Furia Azteca
yeux sans doute aussi écarquillés que les leurs et Gié Bêle dut penser que je comparais les marchandises disponibles.
Elle continua à m'implorer : " S'il te plaît, pas mes filles. Moi. " Elle me tira de force sur son grabat. J'étais trop décontenancé pour résister.
Elle rejeta mon manteau sur le côté et tira sur mon pagne en me dÔsant dans un seul souffle : " L'aubergiste prend cinq grains de cacao pour une maatitl et il en garde deux pour lui. Je ne t'en demande que trois. C'est un bon prix ? "
J'étais trop saisi pour pouvoir répondre. Nos deux corps nus étaient exposés au regard des filles qui nous fixaient comme s'il leur était impossible de détourner leurs yeux. La mère était en train d'essayer de me faire rouler sur elle. Les filles n'avaient sans doute jamais vu ainsi le corps de leur mère, ni un sexe masculin en érection et j'étais s˚r, en tout cas, qu'elles n'avaient jamais eu l'occasion d'assister à la réunion des deux. Malgré mon ébriété, je protestai : " Femme ! La lampe, les filles !
Fais-les sortir ! "
Elle cria presque : " II faut qu'elles voient. Ce ne sera pas la dernière fois. " Son visage était baigné de larmes et je compris qu'elle n'était pas si résignée à se prostituer qu'elle voulait bien le dire. Je fis un geste violent en direction des filles. Effrayées, elles se h‚tèrent de disparaître derrière le rideau qui servait de porte. Mais 415
Gié Bêle ne s'en aperçut pas et elle se remit à crier comme si elle voulait s'avilir encore davantage.
" Tu veux qu'elles nous regardent, femme ? grondai-je. Alors, elles vont voir encore mieux ! "
Au lieu de m' étendre sur elle, je me mis sur le dos et, la faisant s'agenouiller sur moi, j'entrai profondément en elle. Après ce premier instant douloureux, Gié Bêle se laissa aller doucement contre moi et resta dans mes bras sans bouger, mais je sentais toujours ses larmes qui venaient goutter sur ma poitrine nue. Ma réaction avait été rapide et forte et elle avait d˚ sentir en elle le jaillissement, mais elle ne se retira pas comme le font les femmes vénales.
C'était maintenant son corps à elle qui réclamait satisfaction et je pense qu'elle n'était plus en état de remarquer si ses filles étaient toujours dans la cabane, ni de penser une seconde à la démonstration précise offerte par notre position ou au moite bruit de succion qu'elle faisait en se balançant le long de mon tepuli. quand l'orgasme vint, elle se cabra, puis se renversa en arrière, ses tétons dilatés pointés haut, ses longs cheveux me balayant les jambes et ses yeux hermétiquement clos ; elle ouvrit la bouche avec un miaulement semblable à celui d'un bébé jaguar, puis elle revint s'abattre sur ma poitrine en posant sa tête près de la mienne. Son corps était si rel‚ché qu'on aurait pu croire qu'elle était morte s'il n'y avait pas eu sa respiration brève et saccadée.
Au bout d'un moment, quand j'eus recouvré mes esprits, un peu dégrisé par l'opération, je sentis une autre tête à côté de moi ; je me retournai et vis deux immenses yeux bruns grands ouverts derrière un épais rideau de cils. C'était le charmant visage de l'une de ses deux filles. Elle était rentrée dans la hutte et me regardait attentivement, agenouillée sur la paillasse. Je ramenai la courtepointe sur ma nudité et sur le corps toujours inerte de sa mère.
" Nu shisha skaru... " murmura-t-elle. Puis, voyant que je ne comprenais pas, elle se mit à parler dans un mauvais nahuatl et poussa un petit rire en m'avouant d'un air coupable : " On regardait par les fentes du mur. " Je bougonnai, honteux et gêné, et j'en rougis
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encore quand j'y pense. Puis elle me déclara sur un ton pénétré : " J'ai toujours cru que c'était une chose désagréable, pourtant vous paraissiez heureux. "
Je ne me sentais pas d'humeur à philosopher, mais je lui dis doucement : "
Je ne pense pas que ce soit une chose désagréable, mais c'est encore mieux quand on le fait avec quelqu'un qu'on aim : et, ajoutai-je, quand il n'y a pas de petites souris qui vous épient en cachette. " Elle était sur le point de me dire autre chose, mais son estomac se mit à gargouiller plus fort. Elle parut mortifiée et essaya de me faire croire qu'il ne s'était rien passé en se reculant un peu.
" Mais, petite, tu as faim, m'exclamai-je.
- Petite ? " Elle redressa fièrement la tête. " J'ai presque votre ‚ge et c'est assez vieux pour... pour ça. Je ne suis
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