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Francesca la Trahison des Borgia

Francesca la Trahison des Borgia

Titel: Francesca la Trahison des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sara Poole
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m’annonça l’intendant avant de se retirer.
    J’étanchai la soif provoquée par ma marche quelque peu précipitée et croquai dans un biscotto, tout en regardant par la fenêtre qui donnait sur les jardins. Le temps s’écoula lentement. Je songeai vaguement à tenter de me faufiler sans être vue jusqu’à l’immense bibliothèque de Luigi. Mais ne voulant pas abuser de son hospitalité, je finis par m’installer dans l’un des fauteuils en prenant mon mal en patience.
    Quelque temps après je me réveillai en sursaut en sentant une présence dans la pièce. Le banquier referma la porte derrière lui et m’observa d’un air sombre. Notre dernière rencontre remontait à quelques jours seulement mais il paraissait tout à coup plus vieux, comme s’il était rongé par les soucis.
    — Tu dois être bien fatiguée pour t’endormir de la sorte, me lança-t-il.
    Je me redressai, tentant de m’extirper des bras de Morphée. J’avais la langue pâteuse, et me sentais désorientée.
    — On m’a raconté ce qui t’était arrivé, continua-t-il.
    Je m’en doutais, car il était logique que Portia le tienne régulièrement informé. En silence j’attendis ce qui allait suivre, si j’avais vu juste. Depuis que Borgia avait admis avoir joué un rôle dans l’attaque contre la villa, j’avais tourné et retourné cette question dans mon esprit : comment avait-il su que je m’y trouverais ? Après y avoir longuement réfléchi, une explication ressortait comme étant bien plus plausible que les autres. C’était pour cette raison que j’étais venue.
    Le banquier fit quelques pas dans la pièce. Son visage était tendu et il me parut peser longuement ses mots, avant de déclarer finalement :
    — Je suis vraiment désolé.
    Par respect pour notre amitié mais aussi, pour être honnête, par compassion pour la situation fâcheuse dans laquelle il avait dû se trouver, je lui épargnai les faux-semblants et lui demandai tout de go :
    — Veux-tu m’expliquer comment c’est arrivé ?
    Luigi soupira profondément. Il avait l’air d’être pris entre la colère et l’appréhension, avec une prédominance pour cette dernière.
    — Le pape peut être très convaincant, comme tu le sais. Mais je te le jure, je n’aurais jamais cru qu’il serait allé si loin. Il m’a simplement dit qu’il voulait faire sortir Morozzi de sa cachette.
    Cela ne me surprenait pas que le banquier connaisse l’existence du prêtre fou ; il était dans la confidence du pape comme seuls les hommes qui savent où trouver l’argent peuvent l’être.
    — Assurément, ajouta-t-il d’un air crispé, il n’a jamais laissé entendre que ma villa serait réduite en cendres, et encore moins que tu aurais à repousser un assassin quelques heures après seulement.
    — Il n’est pas impliqué dans la seconde attaque, mais explique-moi comment la première a bien pu arriver.
    Luigi soupira de nouveau en prenant place dans le fauteuil en face de moi. Se penchant en avant, les mains jointes entre ses genoux, il me parla avec l’empressement de l’homme qui a besoin de soulager sa conscience.
    — Sa Sainteté m’a fait mander il y a une semaine. Elle sait que l’on se retrouve régulièrement, avec les autres.
    — Alors Borgia est au courant pour Lux ?
    Je ne cherchai pas à dissimuler mes craintes.
    — Jusqu’à un certain point. En toute honnêteté, nos activités semblent lui être bien égal, du moment qu’on ne se mêle pas de politique. En cela, j’imagine que nous avons de la chance.
    — Mais cela ne l’a pas empêché d’exercer une pression sur toi ?
    Luigi acquiesça d’un signe de tête.
    — Il m’a fait comprendre que le sort de Lux reposait sur mes épaules, et qu’il pouvait nous aider comme nous faire du tort. Il voulait connaître l’heure et le lieu de notre prochain rendez-vous. Il m’a simplement dit que toutes les précautions seraient prises pour qu’il n’arrive rien à personne. Il avait l’air tout à fait sûr de lui.
    — Il l’est toujours. Tu n’as rien à te reprocher. Le pape a le don de cerner les points faibles chez autrui et de s’en servir à son avantage.
    Pour sûr, il avait compris combien il était facile de me manipuler, dès lors qu’il s’agissait de faire payer Morozzi pour la mort de mon père.
    — Tu es d’une rare gentillesse, déclara Luigi. Il cligna alors des yeux et je vis des larmes poindre. Qu’un homme aussi brillant et prospère

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