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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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d'octli. J'avais déjà timidement go˚té de ce jus d'agave fermenté, mais c'était la première fois que j'en absorbais une quantité suffisante pour me brouiller l'entendement. Je me souviens cependant que les guerriers rassemblés là ne cessèrent de se vanter de leurs exploits anciens ou récents et que l'on but à plusieurs reprises à ma santé et à ma si rapide promotion. Les trois Orateurs Vénérés nous honorèrent même d'une courte apparition et burent une coupe d'octli avec nous. J'ai le vague souvenir d'avoir chaleureusement remercié Nezahualpilli
    - avec la faconde et l'incohérence que procure l'ivresse - pour tous les cadeaux qu'il m'avait faits, mais je ne me rappelle plus sa réponse, si toutefois il m'en fit une.
    Enfin, sans aucune timidité, gr‚ce peut-être à l'octli, je me retirai dans une chambre avec l'auinimi. Je crois me souvenir que c'était une jeune femme avenante aux cheveux artificiellement teints. Elle était particulièrement experte dans son métier qui consistait à donner du plaisir aux guerriers victorieux. Aussi, en dehors des actes habituels, elle m'enseigna des choses tout à fait nouvelles pour moi et je dois dire qu'il fallait vraiment être un soldat doué de toute sa vigueur et de toute son agilité pour se maintenir à la hauteur de ces pratiques et y répondre convenablement. En retour, je la " caressai avec des fleurs ", c'est-à-dire que je la fis bénéficier des subtilités dont j'avais été témoin pendant le viol de
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    Chose Délicate. L'auinimi prit un vif plaisir à ces petites attentions et s'en émerveilla grandement. Comme elle n'avait jamais eu que des rapports avec des hommes, et des hommes souvent grossiers, elle n'avait pas connaissance de ces chatouillements d'un genre particulier et je crois bien qu'elle fut heureuse de les apprendre et qu'elle les ajouta à son répertoire.
    A la fin, gavé de nourriture, de plaisir et de boisson, l'envie me vint de me retrouver seul un moment. La salle de banquet sentait le renfermé et elle était saturée de fumée, des relents du festin, de sueur et de l'odeur des torches consumées et tout cela me donnait la nausée. Je quittai donc la Maison du Chant pour me diriger vers le Cour du Monde Unique. Là, mes narines furent assaillies par une odeur encore plus épouvantable et j'en eus un haut-le-cour. La place fourmillait d'esclaves qui frottaient et nettoyaient les plaques de sang séché. Je fis le tour par le Mur du Serpent et j'arrivai devant la porte de la ménagerie que j'avais jadis visitée avec mon père.
    " Ce n'est pas fermé, me dit une voix. Les pensionnaires sont en cage et de toute façon, ils sont repus et somnolents. Allons y faire un tour. " Malgré
    l'heure tardive, minuit étant depuis longtemps passé, je fus à peine surpris de le voir, cet homme tordu, couleur cacao que j'avais rencontré
    autrefois dans cette même ménagerie et qui avait ensuite croisé plusieurs fois mon chemin. Je marmonnai des salutations d'une voix emp‚tée et il me dit :
    " Après cette journée passée à célébrer les rites et à go˚ter aux plaisirs des humains, allons donc nous joindre à ce que nous appelons des bêtes sauvages. " Je le suivis dans les couloirs aménagés entre les cages et les compartiments. Les animaux carnivores s'étaient repus de la chair des sacrifiés mais le flot d'eau qui coulait en permanence avait presque chassé
    toute trace et toute odeur. De temps à autre, un coyote, un jaguar ou un grand boa constrictor posait sur nous un oil ensommeillé qu'il refermait aussitôt. Seuls quelques animaux de nuit, chauves-souris, opossums, singes hurleurs, étaient éveillés ; mais ils étaient eux aussi sans réaction 333
    et ne poussaient que quelques cris et quelques grognements peu convaincus.
    Au bout d'un moment, mon compagnon me dit : " Tu as fait du chemin en bien peu de temps, Rapporte !
    - Mixtli, rectifiai-je.
    - Bon, Mixtli, je te retrouve à chaque fois avec un nom différent, poursuivant toujours une carrière différente. Tu es comme le vif-argent dont se servent les orfèvres ; il se plie à tous les usages, mais seulement pour un temps très court. Voilà maintenant que tu viens de faire l'expérience de la guerre. Est-ce que tu vas devenir un soldat de métier ?
    - Certainement pas, répondis-je. Vous savez bien que j'ai une très mauvaise vue et de toute façon, je n'ai pas le cour assez bien accroché. "
    II haussa les épaules. " Un soldat s'endurcit après

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