Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Frontenac_T1

Frontenac_T1

Titel: Frontenac_T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Micheline Bail
Vom Netzwerk:
consternation et de l’abattement qui se sont emparés de vous, Agniers. Je vous ai connus plus fiers et plus vindicatifs. La situation actuelle ne justifie pourtant pas un tel découragement.
    Ce disant, il balaya d’un regard déterminé l’ensemble des sachems .
    â€” Et cette propension que vous semblez avoir pour la paix avec notre ennemi me déçoit au plus haut point. J’ai eu vent, figurez-vous, et par différentes sources, des décisions malheureuses que vos chefs ont prises à Onontagué. Je ne vous reconnais plus. Ressaisissez-vous, mes frères, et si ces félons de Français souhaitent à tout prix la paix, qu’ils viennent en discuter à Albany. Je leur délivrerai un sauf-conduit et leur garantirai la sécurité. Il n’est pas question que nous vous autorisions à négocier cette paix contre nous! Je ne le permettrai pas et nos colonies sœurs, qui risquent d’interpréter ce geste comme une déclaration de guerre ouverte, ne l’autoriseront pas davantage! Je vous demande instamment de n’envoyer ni ambassades, ni messages, ni présents à Québec tant et aussi longtemps qu’un prochain grand conseil n’aura pas eu lieu ici même, avec Son Excellence, sir Benjamin Fletcher. Est-ce clair? Coupez tout lien avec ces fourbes de Français et revenez en discuter avec Cayenquirago, le gouverneur de New York. Nous vous y convoquerons au moment opportun.
    Voyant que le maire d’Albany se taisait, Téganissorens se leva avec lenteur et prit à son tour la parole. Aucune émotion ne transparaissait dans son visage.
    â€” Quand notre frère Cayenquirago nous a interdit de tenir un conseil général à Onontagué pour le tenir plutôt à Albany, commença-t-il d’une voix calme et vibrante, cela nous a grandement surpris. Mais nous n’avons rien dit, croyant à une erreur de sa part. Car nous nous sommes toujours réunis en conseil chaque fois qu’il nous plaisait de le faire, et ce, bien avant que vous autres, tailleurs de haches, n’abordiez nos rivages. Jamais aucun gouverneur précédent n’a osé tenter de nous en priver. Une pareille défense de tenir nos assemblées est malheureuse et peut créer entre nous de graves dissensions.
    Téganissorens fit une pause et regarda à tour de rôle chacun des membres du conseil anglais. Lorsqu’il fut assuré que le message avait été bien traduit, il reprit :
    â€” Quand vous autres, Blancs, êtes débarqués dans ce pays, nous vous avons reçus avec générosité et nous avons planté avec vous un arbre de paix, dont les branches et les racines s’étendent maintenant jusqu’en Virginie. Si nous voulons continuer à nous prélasser ensemble sous son ombre, revenons à cet arbre et restons unis. Il est vrai que Tareha, un délégué onneiout, a été envoyé en Canada avec des offres de paix qui n’ont pas encore abouti, et il est également vrai qu’après notre dernier conseil, nous avons pris la décision de déléguer à Québec deux représentants de chaque nation, encouragés par ce que nous connaissons du gouverneur du Canada. Le comte de Frontenac est un vieillard paisible et sage, dont la parole est fiable. Pourquoi devriez-vous être irrités des démarches de paix que nous voulons engager avec les Français? Avons-nous exprimé de la colère à la suite des négociations que vous avez entreprises, sans notre accord, avec nos ennemis, les Outaouais et les Hurons?
    Schuyler se mordillait le bout d’un doigt. Réalisant le ridicule du geste, il s’interrompit et reprit un air sombre. Il se voyait forcé de reconnaître que Téganissorens avait raison. Lui-même s’était étonné de la décision de Fletcher de leur interdire de tenir conseil. Quand il lui avait fait part de ses craintes à ce sujet, le gouverneur les avait balayées d’un revers de la main. Les Iroquois n’avaient pas tenu compte de l’interdiction et s’étaient quand même réunis, en acheminant l’invitation trop tard à Schuyler pour qu’il puisse assister au conseil.
    Mais Téganissorens continua :
    â€” Je reconnais que nous autres, Onontagués, avons préparé le message de paix adressé au gouverneur Frontenac. Nous avons pris la

Weitere Kostenlose Bücher