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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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l'extérieur ; ni troupes, ni armes, ni vivres.
    - Il y a assez de provisions dans les entreprôts de l'île pour nous faire vivre un moment, dit Cuauhtemoc qui ajouta sur un ton amer : Remercions la petite vérole qu'il y ait moins de bouches à nourrir. Et puis, nous avons aussi les chinampa.
    - Les entrepôts ne contiennent que du maÔs séché et les chinampa ne sont plantées que de denrées de luxe : tomates, chilis, coriandre et autres.
    Cela va faire un curieux régime, des tortillas et des purées de pauvres accompagnées de condiments de riches, rétorqua le Femme-Serpent.
    "- Un régime dont vous vous souviendrez avec émo-1016
    tion quand vous aurez à la place une épée espagnole dans le ventre ", lui répondit Cuauhtemoc.
    Une fois que les bateaux eurent refoulé nos guerriers à l'intérieur de l'île, les troupes de Cortés reprirent leur marche et forcèrent les villes à se rendre les unes après les autres. La première fut Tepeyaca, notre plus proche voisine au nord ; puis ce fut le tour d'Ixtapalapa et de Mexicaltzingo au sud, puis de Tenayuca et d'Azca-potzalco au nord-ouest et enfin de Coyoac‚n au sud-est. L'étau se refermait et nous n'avions plus besoin de nos souris pour savoir ce qu'il se passait. A mesure que nos alliés se rendaient, les guerriers qui arrivaient à fuir venaient se réfugier chez nous, sous le couvert de la nuit, sur des acali ou en se faufilant par les jetées ou encore plus simplement, à la nage.
    Certains jours, Cortés dirigeait les opérations de son cheval et d'autres fois du bord de La Capitana. Pour protéger notre ville de cette flotte dévastatrice, nous n'avions qu'un seul moyen. Tous les morceaux de bois qu'on avait pu trouver furent taillés en pointe et des plongeurs les enfoncèrent solidement dans l'eau en les inclinant vers l'extérieur, juste sous la surface, tout autour de l'île. Si nous n'avions pas pris cette mesure, les bateaux de Cortés seraient arrivés tout droit au cour de la ville par les canaux. Cette défense se révéla efficace car, un jour, un bateau espagnol vint s'empaler sur ces piquets. Nos guerriers lancèrent immédiatement sur lui d'innombrables volées de flèches et tuèrent sans doute plusieurs soldats avant que l'ennemi ait pu se dégager et faire retraite sur le rivage pour réparer les dég‚ts. Après cela, comme les Espagnols ne pouvaient pas savoir jusqu'o˘ nous avions planté ces pieux, ils restèrent à distance respectueuse.
    Malheureusement, les hommes de Cortés découvrirent les canons que nous avions fait basculer dans le lac et ils purent les récupérer. Contrairement à ce que nous avions espéré, l'immersion n'avait pas endommagé ces maudits engins. Les soldats n'eurent qu'à les nettoyer, les sécher et les recharger pour les rendre à nouveau opérationnels. Cortés en fit monter treize sur des bateaux qui prirent position devant les villes o˘ ses troupes 1017
    combattaient pour qu'ils y déchargent leurs éclairs et leurs projectiles de mort. Incapables de résister plus longtemps, attaquées de tous côtés, ces villes durent se rendre et lorsque la dernière, Tlacopan, capitale des Tecpaneca, troisième bastion de la Triple Alliance, capitula, les deux bras de l'armée de Cortés se rejoignirent.
    Le Capitaine Général n'avait plus besoin de ses bateaux pour soutenir l'attaque de ses troupes et le lendemain, ils repartirent sur le lac en tirant des coups de canon. Les lourds projectiles bombardèrent d'abord l'ancien aqueduc de Chapultepec, puis celui qu'avait fait construire Ahuizotl et ils s'écroulèrent tous les deux.
    " Ces aqueducs étaient nos derniers liens avec la terre ferme, dit le Femme-Serpent. Maintenant, nous voilà complètement à la dérive, comme un bateau sans rames sur un océan démonté. Nous sommes assiégés et sans aucune protection. Tous les peuples qui ne se sont pas joints de leur plein gré
    aux Espagnols sont vaincus et à leurs ordres. Désormais, les Mexica sont seuls contre le Monde Unique tout entier.
    - C'est parfait, dit Cuauhtemoc d'un ton calme. Si c'est notre tonalli d'être finalement vaincus, le Monde Unique n'oubliera jamais que les Mexica auront été les derniers à se rendre.
    - Mais, Seigneur Orateur, plaida Tlacotzin, ces aqueducs étaient aussi nos derniers liens avec la vie. Nous aurions pu tenir sans ravitaillement frais, mais comment faire pour nous battre sans eau potable ?
    - Tlacotzin, expliqua Cuauhtemoc avec autant de patience qu'un

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