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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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l'élevai au-dessus du feu pour mieux l'examiner, une partie tomba dans le brasier et le fit flamboyer plus haut et plus fort. Par la suite, à chaque fois que je campais près d'un marécage, je ne me fatiguais pas à ramasser du bois mort. Je cherchais cette boue noire qui suinte du sol et j'obtenais avec un feu bien plus chaud et une
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    lumière bien plus vive qu'avec toutes ces huiles avec lesquelles on allume les lampes.
    J'étais alors dans le pays de ces gens que les Mexica nomment, sans distinction, les Olmeca, pour la simple raison que c'est de là que provient la plus grande partie de notre oli. En fait, il y a plusieurs nations, mais tous ces peuples se ressemblent beaucoup - les Coatzaco‚li, les Coatltcamac, les Cupilco et bien d'autres. Les hommes adultes sont tous courbés sous le poids de leur nom et les femmes et les enfants m‚chent constamment.
    Je m'explique. Dans ces pays, il existe deux espèces d'arbres qui, une fois qu'on a fendu l'écorce, laissent couler une sève qui se solidifie plus ou moins. L'un de ces arbres donne Poli que nous utilisons sous sa forme liquide comme colle et dans sa forme solidifiée et élastique, pour faire les balles de tlachtli. L'autre espèce d'arbre produit une gomme plus souple qui a un go˚t sucré et que l'on appelle tzictli. On ne peut rien en faire d'autre que de la m‚cher. Je n'ai pas dit manger, car il ne faut pas l'avaler. quand elle a perdu son go˚t, on la crache et on en prend un autre morceau et on m‚che, on m‚che, on m‚che. Seuls le font les femmes et les enfants, car pour les hommes, c'est considéré comme une pratique efféminée.
    Je remercie les dieux que cette habitude ne se soit pas répandue dans les autres pays, car elle donne aux femmes olmeca, qui par ailleurs ne manquent pas de charme, l'air insipide et hébété d'un lamentin m‚chonnant sans arrêt les herbes de la rivière.
    Les hommes qui, eux, ne m‚chent pas de tzictli ont trouvé quelque chose qui est tout aussi stupide. A un certain moment, dans le passé, ils se sont mis à porter des plaques avec leur nom. Ils avaient sur la poitrine un pendentif de la matière qu'il pouvait se payer, depuis le coquillage jusqu'à l'or avec les symboles de leur nom gravés dessus. Cela ne servait à
    rien, sans doute, mais en ce temps-là, ce n'était rien d'autre qu'une incitation à la politesse. Ainsi, un inconnu s'adressant à un autre inconnu pouvait l'appeler par son nom.
    Au fil des ans, ce simple pendentif s'est considérablement alourdi. On y a ajouté le symbole de la profession :
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    des plumes, par exemple ; l'indication du rang, dans la -|
    noblesse, comme dans la bourgeoisie : des plaques sup-| plémentaires portant le nom des parents, des grands-1 parents et même d'aÔeux plus lointains ; plus des colifi-| . chets d'or, d'argent ou de pierres précieuses pour mon-4' trer sa richesse : plus une multitude de rubans de couleur Ô? indiquait si on est marié, célib;.taire, veuf et le nombre & des enfants ; plus le témoignage des prouesses militaires : par exemple, des disques avec les noms des communautés qu'on a vaincues. Il peut même y avoir encore davantage de ces babioles qui leur pendent du cou jusqu'aux genoux. Voilà pourquoi, aujourd'hui, les Olmeca sont tout courbés et presque entièrement dissimulés sous cet amas de métaux précieux, de bijoux, de plumes, de rubans, de coquillages et de coraux. Inutile de leur poser des questions. Ils portent sur eux tous les renseignements que l'on voudrait avoir à leur sujet.
    Malgré toutes ces excentricités, tous les Olmeca ne sont pas des idiots qui passent leur vie à recueillir la sève des arbres. Leur art ancien et moderne est, à juste titre, très réputé. Sur la bande côtière, sont disséminées, ça et là, les villes abandonnées de leurs ancêtres et ce qui en reste est parfois étonnant. J'ai été particulièrement impressionné par de stupéfiantes statues sculptées dans la lave qui sont maintenant enfouies jusqu'au cou dans le sol. On ne voit plus que leurs têtes qui ont une expression très truculente, d'un grand réalisme. Elles sont coiffées de casques qui ressemblent aux protections de cuir que portent nos joueurs de tlachtli, aussi il se peut que ces statues représentent les dieux qui ont inventé ce jeu. J'ai dit les dieux et non les hommes, parce que toutes ces têtes, sans parler des corps incroyables qui sont sous terre, sont bien trop gigantesques pour être des figurations

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