Frontenac_T1

précieuses ou comment l’esprit vint aux femmes , de Roger Duchêne, ainsi que L’âge de la conversation , de Benedetta Craveri, pour documenter cette question.
Chapitre 12
    Ce chapitre relate le déplacement du gouvernement, de Québec à Montréal, qui avait lieu chaque année au début de l’été. Il pouvait toutefois être avancé ou repoussé, selon la conjoncture. Le couplet où Frontenac se lamente sur le manque de bons bateaux est un classique. Il revient sans cesse. J’ai toutefois emprunté celui-ci à la correspondance de sa première administration (1672-1682), parce que cela était encore d’actualité. Ce que Frontenac donne en dictée à son secrétaire est tiré de la Correspondance de Frontenac pour l’année en cours. Les descriptions de paysages sont empruntées au naturaliste suédois Peer Kalm, dans Voyage de Peer Kalm au Canada en 1749 . Bien que le périple de l’homme de science ne se soit réalisé qu’une soixantaine d’années plus tard, le paysage physique a des chances de n’avoir pas trop changé. Il semble que Frontenac avait pris l’habitude, pour plus de confort, de voyager en canot, assis dans un fauteuil fixé aux varangues.
Chapitre 13
    Ce qui est raconté dans ce chapitre est documenté par différents historiens : l’arrivée des canots indiens chargés de fourrures, le rituel des palabres, l’ouverture de la traite, les négociations qui s’ensuivaient, les déclarations des différents orateurs, l’appel à l’intensification de la guerre contre les Iroquois, la danse du tomahawk de Frontenac, son engagement à inclure les alliés dans tout traité avec les Iroquois, le rapport du chevalier de Clermont, la bataille ratée de la Prairie-de-la-Madeleine et le succès des troupes de Schuyler, etc. Pour les petits détails techniques (décor, échanges de cadeaux, mets servis, danses), j’ai utilisé différentes informations glanées un peu partout.
    Le passage où Frontenac s’épanche auprès de madame de Champigny est inventé. Il m’a semblé intéressant d’imaginer le dépit du guerrier devant un échec patent. Schuyler a causé bien des dégâts avant d’être pris en chasse : il y a eu des morts, du bétail abattu et des fermes incendiées. Frontenac ne parlera d’ailleurs jamais de cette bavure au ministre. La promenade au jardin en bonne compagnie me paraissait propice à illustrer les doutes de l’homme qui avance en âge, sa solitude, le côté poétique de ce lettré qui a beaucoup fréquenté les grands salons parisiens, en particulier celui de la rue des Tournelles, et dont la culture est typique des aristocrates du XVII e siècle.
    Les négociations pour accélérer le mariage du baron de La Hontan avec Geneviève Damour ont bien eu lieu. Robert-Lionel Séguin rapporte quelques détails sur ces tractations dans le volume II de La vie libertine en Nouvelle-France au dix-septième siècle. J’ai simplement rajouté un peu de chair sur le squelette.
    La rencontre d’Oureouaré avec Frontenac est réelle et documentée par différentes sources.
Chapitre 14
    Les deux lettres reçues par Frontenac ont bien été envoyées par le major Provost, et la situation de Québec s’est trouvée assez précaire pour que Frontenac s’y précipite « à bride avalée », comme il est dit. Phips se dirigeait vers Québec avec son armada. L’histoire nous dit que Frontenac partit pour Québec à bord d’une barque percée qui faillit les faire couler. J’ai donc imaginé la scène en l’exagérant et en y associant Champigny, qui n’avait pas la réputation d’avoir un grand sens de l’humour. Frontenac, au contraire, avait un côté joyeux luron.
Chapitre 15
    Pour ce chapitre, j’ai utilisé surtout le livre d’Ernest Myrand, Sir William Phips devant Québec, histoire d’un siège. Dans ce livre, Myrand fait l’étude comparée de 19 relations des différents protagonistes, témoins et historiens concernés de près ou de loin par cet événement : Frontenac, Monseignat, William Phips, John Walley, Bacqueville de la Potherie, La Hontan, Champigny, Thomas Savage, etc. Toutes les