Frontenac_T1
définies, cela créait des ambiguïtés, des chevauchements et des conflits inévitables. Une situation voulue par le roi et dont il tirait profit, puisque lâintendant devait refréner le gouverneur et rapporter au ministre le moindre de ses faux pas. Frontenac, de son côté, ne sâest jamais retenu dâen faire autant contre Champigny. Ce conflit de juridiction a joué également dans les autres provinces de France.
La scène du conseil de guerre est également imaginaire, quoiquâil ait bien fallu que Frontenac réunisse ses officiers pour lancer ses expéditions vengeresses contre les colonies anglaises. Pierre Le Moyne dâIberville était bien au Canada à cette époque, de retour de son glorieux périple à la baie dâHudson. Il est plausible quâil ait été présent, puisquâil a été de ceux qui ont commandé lâexpédition contre Schenectady.
Quant à Perrine, la maîtresse de Frontenac, son existence est purement imaginaire. Nous savons toutefois quâil était un homme à femmes. Si lâhistoire ne nous rapporte pas ses infidélités conjugales au Canada (il était toujours marié devant lâÃglise, bien que séparé de fait dâAnne de la GrangeTrianon, son épouse légitime), cela ne nous empêche pas de les imaginer. Les détails sur la relation houleuse de Frontenac avec Anne de la Grange-Trianon sont fournis par Ernest Myrand, Henri Lorin et W. J. Eccles dans les Åuvres déjà citées.
Chapitre 5
La conversation entre monseigneur de Saint-Vallier et Frontenac est inventée, mais les thèmes qui sây retrouvent sont bien réels. Le manque de curés, lâinsistance du roi à former des cures fixes et sa menace de supprimer les fonds à lâÃglise, la question de la dîme, le commerce des fourrures, lâeau-de-vie, le puritanisme du clergé, sa campagne contre la danse sont autant de problèmes qui pouvaient concerner le gouverneur et lâévêque, à cette époque-là , et qui sont bien documentés.
Les tractations menées par les membres du conseil souverain pour inviter Frontenac à venir siéger ont été décrites de long en large par lâhistorien Francis Parkman, dans Count of Frontenac and New France under Louis XIV , et reprises aussi par lâhistorien W. J. Eccles dans le livre déjà cité.
Lâenvoyé de Frontenac, Nez Coupé, a bel et bien rencontré les délégués iroquois à Onontagué en décembre de cette année-là . Câest Cadwallader Colden, dans The History of the Five Nations of Canada, qui fait mention de ce qui se serait discuté dans ce conseil, de même que Léo-Paul Desrosiers, dans le quatrième tome de Iroquoisie . Ce dernier suppose que le père Pierre Millet, jésuite, y aurait assisté en sa nouvelle qualité de sachem , adopté sous le nom dâOtasseté. Une supposition appuyée par la lecture de Pierre Millet en Iroquoisie au XVII e siècle , de Daniel St-Arnaud. Mais comme le verbatim nâa pas été rapporté, jâai reconstruit son discours, en tenant compte du fait quâil était certainement favorable aux offres de paix de Frontenac et quâil parlait pour les Onneiouts, dont plusieurs étaient chrétiens et francophiles. Les tractations menées par les Indiens alliés des Français, en particulier les Outaouais, se sont produites telles que je les ai décrites.
Chapitre 6
Le retour des officiers Pierre Le Moyne dâIberville et Le Ber Duchesne est avéré, de même que les informations sur la bataille de Schenectady. Jâai imaginé la rencontre des deux officiers avec Callières, en utilisant les données fournies par Léo-Paul Desrosiers dans Iroquoisie , tome IV . La lettre écrite par Callières à Frontenac est authentique, de même que les autres informations historiques de ce chapitre. La rencontre entre Nez Coupé et Callières se serait déroulée de cette façon, selon plusieurs sources.
Chapitre 7
Duchouquet est bien le serviteur de Frontenac. Par contre, Perrine et Mathurine sont des personnages inventés. Catherine Lamarque, cette cabaretière de Montréal devenue la Folleville, a vraiment existé et son procès a fait couler beaucoup dâencre. Jâai trouvé intéressant de mentionner
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