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Francesca la Trahison des Borgia

Francesca la Trahison des Borgia

Titel: Francesca la Trahison des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sara Poole
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s’arrêta, soudain hésitante.
    La description qu’elle en avait faite écartait Morozzi, dont le visage angélique dissimulait une nature démoniaque, mais restait toujours la possibilité qu’il ait envoyé quelqu’un à sa place.
    — À part quoi ? insistai-je. Même si ce n’est qu’un détail, cela pourrait s’avérer utile.
    — Vous comprendrez que je n’étais pas vraiment moi-même, n’est-ce pas ? Je ne peux pas vraiment me porter garante de ce que je crois avoir vu.
    J’espérais qu’elle songeait également à moi en disant cela.
    — Essayez quand même…, l’incitai-je.
    — Il portait un pourpoint très ordinaire, qui devait être marron, je crois, et ses chausses et chaussures n’avaient rien de remarquable. Mais sous le pourpoint, sa chemise… je n’ai fait que l’apercevoir, mais…
    — De quoi avait-elle l’air ?
    — Elle était bleue, d’un bleu éclatant, et dorée. Il y avait un dessin dessus, je n’ai pas bien vu mais c’était peut-être un arbre.
    Je ne doutais pas un instant que Portia comprenne exactement la portée de ses paroles. Tous les Romains savent reconnaître les blasons montrant fièrement les armoiries de nos familles nobles. Cela peut être très utile lorsque l’on a affaire à des gens d’armes bien décidés à faire du grabuge, si leur maître en a décidé ainsi. Les armoiries de Borgia, par exemple, étaient un taureau sur fond rouge et or, jusqu’à ce qu’il devienne pape et fasse ajouter au dessin originel les clés croisées et la couronne afférentes à sa nouvelle charge. Celles du cardinal della Rovere, au contraire, n’avaient jamais changé : il s’était toujours agi d’un champ bleu agrémenté d’un chêne doré.
    — Vous ne parlerez de cela à personne d’autre, n’est-ce pas ? la priai-je.
    Pour la première fois depuis que j’étais entrée chez elle, je vis Portia froncer les sourcils.
    — Je ne suis pas une sotte, Donna. Et avec tout le respect que je vous dois, j’espère que vous ne vous comporterez pas comme telle non plus. Nous avons là une affaire sérieuse.
    Je ne pouvais qu’abonder en son sens. Je restai quelques instants de plus pour m’assurer qu’elle était confortablement installée et avait tout ce dont elle avait besoin, puis je pris congé. Il faisait bon, mais la journée promettait d’être chaude. Les balayeurs étaient déjà à l’œuvre, mais au lieu de nettoyer la rue ils tentaient d’effacer les dessins qui étaient apparus dans la nuit, sur les murs d’un immeuble. Rome regorgeait de ces inscriptions, plus crues et grivoises les unes que les autres. J’eus le temps d’apercevoir ce qui semblait être une croupe féminine se faisant pénétrer par un sexe masculin d’une taille pour le moins saugrenue, puis le tout disparut à grand renfort de savon et de coups de brosse en soie de sanglier.
    Je fis l’effort d’acheter un cornetto au miel auprès d’un jeune colporteur pour apaiser mon estomac, et le mangeai en marchant. Il n’y avait pas long à aller de là au Vatican, mais j’eus tout de même le temps d’absorber ce que je venais d’apprendre et de décider de la meilleure façon de procéder.
    Je venais de finir mon petit-déjeuner et ôtais les miettes de mon corsage lorsque je vis Vittoro qui sortait de l’habitation où il vivait avec sa femme, juste à côté du palais du Vatican. Donna Felicia me fit signe depuis le seuil de chez elle et me sourit chaleureusement, ce qui m’amena à la conclusion que le capitaine n’avait pas raconté à son épouse ce qui l’avait retenu si tard la veille.
    — Quand avais-tu l’intention de m’en parler ? lui lançai-je tandis que nous traversions tous deux la place.
    Vittoro eut la gentillesse de ne pas feindre de mal comprendre.
    — Je pensais attendre que tu aies retrouvé tes esprits, ce qui est le cas comme je le constate avec plaisir.
    J’acceptai son explication et poursuivis :
    — Et qu’en penses-tu ?
    — Pour être honnête, j’ai du mal à croire que della Rovere ait cherché à t’attaquer. Il a un mobile, certes, en particulier s’il est également responsable des tentatives d’empoisonnement contre notre maître, ou s’il soupçonne que l’on t’ait donné l’ordre de le tuer. Mais tout de même, il se serait arrangé pour t’éliminer de façon plus subtile.
    J’étais d’accord avec lui.
    — Pour sûr il a commis des erreurs par le passé, mais il est loin d’être

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