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Francesca la Trahison des Borgia

Francesca la Trahison des Borgia

Titel: Francesca la Trahison des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sara Poole
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C’est seulement lorsque je l’eus quitté que je me rendis compte d’une chose : j’avais oublié de demander à Rocco la raison pour laquelle il avait raté le rendez-vous à la villa.
    Et il ne s’en était pas expliqué non plus.

5
    Après avoir quitté Rocco, je profitai de passer devant la via dei Pescatori pour acheter le repas de Minerve chez un poissonnier, avant de retourner brièvement chez moi. Alors que je passais le porche de mon immeuble, une toute petite femme apparut à une porte dont la partie supérieure seulement était ouverte, et d’où elle pouvait voir toutes les allées et venues des résidents. Elle avait gardé la taille d’une enfant (et était donc obligée de se hisser sur un tabouret pour observer par cette ouverture), mais arborait un air d’autorité que n’aurait pas renié une géante.
    — Qu’avez-vous là, Donna Francesca ? demanda-t-elle en montrant le chaton.
    Portia, le seul nom que je lui connaissais, était notre portatore, notre concierge, un métier qui oscillait entre domestique et despote. Elle et elle seule recueillait les plaintes, réglait les différends, prévoyait les réparations et encaissait le loyer trimestriel – ce qui en disait long sur la confiance que Luigi d’Amico plaçait en elle. Outre cela elle guidait les invités, prenait les paquets, et de manière générale gardait un œil discret sur toute chose. La rumeur voulait que dans sa jeunesse elle ait fait partie d’une troupe de nains acrobatiques très populaire à Rome pendant un temps. Je ne savais comment elle en était arrivée à travailler pour Luigi, mais étant donné son bon sens extrême j’imagine qu’il savait ce qu’il faisait le jour où il l’avait embauchée.
    — Elle s’appelle Minerve, annonçai-je en indiquant la petite chatte qui semblait avoir repris son somme.
    — Avez-vous l’intention de la garder, Donna ?
    Il ne faisait aucun doute que Portia connaissait ma profession, bien qu’elle n’y fasse jamais allusion. Rien que pour cela, elle avait toute ma gratitude. Je me dépêchai de la rassurer quant au sort de l’animal.
    — Il semblerait que oui. Elle a l’air de s’être prise de sympathie pour moi, et j’avoue que c’est réciproque.
    — C’est bien. (De l’une des nombreuses poches de son immense tablier qui la recouvrait quasiment des pieds à la tête, Portia sortit un message sous pli qu’elle me tendit.) On a porté ceci pour vous, il y a peu.
    Je calai Minerve dans le creux de mon coude puis entrepris de décacheter le message avant de le parcourir rapidement. Il émanait de Vittoro Romano, le capitaine de la garde personnelle de Borgia. Il me demandait des nouvelles de ma santé et suggérai que nous ayons un entretien dans les meilleurs délais. Le capitano étant l’image même de la discrétion, j’en conclus qu’il n’aurait pas eu recours à un message écrit si un événement d’importance n’était en préparation.
    — Je dois y aller, dis-je en glissant la note dans ma poche. (Avec un sourire d’excuse, je lui tendis Minerve.) Cela ne vous dérangerait pas de l’installer dans ses quartiers pour moi ?
    La portatore prit le chaton avec un léger soupir seulement.
    — Bien sûr, Donna, ne suis-je finalement pas là pour ça ?
    — J’essaierai de vous ramener de ces cerises qui vous plaisent tant, lui proposai-je. Sa Sainteté en raffole également. Nous venons tout juste de recevoir une nouvelle cargaison en provenance de Vignola. Rien que de la très bonne qualité.
    Ainsi apaisée, Portia m’accorda un sourire et se mit à gratter Minerve derrière l’oreille, provoquant un ronronnement retentissant qui me suivit jusque dans la rue.
    La journée était agréable grâce à la brise qui nous venait de la mer, et je décidai de marcher plutôt que de prendre par le fleuve ou de me faire transporter dans l’une de ces chaises à porteurs dont les rues bondées regorgent. Rome est une ville parfaite pour marcher, du moment que l’on n’a rien contre les montées. Au-delà du fait que j’avais quasiment la garantie de croiser en chemin quelque chose de nouveau et d’intéressant, être à pied me donnait l’occasion de jauger l’humeur de la rue, une préoccupation de tous les instants pour qui était chargé de protéger une famille noble.
    J’admets que ce jour-là je fus encore plus attentive à mon environnement que d’habitude, cherchant le moindre indice qui me mènerait aux artisans de

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