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Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
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Ils transportaient constamment un petit sac Louis Vuitton rempli d’argent liquide. C’était en quelque sorte leur budget loisir en prévision des envolées de l’équipe.
    Les gars misaient des sommes assez considérables. Il y avait couramment des pots de 40 000 $ ou 50 000 $ sur la table de jeu.
    Avant les attentats du 11 septembre 2001, on pouvait faire à peu près n’importe quoi à bord des appareils qui transportaient l’équipe. Il y avait même parfois des joueurs qui y transportaient des armes à feu. Carlos Perez était l’un de ceux-là. Il voyageait tout le temps avec un énorme pistolet.
    Il faut dire que Perez traînait toujours avec lui une petite mallette remplie d’argent. Et son sac contenait aussi des diamants! Il aimait beaucoup porter des diamants pour sortir le soir. À mon avis, il devait toujours traîner deux ou trois millions sur lui. J’imagine que c’était suffisant pour justifier le port d’une arme aussi imposante!
    Des joueurs comme Gary Sheffield et Raúl Mondesi étaient aussi de grands amateurs de montres. Ils portaient des montres valant 150 000 $ ou 200 000 $ et chacun pouvait en apporter une demi-douzaine quand nous partions en voyage. Ça faisait donc rapidement grimper la valeur des biens personnels qu’ils transportaient avec eux.
    Je me souviens d’une montre de Mondesi qui m’avait particulièrement impressionné. Il se l’était offerte en 1994 après avoir remporté le titre de recrue de l’année dans la Ligue nationale. Sur le cadran, Mondesi avait fait inscrire les lettres ROY ( Rookie of the Year ) en diamants. Ce seul ajout lui avait coûté 200 000 $... sans compter le prix de la montre!
    La vie dans les grandes ligues, décidément, n’avait pas grand-chose en commun avec ce que j’avais connu auparavant.
    Après avoir balayé les Cubs, notre fiche indiquait 65 victoires et 71 défaites, ce qui situait les Dodgers à 15 matchs et demi des Diamond­backs de l’Arizona et de la tête de la division Ouest de la Ligue nationale. Ce dimanche soir du 5 septembre 1999, notre avion s’est envolé en direction de Miami, où les Marlins connaissaient une saison encore plus difficile. Leurs 54 victoires et leurs 82 revers les plaçaient à 31 parties des Braves d’Atlanta, qui régnaient sur la division Est.
    La série de trois matchs que nous allions amorcer le lendemain avait donc très peu de signification pour les deux équipes. J’étais sans doute le seul qui ressentait le trac à l’idée d’affronter les Marlins.
    Mon premier départ dans les majeures était prévu pour le mardi 7 septembre, à l’occasion du deuxième match de la série. Et le hasard a fait en sorte que le partant prévu par les Marlins soit Ryan Dempster, un excellent droitier qui avait été mon compagnon de chambre quand nous faisions partie de l’équipe canadienne.
    â€”  Frenchie, I’ll teach you English, me répétait-il souvent à l’époque.
    Dans le premier match de la série, les Marlins nous ont infligé une défaite de 8 à 6 dans un match ponctué de 25 coups sûrs. Les Marlins ont alors annoncé la présence d’un peu plus de 12 000 spectateurs mais dans les faits, il semblait y avoir beaucoup moins de fans dans les gradins du Pro Player Stadium.
    Quand nous sommes revenus à l’hôtel après la partie, je savais que mon tour allait venir le lendemain et je n’ai pas été capable de fermer l’œil de la nuit. Pas une seule minute.
    Quand le grand jour est arrivé, par contre, j’étais prêt. L’adrénaline, sans doute. Toutefois, il s’est mis à pleuvoir juste à la fin de ma période d’échauffement, quelques instants avant que je me rende au monticule d’exercice. J’étais couvert de sueur quand un véritable déluge s’est abattu sur le stade et que les arbitres ont décidé de retarder le début de la rencontre.
    Dans un sens, cette pluie était providentielle. Ma mère Carole et mon frère Dominic faisaient le trajet Montréal-Miami en voiture pour assister à mon premier départ et ils étaient en retard. Le début de la rencontre a finalement été repoussé de quelques heures, ce qui

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