peu, je voudrais vous demander
quelque chose…
    – Demande… que veux-tu savoir ?
    – Monsieur Ségalens…
    – Eh bien ! que lui veux-tu, à ce
beau jeune homme ?
    – Rien, oh ! rien… Seulement,
pourriez-vous me dire s’il est rentré… d’un voyage qu’il a dû
faire ?
    – Il est rentré, dit La Veuve simplement.
Je l’ai vu.
    – Merci ! oh merci ! Alors,
vous l’avez vu ?
    – Bien sûr que je l’ai vu ! fit-elle
d’une voix indifférente. Puisque cela t’intéresse, je te dirai donc
qu’il est venu chercher ses meubles, et qu’il est reparti, cette
fois pour toujours. Il nous a dit qu’il s’en retourne se marier
dans son pays, où sa fiancée l’attend depuis longtemps…
    – Ah ! fit doucement Marie
Charmant.
    Et comme La Veuve s’en allait en lui lançant
un « Au revoir ! » plein de rancune satisfaite, la
bouquetière recula jusqu’au lit de fer qui occupait le fond de la
pièce, et elle s’y laissa tomber, abattue et sans forces…
    *
* * * *
    – Monsieur Finot, cette fois, je tiens la
piste…
    – Je vous écoute.
    Voilà, monsieur. J’ai acquis la conviction que
Jean Nib et la fille Rose-de-Corail vont se terrer ce soir dans un
hôtel borgne du boulevard de la Chapelle, à
La
Marmotte
.
    M. Finot ferma les yeux, joignit les
mains sur son ventre, et médita quelques minutes. Alors, d’une voix
brève :
    – Vous, dit-il, devant la porte de
la
Marotte
. Deux hommes au coin de Tanger. Deux au coin
d’Aubervilliers. Bon. Un homme à l’angle de Château-Landon, un
autre au coin, de l’Aqueduc. Sept en tout. Ça suffit. Pas un mot au
patron
, hein ? Et personne là-bas avant une heure du
matin. Je connais mon homme : il nous glisserait dans les
doigts ; il faut l’empaumer en plein sommeil. Moi, je serai
sur les lieux à une heure et demie précises. Rompez !
    La pendule marquait vingt-trois heures. Il
jeta un dernier regard autour de lui.
    Il se dirigea vers la porte. Mais soudain, il
s’arrêta, fit demi-tour et marcha à la pièce occupée par Marie
Charmant.
    – Faites excuse, mademoiselle.
Tiens ! grommela-t-il, elle s’est endormie tout

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