Frontenac_T1
Il fallait donc constamment jouer de ruse, ce qui, par contre, ajoutait un indéniable piquant à lâaventure...
â Là , étendez-vous près de moi, fit Louis dans un souffle, tout en délaçant avec lenteur le corsage de sa maîtresse. Et enlevez vite ces oripeaux qui me cachent vos splendides tétons. Voilà qui est mieux, ajouta-t-il en dégageant les seins qui pommaient lourdement sous leur poids.
Deux superbes sphères de chair laiteuse apparurent sous la lumière dansante de la flamme.
Lâabondante poitrine de Perrine était auréolée de bourgeons rosés qui gonflaient et durcissaient déjà . Frontenac sâempara des seins offerts et les comprima tendrement entre ses joues et sa main valide, fasciné par le débordement soyeux et chaud des chairs tendres, dont la texture fine et lisse appelait lâivresse. Il y farfouilla en chien fou, de la tête et de la langue, léchant et mordillant avidement le moindre centimètre de surface chagrinée. Les mamelons érigés de Perrine pointaient effrontément. Il les stimula dâune main experte tout en accentuant ses manÅuvres. Perrine poussa de petits cris haletants en sâabandonnant à la caresse. Les yeux mi-clos, le haut du corps dénudé jusquâà la taille et les jambes empêtrées dans ses larges jupons, elle psalmodia dâune voix éteinte, comme chaque fois quâil la prenait : «Non! monsieur... non, câest mal... il ne faut pas... Ah! que câest bon! Ah! encore... non! », se laissant pourtant affoler par le plaisir, mille fois plus fort que les interdits et les menaces de damnation éternelle. Elle sâarrangerait bien, après coup, avec sa conscience. Quand son partenaire intensifia ses caresses, elle se mit à gémir un peu plus fort et lorsquâil releva ses jupes et farfouilla entre ses jambes où elle guida de la main son sexe, elle se cambra et se colla plus étroitement à lui. Elle refusait de se dénuder complètement, persuadée de moins pécher si elle ne dévoilait pas le bas de son corps, et interdisait sa bouche à son amant, incommodée par son haleine trop chargée dâail et de viandes épicées.
Louis se saisit de lâabondante croupe pour lâaiguillonner en récitant des mots fiévreux et délirants où il nâétait question que de «langueurs mouillées du puits dâamour » et de «fesses rebondies plus tentatrices que le chant des sirènes appelant Ulysse ». Puis, chevauchant Perrine, il donna un coup de rein et la pénétra profondément pour ralentir aussitôt le rythme et calmer le jeu tant son souffle se faisait court et rapides les battements de son cÅur.
â Quelle douceur, ma colombe, dans cet antre béni des dieux, fit-il en accentuant lentement son mouvement de va-et-vient tout en continuant à réciter, au bord du plaisir : «Baise mâencor, rebaise-moi et baise... Donne-mâen un de tes plus savoureux... et tâen revaudrai quatre plus chauds que braise... » en oubliant lâauteur de ce vers grivois qui nourrissait si bien son exaltation.
Puis, empruntant cette fois à Ronsard, il enchaîna :
â Le temps sâen va, le temps sâen va, ma dame... las! le temps, non, mais nous nous en allons, et tôt... Ah! oui... oui... serons étendus sous la lame et des amours... desquels nous parlons... Ahhhh! continuez à pousser ainsi ma mignonne, que vous êtes paillarde et douée pour lâamour, ma polissonne... que votre caverne est suave et accueillante...
Il dut faire une nouvelle pause quâil ne put garder plus longtemps, car une intense vague de jouissance déferlait en lui.
â Quand serons morts... nâen sera plus nouvelle... pour... ce... Ahhh!!!... Aimez-moi... cependant quâêtes belle... put-il seulement balbutier dans un dernier hoquet de plaisir en sâeffondrant lourdement sur Perrine, qui lâentoura aussitôt de ses bras et le berça doucement tel un enfant, tout en caressant longuement ses rares cheveux épars.
* * *
Louis rejeta ses couvertures avec impatience. Il avait chaud et nâarrivait pas à dormir depuis que Perrine sâétait retirée.
« Et dire quâil fut un temps où le plaisir amoureux me plongeait dans un long et pesant sommeil. Voilà ce que câest que
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