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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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porteriez la main sur des dieux !
    - S'ils déclenchent des éclairs et que nous tombons tous raides morts, au moins nous serons assurés de leur divinité. "
    Rien de tel ne se produisit. Leur apparition ne donna lieu à aucun fracas terrifiant, ni à aucun phénomène surnaturel. Ils tombèrent à genoux devant moi en bafouillant pitoyablement. Ils faisaient des gestes bizarres avec leurs mains. Je sais maintenant qu'ils récitaient des prières en latin et qu'ils se signaient désespérément.
    Je ne fus pas long à comprendre que s'ils étaient restés tapis dans la maison, c'est parce qu'ils avaient été épouvantés par la façon dont les Xiu avaient disposé de leurs compagnons morts. Par conséquent, si ces créatures avaient pu être terrorisées par les Xiu qui sont des gens à l'aspect débonnaire, il semblait assez logique qu'ils fussent morts de peur en se trouvant confrontés à mes guerriers mexica en tenue de combat, casqués, emplu-més et armés d'épées d'obsidienne.
    Je me contentai d'abord de les examiner à travers mon cristal, ce qui fit redoubler leurs piaillements. Je suis depuis longtemps habitué à l'aspect déplaisant des Blancs, mais à cet instant, je fus à la fois intrigué et rebuté par leur visage blafard ; en effet, chez nous le blanc est la couleur de la mort et du deuil. Jamais, je n'avais vu un être humain de cette couleur, à part les monstres de la ménagerie. Cependant, ces deux-là
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    avaient des yeux sombres, des cheveux bruns anormalement bouclés et des poils qui leur recouvraient la figure. Le reste de leur personne était dissimulé sous une accumulation de vêtements qui me parut bien curieuse. Je connais maintenant toutes ces chemises, ces pourpoints, ces chausses, ces gantelets, ces bottes et autres, que je trouve bien mal commodes comparés à
    nos pagnes et à nos manteaux.
    " Déshabillez-les ", ordonnai-je aux gardes qui me lancèrent des regards furibonds avant de s'exécuter. Les deux étrangers se débattirent et hurlèrent de plus belle, comme si c'était leur peau qu'on leur retirait et non leurs vêtements. C'est pourtant nous qui aurions d˚ nous plaindre, étant donné qu'à chaque fois qu'on leur était une pièce de leur accoutrement, des exhalaisons nouvelles s'en dégageaient. quand on en vint aux bottes... yya ayya ! Tout le monde battit en retraite et le plus loin possible.
    J'ai déjà évoqué la saleté des Chichimeca du désert en remarquant qu'elle s'expliquait par leurs conditions de vie. Mais les Chichimeca sont des fleurs délicates comparés à ces hommes blancs qui semblaient considérer la propreté comme une marque de faiblesse et un manque de virilité. Bien s˚r, Excellence, je parle des soldats qui, de l'homme de troupe jusqu'au commandant Cortés, partageaient tous cette singularité. Je connais mal les habitudes des nouveaux venus mieux éduqués comme Votre Excellence, mais je me suis très vite rendu compte que tous ces gentilshommes usent généreusement de parfums et de pommades pour donner l'illusion qu'ils prennent des bains fréquents.
    Les deux étrangers n'étaient pas des géants, contrairement à ce que la description d'Ah Tutal m'avait laissé supposer. L'un d'eux était un peu plus grand que moi et l'autre avait à peu près ma taille. Mais étant donné
    qu'ils étaient tout ployés et tremblants, comme s'ils s'attendaient à être fouettés et qu'ils cachaient leurs parties génitales avec leurs mains comme l'auraient fait deux jeunes vierges craignant d'être violées, leur carrure semblait beaucoup moins impressionnante. La blancheur de 851
    leur corps, plus p‚le encore que leur figure renforçait cette apparence de pathétique faiblesse.
    " Jamais je ne pourrai les approcher d'assez près pour les interroger, Seigneur Mère, dis-je à Ah Tutal. S'ils refusent de se laver eux-mêmes, il faudra les nettoyer de force.
    - A aucun prix je ne prêterai mes baignoires et mes étuves, me répondit-il.
    Il faudrait ensuite les démolir et les reconstruire.
    - Je vous comprends très bien. Dites à vos esclaves d'apporter de l'eau et du savon. On va les décrasser ici même. "
    Bien que les esclaves eussent pris de l'eau tiède, du savon de cendres doux et des éponges moelleuses, les objets de leurs soins se mirent à glapir et à se débattre comme si on les avait enduits de graisse pour les faire cuire à la broche. Pendant qu'ils continuaient leur chahut, j'allai m'entretenir avec les femmes qui avaient passé

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