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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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épicés, le muse, le fruit m˚r et pourrissant ; toutes les odeurs d'une végétation rampante qui prenait racine dans l'humus en putréfaction.
    Dans les arbres, glapissaient des singes hurleurs et des singes-araignées, des perroquets en nombre incalculable poussaient des cris d'indignation devant notre intrusion, tandis que des oiseaux aux couleurs inimaginables fusaient de partout devant nous. L'air foisonnait de colibris gros comme des abeilles et frissonnait du battement des ailes de papillons grands comme des chauves-souris. Sous nos pieds, les broussailles bruissaient de créatures en fuite. Certaines étaient peut-être ces serpents mortels, mais la plupart étaient inoffensives. C'étaient ces petits lézards qui courent sur leurs pattes de derrière, des grenouilles aux larges palmes qui grimpent aux arbres, des iguanes à fanons, multicolores et crêtes, des jaleb à la fourrure fauve et brillante qui décampent, puis s'arrêtent à une certaine distance pour vous épier de leurs yeux
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    ronds. Même les animaux les plus gros et les plus laids qui peuplent ces forêts ont peur de l'homme : le tapir poussif, le capybara hérissé et le fourmilier aux pattes monstrueusement griffues. A moins de mettre imprudemment le pied dans une rivière infestée d'alligators et de caÔmans, même ces énormes bêtes cuirassées n'attaquent pas les hommes.
    Dans l'ensemble, nous représentons plus de danger pour ces animaux qu'ils ne le sont pour nous. Pendant le mois que nous avons passé dans la jungle, les flèches de Gourmand de Sang nous fournirent plus d'un repas de jaleb, d'iguanes, de capybara et de tapirs. Vous demandez si c'est comestible, mes seigneurs ? Mais parfaitement. La chair du jaleb est tout à fait semblable à celle de l'opossum ; celle de l'iguane est blanche et fibreuse comme celle de cette écrevisse de mer que vous appelez langouste ; le capybara a le même go˚t que le lapin et la viande du tapir ressemble à celle du porc.
    Parmi les gros animaux, le plus redoutable, c'est le jaguar. Dans les jungles du sud, les félins sont plus nombreux que dans les pays tempérés.
    Mais il faut dire que seul un jaguar trop vieux ou trop malade pour se mesurer à une proie plus leste attaquera, sans provocation, un homme adulte. Mais le petit Cozcatl aurait pu les tenter ; aussi nous ne le laissions jamais s'écarter hors de la protection de notre groupe. quand nous marchions en file, Gourmand de Sang nous faisait tenir nos lances à la verticale, la pointe bien au-dessus de nos têtes, parce que la méthode de chasse favorite du jaguar consiste à se poster sur une branche d'arbre en attendant que survienne une victime insouciante, pour lui sauter dessus.
    A Chiapa, Gourmand de Sang avait fait l'acquisition de deux articles pour chacun d'entre nous et je ne crois pas que nous aurions survécu si nous ne les avions pas eus. Le premier était un filet très finement tissé pour se protéger des moustiques, dont nous nous enveloppions souvent en marchant, tant ces insectes étaient agressifs ; l'autre était une sorte de lit nommé
    gishe, ce filet de cordelette, en forme de cosse de haricot, que l'on accroche entre deux arbres assez rapprochés et que vous appelez hamac. Je trouvai ce gishe tellement plus confortable
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    que ma paillasse que, par la suite, j'en pris toujours un avec moi pour voyager et je m'en servais partout o˘ il y avait deux arbres pour le fixer.
    Ces couches surélevées nous mettaient hors de portée de la majorité des serpents et nos filets de protection décourageaient les vampires, les scorpions et autres vermines peu entreprenantes ; mais rien ne pouvait empêcher les créatures plus aventureuses - les fourmis, par exemple - de se servir des mailles de notre gishe comme d'un pont, puis de s'infiltrer sous le léger tissu. Si vous voulez savoir quel effet produit la morsure d'une fourmi de la jungle, mes révérends, mettez un cristal de maître Xibalb
    ‚ contre votre peau nue.
    Mais il y avait bien pis. Un matin, je fus réveillé par une sensation d'oppression sur la poitrine ; je levai prudemment la tête et je vis une grosse main noire et poilue posée sur moi, une main qui faisait près de deux fois la mienne. " C'est un singe, pensai-je, encore tout endormi. Un singe d'une espèce inconnue et plus grand qu'un homme. " Soudain, je réalisai que cette chose pesante était une tarentule mangeuse d'oiseaux et que je n'étais séparé de ses m‚choires meurtrières que par

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