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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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avoir renifles, je leur donnai à choisir entre se laver eux-mêmes ou être étrillés de force. Bien qu'ils parussent stupéfaits et choqués de devoir subir une pareille épreuve deux fois de suite, ils se résignèrent à le faire. Par la suite, ils se lavèrent tous les matins assez correctement pour que je puisse passer la journée en leur compagnie sans trop souffrir. Nos séances duraient du matin au soir et, même pendant les repas, nous échangions les mots concernant les plats que nous apportaient les domestiques du palais. A ce propos, je dois signaler qu'ils se mirent à
    manger de la viande lorsque je fus à même de pouvoir leur expliquer de quel animal elle provenait.
    De temps à autre, pour remercier mes instructeurs de leur coopération, ou pour les soutenir quand ils étaient fatigués ou chagrins, je les régalais d'un peu d'octli. Parmi les " présents pour les dieux " dont m'avait chargé
    Motecuzoma figuraient plusieurs jarres du meilleur octli et c'est bien le seul cadeau que je leur aie jamais remis. La première fois qu'ils y go˚tèrent^ ils firent la grimace en disant : " Bière amère. " Cependant ils eurent tôt fait de s'y habituer et un soir que je leur en avais laissé
    boire à leur aise pour faire une expérience, je
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    fus heureux de constater qu'ils étaient capables de se so˚ler tout aussi bien que nous.
    A mesure que les jours passaient, mon vocabulaire s'enrichissait et j'appris beaucoup de choses dont la plus importance fut qu'ils étaient des hommes et non des dieux, des hommes tout à fait ordinaires en dépit de leur aspect inusité. Ils ne prétendaient être ni des dieux, ni des êtres surnaturels venus préparer la venue de maîtres divins. Ils furent sincèrement interloqués et un tantinet choqués quand je leur appris que les gens de notre peuple s'attendaient à ce que les dieux reviennent un jour dans le Monde Unique. Ils m'affirmèrent alors avec beaucoup d'autorité
    qu'aucun dieu n'avait mis les pieds sur la terre depuis plus de mille cinq cents ans et d'après eux, il s'agissait d'un dieu unique. Eux-mêmes n'étaient que de simples mortels, adeptes dévoués de ce dieu dans ce monde et dans l'autre. Sur terre, ils étaient les sujets fidèles d'un roi qui était un homme bien s˚r, mais un homme hors du commun, l'équivalent, pensai-je, de notre Orateur Vénéré.
    Cependant, comme je vous l'expliquerai plus tard, Excellence, tout le monde chez nous n'était pas disposé à croire que ces étrangers n'étaient que des hommes comme ils le prétendaient. Pour ma part, dès le début, je n'en ai jamais douté et il s'avéra que j'avais raison. C'est pourquoi, Excellence, je ne vais plus désormais les qualifier d'étrangers ou de créatures mystérieuses, mais tout simplement d'hommes.
    Celui qui était couvert de boutons et de pustules s'appelait Gonzalo Guerrero et il était charpentier de son état. Son compagnon à la figure trouée se nommait Jerô-nimo de Aguilar et c'était un scribe professionnel, comme vous, mes révérends. Il est possible que l'un de vous l'ait connu jadis, car son ambition première avait été de devenir prêtre de son dieu et il avait fréquenté pendant quelque temps un calmecac ou ce qui est chez vous une école de prêtres.
    Ils me dirent qu'ils venaient d'un pays situé à l'est, très loin sur l'océan. Je m'en étais bien douté et je ne fus pas très avancé quand ils m'eurent appris que ce pays s'appelait Cuba et que c'était une des nombreuses
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    colonies d'une nation beaucoup plus grande, loin, très loin à l'est, qu'ils nommaient Espagne ou Castille. C'est de là, ajoutèrent-ils, que leur roi gouvernait toutes ses possessions. Ils me dirent aussi qu'en Espagne ou Cas-tille, tout le monde avait la peau blanche, sauf quelques inférieurs, les Maures, qui étaient complètement noirs. A première vue, cette déclaration me sembla si incroyable que je me mis à douter de tout ce qu'ils m'avaient raconté jusque-là, mais je pensai ensuite que puisque chez nous les monstres étaient blancs, ils pouvaient bien être noirs dans un pays de' blancs.
    Aguilar et Guerrero m'expliquèrent qu'ils avaient échoué sur nos côtes tout à fait par hasard. Ils avaient quitté Cuba en compagnie de plusieurs centaines d'hommes et de femmes sur douze grandes maisons flottantes qu'ils appelèrent navires, commandés par un certain capitaine Diego de Nicuesa qui avait été nommé gouverneur d'un endroit nommé Castilla de Oro, très

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