Furia Azteca
beaucoup de temps pour ruminer sa colère et son humiliation. Il quitta Texcoco plein de rage, pour l'une de ces provinces o˘ il arriva en même temps que la petite vérole et moins d'un mois après, il était mort.
Nous apprîmes rapidement que l'armée du Capitaine Général n'était pas restée à Texcoco uniquement pour se prélasser. Nos souris vinrent nous annoncer que la moitié de l'armée qui était partie, était en train de revenir à Texcoco en tirant sur des troncs de bois les coques et les m‚ts des trente vaisseaux qui avaient été construits Texcala. Cortés les attendait à Texcoco pour survc' leur assemblage et leur lancement sur le lac.
Ce n'étaient pas ces formidables b‚timer
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avait vus sur l'océan. Ils ressemblaient davantage à nos barques de transport à fond plat, mais ils avaient de très hauts bords et des voiles qui les rendaient bien plus rapides que nos plus gros canots de guerre à
rames et bien plus maniables que nos plus petits acali. En plus des marins qui effectuaient la manouvre, ils transportaient chacun vingt soldats debout ce qui leur permit de décharger facilement leurs armes sur nos chaussées. Le jour o˘ eut lieu le premier voyage d'essai, Cortés monta sur le b‚timent de tête qu'il avait appelé La Capitana. Un grand nombre de nos plus gros canoÎs quitta alors Tenochtitl‚n et dépassa la grande digue pour s'engager dans la partie la plus large du lac. Chaque canoÎ transportait soixante guerriers armés d'arcs et de flèches et aussi d'allait et de javelots, mais sur les eaux remuantes, les embarcations plus lourdes des Espagnols faisaient des plates-formes de tir bien plus stables et les arquebuses et les arbalètes firent bien plus de ravages que nos armes. En outre, les soldats espagnols n'avaient que la tête, les bras et les armes qui dépassaient de leurs bateaux, tandis que nos hommes dans leurs canots bas étaient entièrement exposés et beaucoup furent tués ou blessés. Ils ne furent pas longs à rentrer piteusement et la flotte ennemie ne daigna même pas les poursuivre.
Pendant ce temps, les officiers de Cortés avaient envahi toute la région des lacs, occupant et dévastant tout sur leur passage. Ils rassemblèrent ensuite leurs troupes en deux armées importantes qui prirent position sur les deux langues de terre au nord et au sud de Tenochtitl‚n. Il ne leur restait donc plus qu'à détruire ou à soumettre les villes plus grandes et plus nombreuses situées sur la rive ouest du lac pour encercler complètement Tenochtitl‚n.
Ils ne se pressèrent pas. Tandis que l'autre moitié de l'armée de Cortés se reposait à Texcoco, les bateaux sillonnaient les lacs à l'est de la grande digue en éliminant toutes les embarcations. Ils les coulaient ou s'en emparaient,- tuaient leurs occupants même s'il s'agissait de simples acali de pêche ou de barques transportant paisiblement les marchandises d'un endroit à l'autre. Très vite, les Espagnols se rendirent entièrement maîtres de
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toute cette portion du lac. Du côté de Tenochtitl‚n, derrière la grande digue, la circulation des bateaux continuait normalement, mais pas pour longtemps.
A la fin, Cortés fit sortir le reste de son armée de Texcoco et la divisa en deux parties égales qui allèrent chacune rejoindre les forces stationnées au nord et au sud de Tenochtitl‚n. Pendant ce temps, leurs bateaux vinrent faire une brèche dans la grande digue. Les soldats n'eurent qu'à la balayer sur toute sa longueur avec leurs arquebuses. Alors, les bateaux se glissèrent par les brèches et se trouvèrent dans les eaux mexica. Cuauhte-moc envoya aussitôt des guerriers en renfort sur les jetées sud et nord, mais ils ne purent pas repousser les assaillants qui filèrent directement vers les passages pratiqués dans les chaussées pour le passage des canots.
Tandis que certains Espagnols couvraient nos défenseurs d'une pluie de traits de métal, d'autres se hissaient au-dessus des flancs des bateaux pour détacher et faire basculer dans l'eau les ponts de bois qui enjambaient les passages. Une fois à l'intérieur, ils firent ce qu'ils avaient fait ailleurs : ils détruisirent les canots de guerre, les barques, toutes les embarcations.
" Les Blancs tiennent les digues et les passages, dit le Femme-Serpent.
quand ils attaqueront les autres villes de la terre ferme, nous ne pourrons pas leur envoyer de renforts et, ce qui est plus grave, nous ne pouvons plus rien recevoir de
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