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Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
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nous trouvions à New York à bord d’un taxi, Lo Duca m’avait passé Radomski au téléphone et ce dernier m’avait rapidement donné quelques explications quant à l’usage des seringues et du dosage recommandé.
    Sur le coup, je n’avais pas su l’identité de mon interlocuteur. Ce n’est qu’à la parution du Rapport Mitchell, dans lequel Radomski racontait avoir discuté une fois au téléphone avec moi, que j’ai compris à qui j’avais eu affaire durant ce trajet en taxi.
    Quelque temps après cette conversation téléphonique, Radomski avait griffonné à mon intention la posologie recommandée sur un sac de papier kraft. Et Lo Duca me l’avait remis afin d’éviter que je sois à nouveau aux prises avec les effets secondaires que j’avais ressentis lors de mon premier cycle d’utilisation.
    Le réseau de distribution, de toute évidence, n’était pas très sophistiqué. Radomski fournissait des athlètes multimillionnaires et il communiquait avec eux en rédigeant des notes sur des sacs en papier brun! C’était tout simplement sinistre.
    Au printemps 2003, donc, comme la saison d’avant, je n’ai fait qu’un cycle de HGH durant les semaines précédant le début du calendrier régulier. Mon intention était au départ de me limiter à quatre ou cinq semaines d’utilisation. Sauf qu’une blessure mineure à un genou a limité mon temps de jeu dans la Ligue des pamplemousses et je n’ai lancé que sept manches avant que la saison se mette en branle. Pour parer aux effets de cette nouvelle blessure, j’ai prolongé mon cycle de HGH d’une semaine supplémentaire. En bout de ligne, j’étais tout de même prêt à 100% pour le match inaugural.
    J’ai ensuite enchaîné avec l’une des meilleures et des plus surréalistes saisons de toute l’histoire du baseball majeur, ce qui m’a valu le trophée Cy Young.
    En ce qui concernait la réalité du dopage dans les majeures, j’avais à ce moment-là perdu toute ma naïveté. Presque au premier coup d’œil, j’étais désormais capable de détecter sur le terrain les utilisateurs de produits visant à améliorer les performances.
    Il était souvent possible d’identifier un utilisateur de stéroïdes par la forme de sa mâchoire ou par sa stature. Ces joueurs m’apparaissaient un peu plus gros physiquement que la moyenne.
    Dans plusieurs cas, les utilisateurs de produits dopants étaient aussi des joueurs dont le nom figurait dans l’alignement de leur équipe à chaque match. Pour quelqu’un qui était bien au fait des rigueurs et des exigences physique d’un calendrier de 162 rencontres, il était assez clair qu’il était difficile de s’entraîner tous les jours, de maintenir un physique statuesque et de rester en forme du début du mois d’avril jusqu’au mois de septembre.
    Les types de blessures que les joueurs subissaient donnaient aussi une indication quant à leur possible consommation de produits dopants. Par exemple, lorsqu’un coureur se dirigeait à pleine vitesse vers le premier but et que les ischio-jambiers lui éclataient derrière les jambes, il s’agissait souvent de blessures qui survenaient parce que l’athlète n’était pas supposé être aussi imposant et fort, et que son corps n’était pas capable d’absorber toute cette énergie. Le joueur courait plus vite, soit, mais il y avait aussi des articulations, des tendons et des ligaments qui devaient encaisser les chocs quelque part.
    Enfin, le critère qui me semblait le plus évident était l’âge des joueurs et le niveau de performance qu’ils étaient capables de maintenir. Dans mon esprit, le cas de Roger Clemens était assez patent. À l’âge de 40, 41 et 42 ans, Clemens était encore capable de lancer plus de 200 manches par saison et de figurer parmi les lanceurs les plus efficaces du baseball majeur.
    Barry Bonds constituait un autre bon exemple. En ce qui a trait à la puissance au bâton, Bonds a connu les meilleures saisons de sa carrière – et de loin – entre l’âge de 36 et 39 ans.
    Les consommateurs de substances visant à améliorer les performances

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