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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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" et " II ne faut pas ". Pour vous, nos quelques lois peuvent paraître imprécises et fantaisistes et les pénalisations encourues, injustement sévères. Mais nos lois étaient établies dans le bien de tous - et tout le monde y obéissait, en en connaissant les rudes conséquences. Ceux qui ne s'y pliaient pas étaient éliminés.
    En voici un exemple. Selon les lois que vous avez apportées d'Espagne, les voleurs sont punis de mort. Il en allait de même chez nous. Mais, d'après vos lois, un homme affamé qui vole quelque chose pour manger est un voleur.
    Pas pour nous. Une de nos lois dit que dans chaque champ de maÔs en bordure de la route, il doit y avoir quatre rangées de plants à la disposition du passant. N'importe quel voyageur avait le droit de prendre 35
    autant d'épis qu'en réclamait son ventre vide. Mais si on surprenait quelqu'un qui cherchait à s'enrichir avec avidité et qui pillait le champ de maÔs à pleins sacs pour le thésauriser ou le vendre, on le mettait à
    mort. Ainsi, cette seule loi assurait deux bienfaits : guérir le voleur de son défaut et l'affamé de sa faim.
    Nos vies étaient moins régies par des lois que par des coutumes et des traditions ancestrales. C'étaient elles qui réglaient le comportement des adultes, des clans et des communautés tout entières. Mais alors même que je n'étais encore qu'un enfant qui n'avait pas reçu d'autre nom que celui de Sept Fleur, j'avais conscience de cette tradition qui voulait qu'un homme soit courageux, fort, vaillant, fier, travailleur et modeste.
    Le temps que je ne passais pas avec mes jouets - la plupart étaient des armes et des outils en miniature confectionnés par mon père - et le temps que je ne consacrais pas à jouer avec Chimali, Tlatli et les autres enfants de mon ‚ge, je le passais en compagnie de mon père, quand il ne travaillait pas dans la carrière. Je l'appelais Tête, comme tous les enfants appellent leur père, mais son nom était Tepetzalan, ce qui veut dire vallée, à cause de la faible altitude de l'endroit au milieu des montagnes de la terre ferme o˘ il était né. Comme il était largement plus grand que la moyenne, ce nom qui lui avait été donné à l'‚ge de sept ans, paraissait maintenant un peu ridicule. Nos voisins et ses compagnons carriers lui avaient donné
    des surnoms qui évoquaient une haute taille : Poignée d'…toiles, Tête Haute et autres choses du même genre. En effet, il lui fallait baisser considérablement la tête pour être à mon niveau et me prodiguer les sermons traditionnels de père à fils. Si d'aventure il me surprenait à imiter effrontément la démarche traînante du bossu du village qui ramassait les ordures, il me déclarait sévèrement :
    " Prends bien garde de ne pas te moquer des vieux, des malades, des infirmes ou de quiconque s'est laissé aller à la folie ou au péché. Ne les insulte pas, ne les méprise pas, mais plutôt, incline-toi devant les dieux et tremble que le même malheur ne t'arrive. "
    Et si je manifestais peu d'intérêt lorsqu'il essayait de 36
    m'apprendre son métier - tout garçon macehualli qui n'avait pas l'ambition d'être soldat, devait suivre l'exemple de son père - il se penchait en me disant avec force : " Ne fuis pas le travail que les dieux t'ont assigné, mon fils, tu dois t'en contenter. Je prie pour qu'ils t'accordent honneurs et fortune, mais quoi qu'ils te donnent, accepte-le avec gratitude. Si ce n'est qu'un petit présent, ne le méprise pas, car ils pourraient très bien te le reprendre. Si c'est un grand cadeau, par exemple un talent d'importance, n'en tire pas vanité et souviens-toi que les dieux ont peut-
    être enlevé ce tonalli à quelqu'un pour te le donner. "
    Parfois, sans raison apparente, sa grande figure rougissant légèrement, mon père m'adressait un petit sermon dont je ne comprenais pas la signification. quelque chose dans ce genre :
    " Vis proprement, ne sois pas débauché, sinon les dieux seront f‚chés et te couvriront d'infamie. Garde-toi, mon fils, jusqu'à ce que tu rencontres la fille que les dieux te destinent pour femme, car ils savent arranger tout cela comme il faut. Et par-dessus tout, ne te commets jamais avec la femme d'un autre. "
    Cela me semblait être une injonction superflue, car j'étais très propre.
    Comme tous les Mexicatl - les prêtres exceptés - je prenais deux fois par jour un bain dans de l'eau chaude et savonneuse et nageais souvent dans le lac. Ce qui me restait de

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