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Frontenac_T1

Frontenac_T1

Titel: Frontenac_T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Micheline Bail
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Il fallait donc constamment jouer de ruse, ce qui, par contre, ajoutait un indéniable piquant à l’aventure...
    â€” Là, étendez-vous près de moi, fit Louis dans un souffle, tout en délaçant avec lenteur le corsage de sa maîtresse. Et enlevez vite ces oripeaux qui me cachent vos splendides tétons. Voilà qui est mieux, ajouta-t-il en dégageant les seins qui pommaient lourdement sous leur poids.
    Deux superbes sphères de chair laiteuse apparurent sous la lumière dansante de la flamme.
    L’abondante poitrine de Perrine était auréolée de bourgeons rosés qui gonflaient et durcissaient déjà. Frontenac s’empara des seins offerts et les comprima tendrement entre ses joues et sa main valide, fasciné par le débordement soyeux et chaud des chairs tendres, dont la texture fine et lisse appelait l’ivresse. Il y farfouilla en chien fou, de la tête et de la langue, léchant et mordillant avidement le moindre centimètre de surface chagrinée. Les mamelons érigés de Perrine pointaient effrontément. Il les stimula d’une main experte tout en accentuant ses manœuvres. Perrine poussa de petits cris haletants en s’abandonnant à la caresse. Les yeux mi-clos, le haut du corps dénudé jusqu’à la taille et les jambes empêtrées dans ses larges jupons, elle psalmodia d’une voix éteinte, comme chaque fois qu’il la prenait : «Non! monsieur... non, c’est mal... il ne faut pas... Ah! que c’est bon! Ah! encore... non! », se laissant pourtant affoler par le plaisir, mille fois plus fort que les interdits et les menaces de damnation éternelle. Elle s’arrangerait bien, après coup, avec sa conscience. Quand son partenaire intensifia ses caresses, elle se mit à gémir un peu plus fort et lorsqu’il releva ses jupes et farfouilla entre ses jambes où elle guida de la main son sexe, elle se cambra et se colla plus étroitement à lui. Elle refusait de se dénuder complètement, persuadée de moins pécher si elle ne dévoilait pas le bas de son corps, et interdisait sa bouche à son amant, incommodée par son haleine trop chargée d’ail et de viandes épicées.
    Louis se saisit de l’abondante croupe pour l’aiguillonner en récitant des mots fiévreux et délirants où il n’était question que de «langueurs mouillées du puits d’amour » et de «fesses rebondies plus tentatrices que le chant des sirènes appelant Ulysse ». Puis, chevauchant Perrine, il donna un coup de rein et la pénétra profondément pour ralentir aussitôt le rythme et calmer le jeu tant son souffle se faisait court et rapides les battements de son cœur.
    â€” Quelle douceur, ma colombe, dans cet antre béni des dieux, fit-il en accentuant lentement son mouvement de va-et-vient tout en continuant à réciter, au bord du plaisir : «Baise m’encor, rebaise-moi et baise... Donne-m’en un de tes plus savoureux... et t’en revaudrai quatre plus chauds que braise... » en oubliant l’auteur de ce vers grivois qui nourrissait si bien son exaltation.
    Puis, empruntant cette fois à Ronsard, il enchaîna :
    â€” Le temps s’en va, le temps s’en va, ma dame... las! le temps, non, mais nous nous en allons, et tôt... Ah! oui... oui... serons étendus sous la lame et des amours... desquels nous parlons... Ahhhh! continuez à pousser ainsi ma mignonne, que vous êtes paillarde et douée pour l’amour, ma polissonne... que votre caverne est suave et accueillante...
    Il dut faire une nouvelle pause qu’il ne put garder plus longtemps, car une intense vague de jouissance déferlait en lui.
    â€” Quand serons morts... n’en sera plus nouvelle... pour... ce... Ahhh!!!... Aimez-moi... cependant qu’êtes belle... put-il seulement balbutier dans un dernier hoquet de plaisir en s’effondrant lourdement sur Perrine, qui l’entoura aussitôt de ses bras et le berça doucement tel un enfant, tout en caressant longuement ses rares cheveux épars.
    * * *
    Louis rejeta ses couvertures avec impatience. Il avait chaud et n’arrivait pas à dormir depuis que Perrine s’était retirée.
    Â«Â Et dire qu’il fut un temps où le plaisir amoureux me plongeait dans un long et pesant sommeil. Voilà ce que c’est que

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