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Francesca la Trahison des Borgia

Francesca la Trahison des Borgia

Titel: Francesca la Trahison des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sara Poole
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découvert quoi que ce soit qui pourrait nous être utile.
    Rocco fronça les sourcils, ne sachant pas au juste comment réagir face à mon refus d’endosser le rôle de la femme passive. Il aurait dû y réfléchir à deux fois.
    C’est ce que César fit – même s’il aurait répugné à l’admettre. Du coin de l’œil, je vis un sourire réticent se dessiner sur ses lèvres. Je me détendis quelque peu en l’entendant demander :
    — Et avez-vous des instructions pour moi également, Donna Francesca ?
    Je lui fis la réponse la plus diplomatique possible, ma colère n’étant pas complètement apaisée.
    — Pour vous, Signore ? Jamais je n’aurais la prétention. Toutefois…
    — Toutefois ? répéta-t-il. Fidèle à sa réputation d’homme versatile, il retrouvait déjà sa bonne humeur. Je pensais en connaître la raison : malgré sa fierté souvent démesurée, César ne respectait rien tant que l’audace. Et Dieu soit loué, j’en avais à revendre.
    — Si vous aviez l’obligeance d’aller aider le capitaine Romano, qui fait présentement de son mieux pour renforcer la sécurité dans le secteur, je suis certaine qu’il vous en serait fort reconnaissant.
    Ce n’étaient pas des paroles en l’air. L’homme était un guerrier-né, doté de tous les instincts qui viennent à de tels êtres. En ce sens, quelqu’un comme Vittoro était bien plus à même de reconnaître la valeur de César que son propre père.
    Apaisé, et à mon avis plutôt amusé par notre petit échange, César me fit un signe de tête, lança un regard plutôt insultant à Rocco et nous quitta. La foule, déçue d’être privée d’un si beau spectacle, commença à se disperser.
    Je m’autorisai un soupir de soulagement, mais ne m’attardai pas. Avant de le quitter, je dis à Rocco plus gentiment :
    — Envoie un message, s’il te plaît, si Guillaume a appris quoi que ce soit. Et d’ici là tâche de ne pas te faire tuer, d’accord ?
    Loin de m’exprimer sa reconnaissance pour mon intervention auprès de César, Rocco se contenta de hausser les épaules. Pour inexplicable que cela fût, il avait l’air ravi de ce qui venait d’arriver.
    — Si je lui avais ôté son épée, il aurait appris à ses dépens ce que manger la poussière veut dire.
    Étant bien incapable d’imaginer comment Rocco pensait pouvoir désarmer César Borgia, je gardai le silence. Mais alors que je m’éloignais sur la place, je ne pus résister à l’idée de me retourner pour regarder cet homme qui véritablement ne semblait pas connaître ses limites. Rocco m’observait lui aussi, d’un air pensif et bien trop perspicace à mon goût.
    Plus tard, peut-être, je prendrais le temps de méditer sur la signification d’une telle rencontre entre les deux hommes qui se partageaient mon affection sans le savoir – et le fait qu’ils avaient failli en venir aux mains pour moi. Mais présentement, d’autres affaires plus importantes méritaient mon attention. À cause de Borgia, certaines questions étaient restées en suspens dans mon esprit, et j’étais déterminée à y apporter une réponse sans tarder.
    Je pressai le pas et arrivai peu après au palazzo di Fortuna, la résidence principale de Luigi d’Amico à Rome. Comme nombre de personnes de haut rang, il possédait des pied-à-terre dans divers quartiers de la ville, afin de pouvoir s’y réfugier en cas de troubles ou simplement pour y conduire ses affaires en toute discrétion. Mais nous étions un mardi, et je savais qu’il serait chez lui et recevrait.
    Après avoir passé l’entrée tout en dorures du palazzo, je ne fis même pas mine d’aller rejoindre les gens qui faisaient la queue devant les portes du salon principal, dans l’attente d’être introduits. À défaut, je m’attardai devant des fresques murales tirées d’allégories grecques et romaines, qui soudain me paraissaient fascinantes, jusqu’à ce que l’intendant de Luigi me voie et vienne à moi.
    — Donna Francesca, dit-il, si vous voulez bien m’accompagner.
    Il me guida jusqu’à une aile adjacente, dans une petite pièce élégamment meublée de sofas, de petites tables marquetées et de grands fauteuils rembourrés, et me pria de patienter. Quasiment au même moment, un domestique entra discrètement avec un plateau d’argent sur lequel étaient posées une carafe de limonade fraîche et une assiette de biscotti.
    — Le Signore d’Amico vient dès que possible,

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