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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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finis par l'enlever que pour dormir ou pour prendre mon bain.
    Pendant toute la matinée, j'avançai rapidement vers Test, sous un soleil de plus en plus chaud, sans ressentir de fatigue, ni d'envie de dormir et l'esprit toujours en proie à mes souvenirs et à mes pensées. (Une des caractéristiques les plus pénibles du chagrin, c'est qu'il fait resurgir en foule des images des temps heureux que l'on compare alors avec la misère présente.) Pendant presque toute cette journée, je refis le chemin que j'avais suivi jadis le long de la rive sud du lac de Texcoco, en compagnie d'une armée victorieuse des Texcalteca. Mais je quittai le bord du lac pour me retrouver dans un territoire inconnu.
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    Pendant plus d'un an et demi, j'errai à travers de nombreux pays, avant d'atteindre quelque chose qui ressembl‚t à une destination. Je restais si profondément bouleversé que je suis incapable de vous dire ce que j'ai vu ou ce que j'ai fait à cette époque. Si je ne me souvenais pas des mots que j'ai appris dans ces lointaines contrées, j'aurais de la peine à retracer la direction générale que j'ai suivie. Cependant, j'ai encore en mémoire certains événements et certains paysages.
    Je me dirigeai d'abord, bien témérairement, vers le Cuautexc‚lan, le Pays des Pics de l'Aigle o˘ j'étais jadis entré avec une armée d'invasion. Si je m'étais vanté d'être un Mexicatl, je n'en serais certainement jamais sorti et je suis bien aise de ne pas avoir trouvé la mort à Texcala, car les habitants de ce pays possèdent une croyance religieuse si simpliste qu'elle en est ridicule. Ils sont persuadés qu'après la mort, les nobles jouissent d'un au-delà merveilleux, alors que les gens des autres classes connaissent une existence misérable. Les nobles défunts, hommes et femmes, quittent leur enveloppe charnelle et revivent sous la forme de nuages légers, d'oiseaux au plumage éclatant ou de joyaux de valeur fabuleuse. Les autres se réincarnent sous forme de bousiers, de belettes fureteuses ou de putois puants.
    quoi qu'il en soit, je ne suis pas mort à Texcala et je n'ai jamais été
    reconnu comme un de ces Mexica abhorrés. Bien que les Texcalteca aient toujours été nos ennemis, ils nous ressemblent beaucoup et parlent la même langue que nous et je n'eus aucune difficulté à imiter leur accent afin de passer pour l'un de leurs compatriotes. La seule chose qui p˚t paraître étrange dans ma personne, c'était le fait que j'étais un homme jeune, en bonne santé et en parfait état. La bataille à laquelle j'avais participé
    avait décimé la population masculine entre la puberté et la vieillesse. Une nouvelle génération grandissait, qui avait appris une haine féroce envers les Mexica et qui avait juré de se venger. Elle était devenue 474
    adulte au moment o˘ les Espagnols arrivèrent et vous savez bien comment ils ont pris leur revanche.
    Mais à l'époque de mes vagabondages dans le pays texcalteca, tout cela était encore bien loin. Le fait d'être un des rares hommes adultes ne me causa aucun ennui ; bien au contraire, je fus chaleureusement accueilli par des veuves accortes dont personne n'avait réchauffé le lit depuis fort longtemps.
    De là, je poussai vers le sud, en direction de Cholula, capitale des Tya Nuii qui est, en fait, la seule agglomération qui subsiste chez les Hommes de la Terre. Il est évident que les Mixteca, comme tout le monde les appelle, sauf eux-mêmes, avaient édifié dans le passé une civilisation très raffinée. Par exemple, à Cholula, j'ai vu des constructions très anciennes ornées d'une profusion de mosaÔques qui ont servi, sans doute, de modèle aux temples du Séjour Sacré de Lyob‚an qu'on suppose avoir été b‚tis par les Zapoteca.
    A Cholula, il y avait aussi, à cette époque, une colline couronnée d'un temple magnifique dédié à quetzalcoatl, décoré de belles sculptures peintes représentant le Serpent à plumes. Vous autres, les Espagnols, vous avez rasé ce temple, mais vous espérez sans doute hériter d'une partie de la sacralité de ce lieu, car j'ai entendu dire que vous y construisiez une église chrétienne. Cependant, je dois vous dire une chose : cette montagne n'est pas une vraie montagne. C'est une pyramide édifiée par les hommes avec des briques de boue séchée, en plus grande quantité qu'il y a de poils dans toute une horde de cerfs, superposées et entassées là, depuis la nuit des temps. On pense que c'est la plus

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