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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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mais des sujets différents et ils se mirent au travail, chacun de leur côté et aucun d'eux ne voyant ce que faisait l'autre.
    " Leurs femmes avaient bien d˚ jeter un coup d'oil, dit mon père, qui avait une femme à faire cela.
    - Personne ne vit jamais ce qu'ils faisaient, répéta le vieux, - pendant ces vingt-deux années qu'ils travaillèrent à sculpter et à peindre leurs statues - et pendant
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    ce temps ils se firent vieux et Motecuzoma passa dans l'autre monde. Enfin, ils entourèrent leurs ouvres terminées dans des nattes et le seigneur des Chalca embaucha un millier de solides porteurs pour les tirer jusqu'à la capitale. "
    II indiqua l'objet encore enveloppé sur la plate-forme.
    " Comme vous le voyez, la Pierre du Soleil est gigantesque : plus de deux fois la hauteur d'un homme et elle est extrêmement lourde : le poids de trois cent vingt hommes. L'autre pierre était à peu près semblable. On les fit glisser sur des planches rudimentaires, on les roula sur de grosses billes de bois, on les tira sur des patins, on leur fit traverser la rivière sur d'énormes radeaux. Imaginez le labeur, la sueur, les os brisés et tous les hommes mourant quand ils n'en pouvaient plus de tirer et de recevoir des coups de fouet du contremaître.
    - O˘ est l'autre pierre ? " demandai-je. Mais on m'ignora.
    " Ils arrivèrent enfin sur les lacs Chalco et Xochimilco et les traversèrent sur des radeaux, jusqu'à la digue principale qui est au nord de Tenochtitl‚n. A partir de là, la route était large et droite et il n'y avait pas plus de deux longues courses jusqu'à la place. Les artistes poussèrent un soupir de soulagement. Ils avaient travaillé dur ainsi que tant d'autres, mais, enfin, les monuments allaient arriver à destination. "
    Soudain, une rumeur s'éleva de la foule. Les quelque vingt hommes dont le sang allait être offert à la Pierre du Soleil, venaient de s'aligner et le premier était en train de gravir les marches de la pyramide. Il ne semblait pas être prisonnier de guerre, mais un homme robuste qui avait à peu près l'‚ge de mon père ; il n'était vêtu que d'un pagne et avait l'air malheureux et hagard, mais il avançait de son plein gré et sans que les gardes le poussent. Une fois sur la plate-forme, il se mit à regarder la foule attentivement, tandis que les prêtres balançaient leurs encensoirs fumants et accomplissaient des gestes rituels avec leurs mains et leurs b
    ‚tons. Puis un des prêtres fit délicatement tourner le xochimiqui et l'aida à s'appuyer sur une pierre devant le monument voilé. Le bloc de pierre lui arrivait au genou et l'homme était arc-81
    bouté dessus, si bien que sa poitrine avait l'air impatiente de s'offrir à
    la lame.
    Il était tout entier exposé aux regards ; quatre prêtres lui maintenaient les bras et les jamb'es et derrière eux, se tenait le grand prêtre, l'exécuteur, qui brandissait un grand couteau noir en obsidienne, en forme de truelle. Avant que le prêtre ait pu faire un geste, l'homme ligoté
    releva la tête penchée et dit quelque chose. Ceux qui étaient sur la plate-forme prononcèrent aussi quelques paroles, puis le prêtre tendit son couteau à Axayacatl. La foule manifesta sa surprise et son étonnement. Pour une raison quelconque, cette victime particulière aurait l'insigne honneur d'être exécuté par le Uey tlatoani, en personne.
    Axayacatl ne montra ni hésitation ni embarras. D'une main aussi s˚re que celle d'un prêtre, il enfonça la pointe du couteau dans le côté gauche de la poitrine de l'homme, juste sous le sein et entre deux côtes, puis il écarta les bords de la blessure avec la lame, pour l'ouvrir encore davantage. De l'autre main, il fouilla dans l'ouverture rouge et humide, saisit le cour intact et qui battait encore et l'arracha de son réseau de vaisseaux. Ce n'est qu'à ce moment que l'homme poussa un gémissement - une sorte de sanglot pleurnichard - qui fut" son dernier cri.
    Tandis que l'Orateur Vénéré élevait l'organe luisant, ruisselant et sanguinolent, un prêtre tira une corde cachée quelque part, le voile tomba et la foule poussa un ay-y-yo-o général d'admiration. Axayacatl se retourna, leva le bras et écrasa le cour de la victime sur la bouche sculptée de Tonatiuh. Il malaxa et tritura le cour jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'une inf‚me bouillie répandue sur la pierre. Des prêtres m'ont dit que celui qui a fait don de lui-même, survit assez longtemps pour voir ce qui advient

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