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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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choisi de perpétuer, alors que tant de principes très valables sont tombés en désuétude. Ce qui frappe en premier1 lieu un étranger comme moi, c'est la conception grotesque que les Maya ont de la beauté. En regardant les plus anciennes peintures et sculptures, on s'aperçoit que les Maya ont toujours eu un menton fuyant et qu'ils ont toujours cherché à accentuer leur ressemblance avec les oiseaux de proie. Je veux dire par là que, de tout temps, ils ont volontairement déformé les enfants depuis la naissance. En effet, ils attachent une planche plate sur le front des bébés et la laissent pendant toute l'enfance. quand -on l'ôte, leur front est devenu aussi fuyant que leur menton, ce qui fait ressembler encore davantage à un bec d'oiseau leur nez naturellement proéminent.
    Ce n'est pas tout. On accroche devant les yeux des enfants maya une boulette d'argile ou de résine qui se balance afin de les faire loucher. En effet, pour les Maya, ce défaut est la marque de la beauté suprême.
    Certains d'entre eux, hommes et femmes, sont affligés d'un strabisme si prononcé qu'on a l'impression que seule la barrière infranchissable de leur nez empêche leurs deux yeux de se rencontrer. Je vous ai dit qu'il y avait des
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    quantités de merveilles dans la jungle de Tamôan Chan, mais la population n'en fait pas partie.
    Je n'aurais certainement pas été attiré par ces femmes à figure d'oiseau et si peu engageantes, si dans un village tzotzil o˘ nous avions passé la nuit, il ne m'avait semblé qu'une jeune fille me regardait avec une insistance particulière, qui me fit supposer qu'elle avait conçu pour moi une passion subite. Je me présentai sous ma dernière appellation : Nuage Noir se dit Ek Muyal dans la langue maya et elle m'avoua timidement qu'elle se nommait Ix Ykoki ou …toile du Soir. Ce n'est qu'une fois tout près d'elle que je m'aperçus qu'elle louchait épouvantablement et que je réalisai qu'elle ne m'avait sans doute même pas jeté un coup d'oil. Nous étions l'un en face de l'autre et je n'arrivais pas à déterminer si elle regardait l'arbre qui était dans mon dos, ou ses propres pieds, ou encore les deux à la fois.
    J'étais un peu décontenancé, mais quelque chose m'incitait à coucher avec elle, non qu'une curiosité malsaine me pouss‚t à essayer de découvrir si une fille qui louchait était pourvue ailleurs de particularités intéressantes, mais, simplement, parce que depuis un certain temps, je me demandais ce que pouvait donner un accouplement dans le balancement d'un hamac. Je suis heureux de pouvoir vous dire que c'est, non seulement possible, mais encore, particulièrement plaisant. Je fus si transporté par cette expérience que ce n'est qu'après nous être séparés, épuisés et suants, que je réalisai que je l'avais mordu à plusieurs reprises en l'embrassant et que, une fois au moins, j'avais vu couler une goutte de sang.
    Je me souvins alors de l'avertissement du docteur Maash, après m'avoir appliqué son traitement contre les morsures de serpents et une angoisse mortelle m'empêcha de dormir pendant le restant de la nuit. A tout instant, je m'attendais à ce que Ix Ykoki soit prise de convulsions, à la voir se raidir progressivement et à la sentir devenir toute froide contre moi et je me demandais aussi quel ch‚timent les Tzotzil infligeaient pour le meurtre d'une femme. Mais Ix Ykoki se contenta de ron-449
    fier toute la nuit, par son grand nez et au matin, elle bondit prestement de sa couche, les yeux plus brillants que jamais.
    J'étais soulagé de ne pas avoir causé la mort de cette fille, mais, d'un autre côté, je me sentais un peu inquiet. Si ce vieux maladroit de médecin du pouls qui avait prétendu que nos dents étaient empoisonnées, n'avait fait que répéter les stupides superstitions de son peuple, il y avait toutes probabilités que Cozcatl et moi ne soyons aucunement protégés contre les serpents venimeux et Gourmand de Sang, pas davantage. Aussi, à partir de ce jour, nous fîmes encore plus attention avant de poser la main ou le pied quelque part, quand nous étions dans la jungle.
    quelque temps après, je fis la connaissance d'un de ces médecins que je recherchais depuis si longtemps et pour lesquels j'étais venu de si loin, un de ces médecins réputés pour leur habileté à soigner les maladies des yeux. Il s'appelait Ah Chel et il faisait partie, lui aussi, de la tribu des Tzotzil. Deux points disposèrent en sa faveur ;

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