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Francesca la Trahison des Borgia

Francesca la Trahison des Borgia

Titel: Francesca la Trahison des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sara Poole
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long couloir tout en dorures, entrer dans l’antichambre et m’arrêter devant la porte du domaine réservé de Borgia au Vatican.
    Arrivée là, je marquai un bref temps d’arrêt. S’il est vrai que l’excès d’audace mène parfois au désastre, j’ai remarqué que bien souvent le risque paie. Un rapide coup d’œil par le spioncino vint me confirmer que la pièce était vide. J’ouvris délicatement l’une des doubles portes et me glissai à l’intérieur. Puis je m’adossai tout contre et laissai mon poids la refermer, tout en observant les lieux.
    Mon intention ce faisant était en partie de m’assurer que je ne déplaçais rien par inadvertance, pour ne pas trahir mon intrusion. Mais je l’avoue, j’étais surtout curieuse de voir ce bureau sans la présence écrasante de Borgia. La plupart des gens laissent un peu d’eux-mêmes dans les lieux qu’ils fréquentent beaucoup. Pour sûr, un personnage à l’ego aussi démesuré que Sa Sainteté y déposerait une empreinte plus grande que la moyenne. Or, étrangement, plus je scrutais le vaste espace surchargé, moins j’y voyais de traces de Borgia. Son immense bureau en marbre était nu, hormis son ensemble encrier et plume d’oie raffiné. Derrière, des étagères contenaient divers objets (des petites sculptures, quelques livres donnant l’impression de n’avoir jamais été ouverts) que l’on aurait pu retrouver chez n’importe quel homme fortuné. En toute honnêteté Luigi d’Amico en possédait de plus beaux, mais le banquier avait également un goût plus sûr. Les tableaux n’étaient pas mauvais, mais de nouveau ils n’avaient rien de remarquable ni de personnel. L’ensemble semblait avoir été uniquement conçu pour donner l’impression d’une grande richesse et d’un grand pouvoir, et ce faisant dissimuler l’homme qui était derrière tout cela. De la nature religieuse des lieux, point de trace du tout.
    Comme Vittoro l’avait dit, il y avait là deux portes dérobées, l’une donnant sur un couloir qui menait directement aux appartements privés du pape, et l’autre au palazzo Santa Maria in Portico, non loin des quartiers de La Bella. Ces portes n’étaient pas tant cachées que très discrètes, faites de façon à se confondre si parfaitement avec les murs que seuls les plus observateurs les distingueraient.
    Ni l’une ni l’autre ne m’intéressaient.
    Prestement, je fis le tour de la pièce en tapotant légèrement les murs. Peut-être vous interrogez-vous sur ce talent singulier, mais n’oubliez pas qu’un bon empoisonneur doit constamment examiner des objets qui pourraient receler des compartiments secrets remplis de dangers sournois. J’appliquais simplement cette méthode au contenant bien plus grand qu’était pour moi le bureau papal.
    Au départ, mes efforts furent vains. Je commençais à me demander si le principe même sur lequel je fondais mon exploration (à savoir que Borgia avait un moyen secret de quitter son domaine) n’était pas erroné, lorsque soudain, l’une des bibliothèques m’interpella. Je m’approchai, et à mesure que je l’observais j’eus la nette impression que quelque chose clochait. Mais il me fallut tout de même quelques minutes pour comprendre que l’une des tablettes avait une extrémité légèrement plus épaisse que l’autre.
    Vite, je fis glisser la main dessus. Rien ne se passa. L’espace d’un instant, je sentis l’abattement s’emparer de moi, avant de penser à quelque chose. J’étais plutôt grande pour une femme, mais Borgia l’était davantage encore ; à la vérité, il dépassait la plupart des hommes. Par conséquent il aurait pu aller bien plus loin avec ses mains.
    Haletante, je partis à la recherche de l’un de ces tabourets brodés que l’on indique aux visiteurs dont le rang ne mérite pas tout à fait un siège, en traînai un jusque-là et me hissai tant bien que mal dessus. J’avais à peine commencé à tâtonner vers le fond de la tablette que ma main rencontra un levier escamoté. Je m’empressai de l’actionner.
    La bibliothèque bougea alors très légèrement, venant se cogner en douceur contre le tabouret. Je redescendis aussitôt de mon perchoir et le repoussai sans ménagement, avant de tirer avec délicatesse sur la bibliothèque pour ouvrir un peu plus le passage. Elle était lourde, mais fort heureusement ses gongs étaient bien huilés. Bientôt, l’espace fut suffisamment large pour que je puisse m’y

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