Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Funestes présages

Funestes présages

Titel: Funestes présages Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
Ce n’était qu’un filou.
    — Il devait être plus que ça, suggéra Corbett. Tu sais, Ranulf, pendant que je l’interrogeais, j’ai cru, juste pendant quelques instants, ouïr quelqu’un dehors. J’ai supposé que c’était Chanson qui revenait avec les livres, mais, en fait, nous l’avons rencontré plus tard avec Perditus.
    — Et que recherchons-nous maintenant ?
    — Je ne sais pas trop, Ranulf-atte-Newgate. Tu le connaissais mieux que moi. Je pense qu’il ne nous a pas dit toute la vérité.
    — Même si elle lui avait sauté dessus pour lui mordre le cul, il n’aurait pas su ce que c’était !
    — C’est exact, répondit le magistrat. J’ai du mal à croire que Taverner est tout simplement venu à St Martin avec ce fatras de sottises. Il est vrai que, comme tout marin errant, il a pu vouloir s’abriter dans un port tranquille, mais mets-toi à sa place, Ranulf. Si tu arrivais dans cette grande et fort riche abbaye, que ferais-tu ?
    Sur le point de s’accroupir, l’écuyer se retourna.
    — Je m’installerais et attendrais de voir comment évolue la situation.
    — C’est ce qu’il a fait.
    Corbett fouilla dans une sacoche de cuir usé.
    — Taverner avait besoin d’un peu de sécurité, au cas où ses duperies auraient fait du vilain. Je n’ai encore jamais vu de coquin qui n’ait pas prévu de terrier au cas où ses vilenies tourneraient mal.
    — Y a-t-il des arcs et des flèches à l’abbaye ?
    — Sans doute davantage que dans un château. Les moines doivent chasser et se défendre, n’est-ce pas ? Quand nous sommes descendus dans les caves, j’ai entrevu des paniers remplis de flèches et des piles de carreaux.
    — Et l’art de s’en servir ?
    — La plupart des hommes en sont capables, déclara Corbett, l’esprit ailleurs. Nombreux sont les moines, ici, qui ont été soldats. Je parie que quelques-uns étaient des clercs du roi. Ils ont appris à prendre position dans une bataille. Le trépas de Taverner m’intrigue fort. Son assassin désirait s’en débarrasser le plus vite possible. Je me demande bien pourquoi.
    Ranulf regarda son maître s’emparer d’une botte de Taverner et la fouiller avec soin.
    — Vous ne pensez pas... ?
    Corbett enfonça sa main plus avant.
    — Si. Tu te souviens, juste avant que Taverner ne nous conduise dans les caves ? Il a dit qu’il voulait changer de sandales.
    — Il s’est exécuté.
    — Je me suis fait la réflexion qu’il était occupé à dissimuler des documents. Il savait que je reviendrais. Ah, voilà.
    Le clerc sortit un petit recueil relié par une cordelette rouge et un mince portefeuille de cuir usé, écorné par l’âge et couvert de sombres taches de moisissure.
    — Je le pensais bien.
    Il acheva son inventaire puis alla s’asseoir sur un tabouret, le dos tourné à la fenêtre pour profiter de la lumière.
    — Ah !
    — Qu’est-ce que c’est ?
    — Des licences, des mandats, des lettres de permission : certaines anciennes, d’autres récentes, certaines authentiques et d’autres sans doute fausses.
    — Pourquoi n’avez-vous pas poussé Taverner dans ses retranchements ? regretta Ranulf. Pourquoi ne pas m’avoir autorisé à le prendre par le collet pour le secouer ?
    — Il nous en avait assez dit pour la journée. En bon coquin il attendait de savoir d’où venait le vent pour voir quelles dispositions il pouvait prendre et ce qu’il pouvait engranger. Tu sais bien, Ranulf, qu’un homme comme lui ne bavarde point à tort et à travers.
    Corbett allait continuer quand il entendit un bruit de course dans le couloir, suivi d’un bref échange. Chanson fit irruption.
    — Messire, on vous attend dans ce qu’on appelle la chambre des Étoiles. Un des moines est mort !
    Le magistrat saisit les manuscrits qu’il avait découverts dans la cellule de Taverner et les fourra sous son justaucorps. Le vieux frère lai qui se tenait devant la porte était fort agité et il repartit en toute hâte en leur criant par-dessus son épaule de le suivre sur-le-champ. Quand ils arrivèrent à la chambre des Étoiles, le corps de Hamo avait déjà été étendu d’une façon plus convenable sur le sol et quelqu’un avait été quérir de quoi le couvrir. Ignorant le prieur Cuthbert et le reste de l’assemblée, Corbett s’avança et tira la couverture. Un coup d’oeil lui suffit. Les yeux exorbités, la bouche grande ouverte, la langue décolorée et gonflée, l’étrange

Weitere Kostenlose Bücher