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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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voit sur la route qui va à la plage des pêcheurs.
    Permettez-moi, jeune seigneur, de me proposer à la place. Je m'appelle Gié
    Bêle, ce qui veut dire Fleur Flamme. "
    J'avais certainement toujours l'air aussi ahuri car elle me regarda droit dans les yeux et déclara avec véhémence : " Je vais être une maatitl, mais je ne le suis pas encore. Ce sera la première fois depuis la mort de mon mari que je... pas même avec un homme de mon peuple... "
    Je fus si touché par ce ton de violence embarrassée que je balbutiai : "
    Je... je veux bien. "

    Gié Bêle regarda à nouveau autour d'elle. " Ne dites rien au patron. Il exige toujours sa part et il me battrait pour lui avoir volé un client. Je vous attendrai dehors, à la nuit tombée et nous irons dans ma hutte. "
    Elle ramassa rapidement nos assiettes vides et quitta la pièce, tandis que l'aubergiste s'affairait en faisant l'important. Gourmand de Sang qui avait entendu notre conciliabule me lança un regard en coin et me dit d'un air sarcastique : " La première fois ! J'aimerais bien avoir autant de grains de cacao qu'il y a de femmes qui m'ont dit ça et je veux bien me couper un testicule la fois o˘ ce sera la vérité. "
    L'aubergiste s'approcha de nous avec un sourire affecté et nous demanda, en frottant ses petites mains grassouillettes, si nous voulions une douceur pour terminer notre dîner. " Pourquoi pas une petite douceur que vous pourriez déguster à loisir, mes seigneurs, pendant que vous vous reposerez dans vos chambres ? "
    Je refusai et Gourmand de Sang me lança un regard meurtrier, puis il cria au gros bonhomme : " Je prendrai bien de ce plat, moi. Par Huitzitli, je veux y go˚ter ! " II me fit une grimace. " Envoyez-m'en deux et choisissez les plus appétissantes.
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    - Voilà en effet un seigneur qui a de l'appétit ", murmura le patron admiratif.
    Gourmand de Sang continuait à me considérer avec animosité et il finit par me dire, exaspéré : " quel fieffé imbécile vous êtes. C'est le second truc qu'apprend une femme dans ce métier. quand vous arriverez dans sa hutte, son homme y sera déjà et peut-être même deux ou trois autres ; tous de robustes pêcheurs qui vous voleront et vous aplatiront comme une tortilla.
    - Ce serait dommage que notre expédition s'arrête ainsi à Tehuantepec ", dit timidement Cozcatl.
    Mais je ne voulus rien entendre. Je n'étais pas seulement enivré par l'octli. J'étais s˚r que cette femme était comme celles que j'aurais voulu approcher à Zaachila, de cette sorte qui n'aurait pas consenti à se compromettre avec moi. Même si je n'étais que le premier de nombreux futurs amants-clients, comme elle le prétendait, je serais tout de même le premier. Cependant, tout grisé que j'étais par l'octli, le désir et même ma naÔveté, j'avais encore assez de jugement pour m'étonner : " Pourquoi moi ?
    - Parce que tu es jeune, me dit-elle, quand nous nous retrouv‚mes devant l'auberge. Tu es assez jeune pour ne pas avoir connu trop de femmes qui t'auraient sali. Tu n'es pas aussi bien que mon défunt mari, mais tu pourrais presque passer pour un Ben Zaa. Et puis, tu as du bien et tu as de quoi payer pour tes plaisirs. "
    Après avoir marché un moment en silence, elle me demanda d'une toute petite voix : " Est-ce que tu vas me payer ?
    - Bien s˚r", répondis-je d'une voix p‚teuse. Ma langue était aussi gonflée par l'octli que mon tepuli par le désir.
    " II faut bien qu'il y ait un premier, dit-elle, comme si elle constatait une évidence. Je suis contente que ce soit toi. J'aimerais bien qu'ils soient tous comme toi. Je suis une malheureuse veuve avec deux filles, aussi nous ne sommes guère mieux loties que des esclaves et mes filles ne trouveront pas un mari convenable. Si j'avais su ce que la vie allait leur réserver, je leur aurais retiré mon sein quand elles étaient petites, mais c'est trop tard
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    maintenant pour regretter de ne l'avoir pas fait. Je suis obligée de faire ça pour que nous puissions subsister - et elles devront apprendre à le faire elles aussi.
    - Pourquoi ? " parvins-je à lui demander. Je marchais en titubant, aussi elle me prit par le bras pour me guider à travers les sombres ruelles du quartier le plus pauvre de la ville.
    Gié Bêle agita sa main libre par-dessus son épaule et dit tristement : "
    L'auberge nous appartenait autrefois. Mais mon mari en avait assez de cette vie et il partait toujours à l'aventure, espérant faire fortune et nous tirer

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