Furia Azteca
population - et, il faut le souligner, également par une inondation - un jour o˘ les dieux étaient f‚chés contre les hommes qui l'habitaient. Cependant, nos récits remontent peut-être plus loin que les vôtres, car nos prêtres nous disaient que le monde avait déjà été débarrassé de l'humanité par trois fois auparavant : la première fois, par des jaguars, la seconde par des ouragans qui dévastèrent l'univers tout entier et la troisième par une pluie de feu descendue du ciel. Ces cataclysmes se produisirent il y a des faisceaux d'années, et même le plus récent, le déluge, est si ancien que même le plus avisé tlamatini n'avait pu en calculer la date avec précision.
Donc, les dieux ont créé quatre fois le Monde Unique et ils l'ont peuplé
quatre fois. quatre fois, ils ont trouvé que cette création était un échec et ils ont tout effacé pour recommencer. Par conséquent, nous qui vivons en ce moment, nous sommes la cinquième expérience des dieux et, selon les prêtres, notre existence est tout aussi précaire que celle de nos malheureux prédécesseurs, car les dieux peuvent encore une fois décider de mettre fin à notre monde - la prochaine fois, ils procéderont par des tremblements de terre dévastateurs.
Il est impossible de savoir quand cela commencera. Dans ce pays, nous avons toujours pensé que ces tremblements de terre pourraient se produire au cours des cinq jours creux de la fin de l'année et c'est pourquoi nous étions si prudents pendant ces journées. Il nous semblait également probable que le monde disparaîtrait à la fin d'une année particulièrement capitale, la cin-328
quante-deuxième d'un faisceau d'années. Par conséquent, pendant ces années, nous nous faisions tout petits, L-BOUS faisions des prières pour être épargnés, nous
offrions des sacrifices encore plus nombreux et célé-" brions la Cérémonie du Nouveau Feu.
De même que nous ignorions quand se produiraient L$es tremblements de terre qui mettraient fin à notre tÔuonde, de même nous ne savions pas comment les hom-[jnes qui nous avaient précédés s'étaient attirés la colère > des dieux prenant la forme de jaguars, de vents, d'incen-*dies et d'inondations.
Toutefois, nous supposions que s hommes n'avaient pas suffisamment honoré
et adoré
leurs créateurs et ne leur avaient pas offert assez de C'est vrai, nous avons immolé un nombre incalculable î xochimiqui en l'honneur de Tlaloc et de Huitzilo-chtli, le jour de la consécration de la grande pyramide. is, t‚chez de vous mettre à notre place, Excellence. homme ne peut donner plus que sa propre vie. Les Hiers d'hommes qui moururent ce jour-là seraient de toute façon, une autre fois. Mais en mourant HDsi, ils ont péri pour une noble cause. Si vous me per-ez de citer encore une fois vos frères missionnaires, xcellence, (bien que je ne me souvienne plus de leurs îles exactes) je crois qu'il existe une théorie sembla-chez les Chrétiens : un homme ne peut pas donner plus grande preuve d'amour qu'en donnant sa vie ur ses frères.
Gr‚ce à vos missionnaires, les Mexica savent mainte-|aant que même quand ils faisaient des choses justes, c'était pour de mauvaises raisons. Mais je suis désolé de ^devoir rappeler à Votre Excellence qu'il y a des peuples.
cette terre, qui n'ont pas encore été absorbés dans re colonie de la Nouvelle-Espagne, et o˘ des igno-ats croient encore qu'une victime sacrifiée endure la urte souffrance de la Mort Fleurie avant d'accéder à
au-delà éternel et merveilleux. Ces peuples ignorent Ut du dieu chrétien, qui ne se contente pas de nous iguer des malheurs pendant notre brève vie terrestre, ais qui nous les inflige aussi dans l'Enfer, o˘ l'agonie : éternelle.
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Oh ! bien s˚r, Excellence, je sais que l'Enfer est réservé aux méchants qui méritent le ch‚timent éternel et qu'un petit nombre de justes, triés sur le volet, accèdent à ce glorieux séjour appelé Paradis. Mais vos missionnaires vont prêchant que même pour les Chrétiens, ce bienheureux Paradis est un lieu o˘ il n'y a pas beaucoup de place et qu'il est malaisé d'y pénétrer, alors que l'épouvantable Enfer est sans limites et d'un accès facile. J'ai assisté à de nombreux offices dans vos églises depuis le jour o˘ je me suis converti et j'en suis venu à penser que le christianisme présenterait bien plus d'attraits pour les paÔens, si les prêtres de Votre Excellence décrivaient les délices du Ciel
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