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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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notre coutume de mettre un éclat de jade dans la bouche des morts et je pensai que ces perles-prières s'utilisaient peut-être pour ceux qui n'ont pas encore trépassé, aussi, j'interrompis brusquement Aguilar pour lui demander :

    " Est-ce que vous mettez ces pierres dans la bouche ?
    - Mais non, on les tient dans la main. " II poussa un cri car je venais de lui arracher la boîte et les perles.
    " Tenez, dis-je au médecin, en lui donnant deux perles que j'avais retirées de la chaîne et en lui traduisant ce que j'avais compris des instructions d'Aguilar. Allez mettre une perle dans chaque main de la fille.
    - Mais non, ce n'est pas ça du tout, gémit Aguilar. Prier est bien autre chose.
    - Taisez-vous, lui ordonnai-je dans sa langue. Le temps presse. " .. Je farfouillai ensuite dans la boîte et j'en sortis un 858
    petit morceau de pain pour le mettre dans ma bouche. Il avait go˚t de papier et fondit sur ma langue sans que j'aie besoin de le m‚cher. Je n'en ressentis aucune vigueur nouvelle, mais je pensai que ce pain aurait au moins le mérite d'être facilement ingéré par la malade à demi inconsciente.
    " Non, non, se remit à hurler Aguilar quand il me vit manger le pain. C'est inadmissible ! Vous ne pouvez pas recevoir le Sacrement ! "
    II me regardait avec la même expression d'horreur que je vois en ce moment sur le visage de Votre Excellence. Je regrette vivement de m'être conduit de façon aussi brutale et choquante, mais vous devez vous souvenir qu'à
    l'époque je n'étais qu'un pauvre paÔen ignare et que mon seul souci était de sauver cette fille. Je fourrai plusieurs petits disques dans les mains du médecin en lui disant :
    " C'est une nourriture divine, une nourriture magique. Elle s'avale facilement ; vous pouvez la lui mettre de force dans la bouche sans qu'elle risque de s'étouffer. "
    Et le médecin partit en courant aussi vite que sa dignité le lui permettait...
    Exactement comme vient de le faire Son Excellence.
    " Excusez-moi d'avoir pris les choses en main, dis-je . à Aguilar en lui tapant amicalement sur l'épaule. Si la
    fille guérit, tout le mérite vous en reviendra et vous en .tirerez une grande considération. Et maintenant, allons I chercher Guerrero et parlons un peu de votre pays. "
    J'avais encore de nombreuses choses à demander à i Jeronimo de Aguilar et à
    Gonzalo Guerrero et mainte-jnant que nous arrivions à nous comprendre assez bien, ; ils étaient curieux, eux aussi, de savoir ce qui se passait l chez nous. Ils me posaient parfois des questions que je l faisais semblant de ne pas comprendre : " qui est votre fioi ? ", " A-t-il une armée puissante ?
    ", " Possède-t-il i beaucoup d'or ? " II arrivait aussi que je ne les
    [ comprenne réellement pas, par exemple, quand ils me disaient : " qui sont vos ducs, vos comtes, vos marquis ? ; qui est le pape de votre …glise ? " quant à certaines de
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    leurs questions, personne, je crois, n'aurait pu y répondre : " Pourquoi vos femmes n'ont-elles pas de poils ? " Je les éludais alors en leur en posant d'autres et ils y répondaient sans hésitation et sans fourberie apparente.
    Je serais bien resté avec eux pendant une bonne année pour améliorer ma connaissance de leur langue et pour leur poser des questions toujours nouvelles, mais je pris la décision de les quitter rapidement quand, deux ou trois jours après notre visite à la jeune malade, le médecin vint me chercher et me fit signe silencieusement de le suivre. En arrivant dans la hutte, je vis que la jeune fille était morte ; elle était complètement défigurée et son visage avait pris une horrible teinte pourpre.
    " Les vaisseaux ont éclaté et les tissus se sont gonflés, me dit le médecin. Y compris dans le nez et la bouche. Elle a agonisé en cherchant à
    respirer. Cette nourriture divine que vous m'avez donnée n'est pas magique du tout, ajouta-t-il sur un ton méprisant.
    - Combien avez-vous guéri de malades sans avoir recours à cette magie ?
    - Aucun, soupira-t-il en perdant de sa superbe. Ni moi ni mes collègues.
    Certains malades sont morts d'étouffement, comme cette fille. D'autres ont rejeté un flot de sang par le nez et par la bouche et d'autres ont été la proie d'un délire frénétique. Je crains qu'ils ne meurent tous, et d'une mort bien atroce.
    - Cette fille m'avait dit que seule une femelle de vautour pourrait prendre du plaisir avec ces hommes blancs, fis-je en contemplant cette chose qui avait été une belle

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