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Francesca la Trahison des Borgia

Francesca la Trahison des Borgia

Titel: Francesca la Trahison des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sara Poole
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s’intéresserait à une femme comme elle.
    Je ne pouvais guère en vouloir à ma portatore d’avoir mal interprété ma soudaine curiosité envers Carlotta d’Agnelli. Peut-être savait-elle que je connaissais Rocco, mais elle n’avait aucun moyen de soupçonner les sentiments que je lui portais en réalité ; je ne les dissimulais que trop bien, en premier lieu à moi-même.
    — Oui, eh bien… les goûts et les couleurs ne se discutent pas comme on dit, n’est-ce pas ? Merci, en tout cas. Maintenant, je…, fis-je en levant vaguement la main en direction de mon appartement.
    — Faites-lui oublier qu’elle existe, me conseilla Portia. Épuisez-le, qu’il oublie jusqu’à son nom.
    Je lui promis d’être impitoyable, et sortis à reculons dans la loggia. De là, je montai quatre à quatre les escaliers menant à mon appartement. César était étendu sur l’un des sofas, Minerve perchée sur son torse. Il avait ôté ses bottes, et n’était qu’en chemise et haut-de-chausses. La facilité avec laquelle il s’était habitué à faire comme chez lui dans ma maison me laissait sans voix, pour tout dire.
    — Je commençais à me demander où tu étais passée, me lança-t-il lorsque j’entrai.
    — Je suis revenue aussi vite que j’ai pu. (Ne voulant pas avoir à lui expliquer ce qui m’avait retenue si longtemps, je changeai prestement de sujet.) Portia m’a dit qu’elle avait senti une bonne odeur de poulet.
    Se fendant d’un grand sourire, il bondit sur ses pieds, me prit par le bras et m’amena vers le garde-manger. Minerve était restée calée contre lui.
    — Je songe à lui demander de venir travailler pour moi.
    — Ah bon ? Pourquoi ?
    À dire vrai ce n’était pas une mauvaise idée que César envisage de former son propre réseau d’espions, plutôt que de toujours compter sur celui de son père. Mais je doutais qu’une telle proposition intéresse Portia. À l’évidence elle aimait travailler pour Luigi d’Amico, qui appréciait son talent et la rémunérait en conséquence.
    — Rien ne lui échappe, elle a de la présence d’esprit, et elle sait juger les gens.
    — Tu dis ça seulement parce qu’elle a un faible pour toi. As-tu déjà rencontré une femme qui n’en avait pas un ?
    Il me dévisagea et sourit d’un air un peu contrit.
    — Il y en a une, je crois.
    Sans même me donner le temps de répliquer, César me mit le chat dans les bras et commença à s’affairer en cuisine. La kyrielle de domestiques qui satisfaisaient ses moindres caprices aurait été surprise de le voir découper le volatile avec une telle dextérité. Il alla jusqu’à déposer un peu de persil sur les assiettes, pour la touche finale.
    Nous dînâmes sur la table à large pied, confortablement installés dans les fauteuils offerts par Sa Sainteté, et accompagnâmes le succulent plat d’un vin de Toscane corsé, légèrement rafraîchi dans un récipient en pierre rempli d’eau glacée. Minerve mordit élégamment dans les petits morceaux que nous lui donnâmes tour à tour, avant de s’assoupir à nos pieds.
    Nous étions en train de nous lécher les doigts lorsque finalement je me lançai :
    — Vas-tu te décider à me dire ce que tu as fait cet après-midi ?
    César paraissait aussi peu disposé que moi d’en parler. Plus tard, peut-être, je lui dirais que j’avais vu Morozzi ; mais pour l’instant je ne voulais pas entamer sa confiance en Vittoro ni, d’ailleurs, lui parler de quoi que ce soit ayant trait à Rocco.
    — Pas encore, et peut-être jamais, répliqua-t-il. Mais si tu t’inquiètes, sache que je n’étais pas aux trousses de Morozzi, du moins pas directement. Il nous faut un plan.
    Mais j’en avais déjà un, pour ma part. Lorsque que je le lui exposai toutefois, il se renfrogna.
    — Je n’aime pas du tout cette idée. C’est bien beau de vouloir le faire sortir de son terrier comme un renard, mais qui te dit qu’il ne va pas de nouveau t’attaquer par surprise ?
    — Non, insistai-je, cela n’arrivera pas. Par ailleurs, tu seras là… ou tout au moins, dans les parages.
    C’était le compromis que j’étais disposée à faire, que César soit sur place avec autant d’hommes qu’il juge nécessaires, mais que la mise à mort me revienne. Pour moi, c’était la solution la plus juste et la plus sensée.
    Mais lui n’était pas du même avis.
    — Ton idée nécessite de faire parvenir un message à Morozzi, pour lui indiquer

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