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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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"
    Motecuzoma semblait soulagé. " Ce ne sont que des _ poissons, murmura-t-il.
    Maudits soient ces imbéciles de Maya ! Ils vont semer la panique avec leurs histoires à dormir debout. Je vais tout de suite faire rétablir la vérité.

    Merci, Chevalier Mixtli, tu nous as rendu un grand service et tu mérites une récompense. Je t'invite avec toute ta famille à faire partie du petit nombre qui m'accompagnera sur le sommet du Huixachtecatl pour la cérémonie du Feu Nouveau, le mois prochain.
    - Je suis très honoré, Seigneur ", lui répondis-je très sincèrement.
    Cette cérémonie n'a lieu qu'une seule fois par génération et le citoyen moyen ne peut jamais la voir de près, car le Huixachtecatl ne pouvait accueillir qu'un nombre restreint de spectateurs, en plus des officiants.
    " Des poissons, répéta Motecuzoma. Mais c'est en pleine mer que tu les as rencontrés. S'ils se sont approchés assez près du rivage pour que les Maya puissent les voir, c'est peut-être tout de même un présage... "
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    Je n'ai rien à ajouter, mes révérends, et je rougis de ma présomptueuse incrédulité. Les deux apparitions aperçues par les Maya étaient, vous vous en doutez, vos navires à voiles. Je sais maintenant que c'étaient vos bateaux venus repérer le rivage.
    Je m'étais trompé ; il s'agissait bien d'un présage.
    Motecuzoma m'avait reçu vers la fin de l'année, à l'approche des jours sans vie et nous étions, je le répète, dans l'année Un Lapin - en l'an mille cinq cent six de votre calendrier.
    Vous savez que pendant ces journées, nous vivions dans la hantise d'un désastre quelconque. Mais, cette fois-là, ce fut encore pire car l'année Un Lapin était la dernière des cinquante-deux années qui constituent un faisceau, ce qui nous faisait redouter la catastrophe suprême : la disparition totale de l'humanité. Nous pensions qu'après avoir déjà par quatre fois supprimé la race des hommes, les dieux choisiraient un moment comme celui-là pour nous exterminer à nouveau. Pendant les cinq jours qui séparaient l'année Un Lapin de l'année Un Roseau, tout le monde se replia dans son coin. On avait même éteint le feu qui br˚lait sans désemparer depuis cinquante-deux ans sur le sommet du Huixachte-catl.
    Dans toutes les familles, pauvres ou riches, on avait brisé les ustensiles de cuisine en terre, on avait enterré ou jeté dans le lac les pierres à
    broyer le maÔs et tous les objets en pierre, en cuivre ou en métal précieux, on avait br˚lé les cuillers de bois, les batteurs à chocolat et tous les instruments du même genre. Pendant ces cinq jours, on n'avait presque rien absorbé, on s'était servi de feuilles de maguey en guise d'assiettes et on avait mangé les camotli froids ou de la purée d'atolli préparée à l'avance, avec les doigts. Depuis l'Orateur Vénéré jusqu'au plus humble dçs esclaves, tout le monde attendait en essayant de passer inaperçu.
    Bien que rien de remarquable ne se soit produit pendant ces cinq journées, la tension et l'appréhension ne cessèrent de croître, pour atteindre leur maximum quand Tonatiuh alla se coucher au soir du cinquième jour. Allait-il se lever le lendemain et annoncer un nouveau
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    jour, une nouvelle année et un nouveau faisceau ? Le peuple ne pouvait rien faire. C'était la t‚che des prêtres d'essayer tous les moyens de persuasion qu'ils avaient en leur possession. Peu après le coucher du soleil, quand il fit complètement nuit, un cortège formé par les chefs des prêtres de chaque dieu et de chaque déesse, costumés, masqués et fardés pour ressembler aux divinités, quitta Tenochtitl‚n pouf le Huixachtecatl.
    L'Orateur Vénéré et ses invités leur emboîtèrent le pas et je me trouvais parmi eux, tenant Nochipa par la main.
    " Tu n'as que neuf ans, lui avais-je dit, et il est bien possible que tu sois encore là au moment du prochain Nouveau Feu, mais tu ne seras peut-
    être pas invitée à assister à la cérémonie. Tu as beaucoup de chance de voir ça. "
    Elle était tout excitée par cette perspective, car c'était la première grande fête religieuse o˘ je l'amenais. Si l'occasion n'avait pas été aussi solennelle, elle aurait bien gambadé auprès de moi, mais, au contraire, elle marchait posément, comme il convenait, le visage dissimulé derrière un masque que je lui avais confectionné dans une feuille de maguey. Tout en suivant le cortège dans les ténèbres, je pensais à ce temps lointain

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