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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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qui pouvait br˚ler. A la fin, il ne restait plus qu'un bout de terrain plat et informe.
    Ce fut le travail de la première journée. Le lendemain, les canons purent avancer facilement dans la zone dégagée et ils tirèrent sur un autre endroit, suivis par les soldats, les chiens et les démolisseurs. Et ainsi, jour après jour, la cité se rétrécit comme si elle était mangée par les dieux. Retranchés dans les parties encore intactes, nous suivions des toits la progression de la destruction. Je me souviens du jour o˘ les vandales parvinrent au Cour du Monde Unique. Ils s'amusèrent un moment à lancer leurs flèches de feu sur les immenses bannières de plumes qui, bien qu'elles fussent en triste état, flottaient
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    encore majestueusement et elles s'embrasèrent l'une après l'autre. Il leur fallut plusieurs jours pour venir à bout de cette cité dans la cité : les temples, le terrain de tlachtli, l'autel des cr‚nes et les palais. La pyramide n'était déjà plus qu'une ruine et elle ne pouvait servir de camp retranché ou de cachette, mais Cortés décida tout de même de la démolir sans doute parce que c'était le plus magnifique symbole de Tenochtitl‚n.
    Elle ne se rendit pas facilement, mais, envahie par des hordes munies de lourds outils de fer, elle finit par céder, couche après couche, révélant les pyramides anténeures qui étaient à l'intérieur. Les hommes de Cortés procédèrent avec moins de brutalité quand ils commencèrent à démanteler le palais de Motecuzoma. Ils s'attendaient manifestement à y trouver le trésor de la nation réinstallé à son ancienne place dans les chambres secrètes.
    quand Cortés se rendit compte qu'il n'y était pas, il laissa les démolisseurs accomplir sa vengeance.
    Cuauhtemoc qui connaissait!'état de faiblesse de ses guerriers avait prévu qu'ils n'effectueraient qu'une retraite défensive en tentant de retarder l'avance de l'ennemi et en tuant le plus possible d'envahisseurs. Mais les combattants eux-mêmes, ulcérés de la profanation du Cour du Monde Unique, outrepassèrent ses ordres. La colère leur donna des forces supplémentaires et ils prirent plusieurs fois l'offensive. Les femmes aussi étaient hors d'elles et elles se joignirent à l'attaque en jetant sur les destructeurs des nids de guêpes, des pierres et d'autres choses que je ne nommerai pas.
    Nos guerriers abattirent bon nombre d'ennemis et ils ralentirent peut-être le saccage, mais, ce faisant, beaucoup périrent et ils furent à chaque fois repoussés. Pour les décourager, Cortés fit donner ses canons sur le nord de la ville, puis les soldats, les chiens et les démolisseurs suivirent pour achever la besogne. Ils négligèrent de jeter bas la Maison du Chant o˘ nous sommes en ce moment ainsi que quelques constructions sans intérêt particulier de la partie sud de l'île.
    Cependant, bien peu d'édifices subsistèrent. Ils surgissaient du carnage comme des chicots dans la bouche d'un vieillard. Je dois sans doute me féliciter de ne pas
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    avoir été chez moi quand ma maison s'écroula. La population de la ville avait trouvé refuge au milieu du quartier de Tlatelolco, afin d'être le plus loin possible du tir incessant des canons et des flèches de feu provenant des bateaux. Les combattants et les habitants les plus résistants campaient sur la place du marché et les autres s'entassèrent dans des maisons déjà surpeuplées. Cuauh-temoc et sa cour s'étaient installés dans l'ancien palais de Moquihuix, dernier chef indépendant de Tlatelolco. En tant que noble, j'eus droit à une petite chambre que je partageai avec Béu.
    Avec Cuauhtemoc et bien d'autres, j'assistai à la progression de Cortés du sommet de la pyramide de Tlate-lolco, le jour o˘ les destructeurs s'attaquèrent au quartier d'Ixacualco o˘ j'avais vécu. Le nuage de fumée et de poussière m'empêcha de voir à quel moment exact ma maison fut réduite à
    néant, mais quand l'ennemi quitta le quartier en fin de journée, il ne laissa derrière lui qu'un désert comme dans presque toute la moitié sud de la ville.
    J'ignore si Cortés apprit par la suite que dans les maisons de tous les riches marchands étaient dissimulés des trésors. Il ne le savait manifestement pas à ce moment car ses démolisseurs disloquèrent toutes les constructions aveuglément et aucun d'eux ne vit, dans la poussière, les paquets d'or et de pierres précieuses, les plumes et les teintures qui se trouvèrent ensevelis

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