Frontenac_T1
Les racontars sur Iberville sont bien documentés et un procès a eu lieu, à lâissue duquel il sâest retrouvé coupable de rapt et de séduction.
Il y eut bien une rencontre entre Frontenac et Tonty, vers cette époque, mais lâhistoire ne rapporte pas le contenu de la conversation qui en a résulté. Les informations que jây glisse sont cependant documentées. Cet Italien était commandant du fort Saint-Louis des Illinois et veillait, comme Nicolas Perrot, à garder les Indiens de cette région dans le giron des Français. Comme La Salle avant lui, Tonty est redevable de son poste à Frontenac, et surtout du monopole de la traite que ce dernier prétend que le roi lui a octroyé. Aussi partage-t-il avec Frontenac une partie des fourrures quâil tire de ses opérations commerciales.
La façon dont les Iroquois ont reçu la délégation du chevalier dâO est rapportée par plusieurs historiens. Jâai cependant tenté de décrire la scène en me basant sur les nombreuses descriptions de torture contenues dans les quatre tomes de Iroquoisie , de Léo-Paul Desrosiers. Descriptions que lâon retrouve aussi dans Enfants du néant et mangeurs dââmes , de Roland Viau, et dans MÅurs des sauvages américains , tome II, de Joseph-François Lafitau. Il est intéressant de noter que ces mises à mort étaient ritualisées et obéissaient à des croyances profondes chez les Amérindiens. Il est avéré que le chevalier dâO fut renvoyé aux Anglais par les Iroquois qui craignaient, en le mettant à mort, de sâaliéner le comte de Frontenac.
Chapitre 10
Les différentes sources sont unanimes (Charlevoix, Eccles, Desrosiers, Parkman, etc.) à rapporter cette expédition envoyée par Frontenac à Michillimakinac. Nicolas Perrot y joua le rôle quâon attendait de lui. Il rapporta fidèlement les paroles de Frontenac et fit lâimpossible pour détourner les Hurons et les Outaouais de pactiser avec lâIroquois. La mise en scène est partiellement imaginaire, mais elle ressemble à ce que Perrot lui-même décrit dans ses mémoires. Câest La Potherie qui rapporte que le prisonnier aurait été mis à mort sous lâinstigation des Jésuites, une thèse reprise par Parkman.
Chapitre 11
Cette scène de bal au château Saint-Louis est inventée. Nous savons toutefois que Frontenac y tenait une petite cour, un Versailles en miniature, et que les fêtes sây succédaient. Lâhistoire dâamour entre le baron de La Hontan et Geneviève Damour, fille dâun membre du conseil souverain, est véridique. Câest Robert-Lionel Séguin qui rapporte lâidylle dans le tome premier de La vie libertine en Nouvelle-France au dix-septième siècle. Les mÅurs de lâépoque étaient strictes sur les fréquentations avant le mariage. Même si les parents avaient leur mot à dire dans le choix du partenaire, il arrivait parfois que les jeunes gens se choisissent par amour.
La conversation entre La Hontan, Frontenac et les autres officiers dans le jardin du gouverneur est imaginaire aussi. Les paroles que je mets dans la bouche de La Hontan sont tirées du livre que ce dernier publiera quelques années plus tard, en Europe, et intitulé Mémoires du baron de La Hontan. Il est amusant de comparer les façons différentes de concevoir lâamour et les fréquentations chez les Français et les Indiens. Dans ses Mémoires et ses Dialogues , La Hontan sâest inspiré de ses expériences de vie au sein des tribus autochtones du Canada. Il semblerait dâailleurs que Frontenac, qui avait une grande culture, ait corrigé et amélioré ces textes.
La scène où Frontenac se remémore son passé, à partir dâun portrait miniature de sa femme, est imaginaire. Je me suis inspirée de la description dâune toile qui a été faite dâAnne de la Grange-Trianon, en costume de Minerve, dans Frontenac et ses amis , dâErnest Myrand. Lâépisode de la participation dâAnne de la Grange à la Fronde, comme «aide de camp » de la Grande Mademoiselle, cousine germaine de Louis XIV, est réel et bien documenté. Les « portraits » faits par la Grande Mademoiselle sont également véridiques. Jâai utilisé Les
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