Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
Milwaukee, à titre de membre de lâéquipe dâétoiles de la Ligue nationale!
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chapitre 2
Donner au suivant
Mon arrivée dans la jungle du baseball majeur a été tellement soudaine, et jây étais si peu préparé, que jâai passé les trois premières années de ma carrière à tenter dây survivre au lieu de croire que jâavais suffisamment de potentiel pour y devenir lâun des meilleurs. Avant la saison 2002, je nâavais donc jamais osé rêver que jâallais un jour être considéré comme une étoile du baseball majeur.
La première fois que jâai mis les pieds dans le vestiaire des Dodgers, le vendredi 3 septembre 1999, je percevais tous les joueurs de lâéquipe comme des supervedettes et jâavais lâimpression de mâimmiscer dans un monde auquel je nâappartenais pas.
Cette saison-là , jâévoluais dans les ligues mineures au niveau AA et les dirigeants des Dodgers mâavaient rappelé au début de septembre, au moment où les règles du baseball majeur permettent aux organisations de faire passer leur alignement de 25 à 40 joueurs.
Lâéquipe se trouvait alors à Chicago, où elle entamait en après-midi une série face aux Cubs. Mon avion avait atterri à lâaéroport OâHare avec un peu de retard, si bien que je mâétais pointé au Wrigley Field seulement deux heures avant le match. Je me souviens dâavoir été frappé par la petite taille du vestiaire des visiteurs. Il était si peu spacieux que jâavais lâimpression dâenvahir la bulle des joueurs qui sây trouvaient lorsque jây suis entré.
Quand la porte sâest refermée derrière moi, jâai croisé les regards des vétérans Kevin Brown, Darren Dreifort, Eric Karros et Raul Mondesi. Je ne savais trop quoi faire. Et jâétais affreusement intimidé parce que je nâavais jamais côtoyé les joueurs des Dodgers auparavant. Même pas au camp dâentraînement, parce que les dirigeants de lâorganisation ne mâavaient encore jamais invité au camp des ligues majeures.
Mon nom avait été inscrit sur un casier à lâintérieur duquel mon équipement avait été soigneusement disposé. Jâai vite enfilé mon uniforme pour aller rejoindre les joueurs sur le terrain, mais il nây avait à peu près rien qui correspondait à ma taille. Le gérant de lâéquipement nâavait évidemment pas eu le temps de me commander un uniforme sur mesure.
Quand je me suis pointé sur le terrain, les joueurs de lâéquipe étaient déjà au beau milieu de lâexercice au bâton. Il y avait déjà 15 000 ou 20 000 spectateurs dans les gradins, et un grand nombre dâentre eux nous chahutaient.
Jâai tout de suite été conquis par cet endroit.
Un à un, les joueurs des Dodgers sont venus me serrer la main et me souhaiter la bienvenue. Tous semblaient vouloir me mettre à lâaise mais jâen étais incapable. à mes yeux, ces gars-là étaient tous plus grands que nature. Jâétais nerveux sans bon sens.
En même temps, je regardais autour de moi et jâétais subjugué par la beauté vieillotte du Wrigley Field. Tant quâà fouler un terrain du baseball majeur pour la première fois, je mâestimais chanceux de le faire dans ce stade mythique, tant pour son histoire et son architecture que pour la passion des partisans qui le fréquentaient.
Lâentraîneur responsable des lanceurs, Claude Osteen, mâattendait près du monticule dâexercice. Mon premier départ dans les grandes ligues nâétait prévu que quatre jours plus tard, contre les Marlins en Floride, et Osteen voulait me faire lancer un petit bullpen en prévision de ce match.
Cette première séance sous la supervision dâOsteen sâest bien déroulée. Et vers la fin, les vrais receveurs de lâéquipe sont tour à tour venus remplacer le receveur de lâenclos dâexercice. Ils voulaient simplement avoir lâoccasion de se familiariser avec le mouvement de ma balle avant de recevoir mes lancers durant un vrai match.
Le lendemain, nous affrontions à nouveau les Cubs en après-midi. Mais avant de prendre le chemin du stade, Raul Mondesi mâa initié
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